Loverboy

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mardi 23 avril

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Roman -

Loverboy

Médical - Disparition - Assassinat MAJ mercredi 11 mai 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition



Prix: 4,1 €

Gabriel Trujillo Muñoz
Mexicali City Blues - Loverboy - 2006
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Gabriel Iaculli
Paris : Folio, avril 2011
96 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-040059-1
Coll. "Policier", 617

La bataille du Rein

Lorsqu'on arrive à la page 91 de ce très court roman, l'histoire est déjà terminée et Morgado, son héros, la décrit ainsi au chauffeur du taxi qui le ramène chez lui : "Aussi longue et aussi vieille que celle de Caïn et Abel, que vous connaissez bien", ce à quoi ledit chauffeur lui répond : "Vous savez, je ne connais pas tout le monde à Mexicali." Et pourtant tout le monde est au courant de la série d'enlèvements d'enfants qui sévit au Mexique. C'est même la raison pour laquelle on fait appel à Morgado, un avocat spécialiste des droits de l'homme qui n'hésite pas à mettre les mains dans le pétrin. Pression populaire, pression politique, et une seule bande vidéo quasiment inutilisable pour retrouver les meurtriers de Fidel Chacón, président de la commission des droits de l'enfant, qui semblait être sur une piste. L'affaire est compliquée et doit être résolue dans les plus brefs délais, si bien que "le lendemain de sa discussion [...] Morgado découvrit deux nouveautés plutôt inquiétantes dans sa vie : une femme endormie nue dans son lit - même si ce n'était pas une affaire en soi - et la vague impression de s'être engagé au cours de la soirée dans une enquête qui dépassait ses compétences." Et Loverboy dans tout ça ? C'est simple, c'est le psychopathe chargé de la disparition des corps une fois qu'ils sont jugés inutilisables (et accessoirement cliniquement morts) pour la récupération d'organes.

Enlèvements d'enfants, trafic d'organes, meurtres, misère, racisme ordinaire, haine et indifférence, Gabriel Trujillo Muñoz n'hésite pas à aller du côté le plus noir du Mexique. La frontière mexicano-américaine sert évidemment de cadre parfait pour ce second volet des aventures de Morgado en lutte contre des criminels prêts à tout pour se faire un maximum d'argent. Il règle l'affaire en moins de cent pages, à coups de bandes magnétiques, de coups de poings et de dialogues moitié en anglais moitié en français (on peut s'étonner d'ailleurs que les dialogues ne soient pas traduits en notes - bien qu'ils soient très compréhensibles). Efficace, surprenant, percutant, sans fioriture mais avec juste ce qu'il faut de second degré : du condensé de roman noir.

Citation

- On dit que ça été une drôle d'émeute.
- Un lynchage, corrigea Morgado.
- C'est super, non ? J'espère que ma femme en était. Elle se défend bien, et elle est toujours fourrée dans ce magasin.

Rédacteur: Gilles Marchand mercredi 04 mai 2011
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