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Le ring d'à-côté...
La boxe. Un job qui ne pardonne pas. Trop lent, trop lourd. Il s'en prend plein la gueule. Et sort du combat porté. La tête basse, seul dans la rue, hormis deux ombres qui le guettent. Pierre a vingt-sept ans, il est boxeur, il vient de perdre son match. Dans le rade où il bosse pour se faire un peu de blé, il songe à raccrocher. Son pote lui propose un boulot : faire le gros bras pour un certain Lazlo. Pierre accepte, rejoint un dénommé La Fouine, secoue un pauvre type que Lazlo rackette et se dégoûte en petite frappe. Il boit, tangue, se saoule au pastis, se souvient de son père, diplomate, et des cercueils familiaux. Puis il bascule dans un coma d'ivrogne. Trou noir. Deux flics l'alpaguent le lendemain : où était-il la veille ? Pierre se tait. Ils lui apprennent que Lazlo a été tué et qu'on a retrouvé ses empreintes à lui sur le canon de l'arme...
Secoué, Pierre se rappelle sa soirée, un alibi en or : ivre à l'heure du crime, il molestait une fliquette. On la retrouve. Elle confirme. Mais les flics ne sont guère convaincus. D'autant que son comparse, La Fouine, est retrouvé égorgé. Ça sent pas bon et Pierre ne comprend rien à cette histoire, sinon qu'il y a beaucoup de serbes et de croates qui viennent d'entrer dans la ronde et que son père était précisément en poste dans leur sale guerre du début des années 1990... Fort heureusement il y a la boxe, un combat en vue, dans un mois, à prendre ou à laisser : un petit jeune le vent en poupe, qui veut se faire une réputation en l'achevant sur le ring. Il n'aura qu'à tenir, encaisser et se coucher à la fin. Pierre accepte, mais il a une autre idée pour ce combat. Faire mieux que tenir. Il reprend l'entraînement. Court à travers les Buttes-Chaumont où il tombe sur sa fliquette d'alibi et sympathise aussitôt. À deux, ils vont non seulement courir, mais tenter de démêler les fils de cette histoire embrouillée qui n'arrête pas de le poursuivre, sous la forme d'ombres menaçantes qui entrent dans sa vie pour convoquer le souvenir de son père mort dans des circonstances mal élucidées.
Le passé remonte à la surface : la Bosnie, les Serbes, les Croates... Des exactions pas jolies, des deux côtés d'une frontière que l'Europe peinait à tracer. Boxe. Boxe. Pierre s'y colle, s'y retrouve, bataille, affronte son passé, celui de son père, de ses potes, boxe, tape dans le tas avec rage pour que la vérité en sorte, en un combat aussi singulier que celui qu'il va mener sur le ring, conduit d'une main de maître par Philippe Georget, jamais dans les cordes et confirmant, s'il en était besoin, tout le bien que l'on devra désormais penser de lui dans le monde du polar.
Nominations :
Grand prix du balai d'or 2011
Calibre 47 2012
Prix Polar Michel Lebrun 2011
Citation
Ma mère m'a tué lorsque j'avais dix ans.