Grandville mon amour

Depuis une dizaine d'années, elle voyait débarquer des jeunes loups tout juste sortis de l'école qui rêvaient de faire carrière à la criminelle. La plupart étaient plutôt brillants, ils avaient cependant une image galvaudée du quotidien de leur métier. Abrutis de séries pour la plupart américaines, ils se voyaient en profilers allant de crime en crime à bord d'un jet. Pour Jade, criminologue depuis quinze ans, c'était surtout beaucoup d'heures d'analyses, de statistiques, de probabilités et de lectures d'études psychologiques.
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jeudi 28 mars

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Comic - Insolite

Grandville mon amour

Fantastique - Anthropomorphisme - Urbain MAJ mardi 07 juin 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Bryan Talbot (scénario & dessin)
Traduit de l'anglais par Philippe Touboul
Paris : Milady, mai 2011
104 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 22 cm
ISBN 9782811205317
Coll. "Milady graphics"

Steampunk, art nouveau & chien méchant

Grandville en a la Tour Eiffel qui tremble : Édouard Mastock, dit le Chien Enragé s'est échappé du pénitencier au moment même où il allait être guillotiné ! L'inspecteur LeBrock, qui l'avait envoyé sous les verrous, enrage : la chasse à l'évadé est confié à Stoatson, ce demeuré incapable, "plus bête qu'un pudding rance". Qu'à cela ne tienne ! LeBrock démissionne, et, accompagné de son fidèle adjoint Ratzi, traque malgré tout L'Enragé. Le duo retrouve la trace de Mastock à Paris, où il sème la terreur dans le milieu des filles de joie, qu'il assassine les unes après les autres. LeBrock découvre qu'elles travaillaient toutes pour la même mère maquerelle, une certaine madame Cabale. L'ex-limier de Scotland Yard va mettre au jour une affaire qui dépasse la simple traque d'un dangereux maniaque...

C'est avec le même plaisir jubilatoire qu'on retrouve l'univers steampunk de Bryan Talbot, et cette uchronie animalière qui avait fait mouche dès la première enquête de LeBrock (Grandville, Milady 2010). Tout en s'appuyant sur une intrigue solide, avec rebondissements soigneusement dosés, Talbot emmène son lecteur vers des contrées qui embrassent plus d'un imaginaire, et il le fait avec un art consommé du raffinement. Ses personnages-animaux sont d'une élégance sans faille, même dans les situations les plus délicates et il se dégage de chaque planche une classe telle que le lecteur n'est pas loin d'être poussé à l'état contemplatif... Mais sans aucun risque d'assoupissement, car "Grandville" est bel et bien une de ces – rares - séries où si l'œil est captivé, c'est pour mieux mettre le cerveau en ébullition, et le préparer à savourer chaque page et ne pas aller trop vite à la suivante. Du grand art !
Dans cette deuxième enquête, Talbot continue aussi à cultiver la référence graphique, qui cette fois va jusqu'à l'hommage aux classiques de la BD franco-belge : ne seraient-ce pas le Gaston de Franquin et le Lucien de Margerin qui surgissent là, de derrière un rideau, chez ce prêteur sur gages douteux ? Bien sûr ! Et en voyous détrousseurs, ils ne sont guère habiles, et prennent une correction qui les met en déroute. Étonnant ! Eh bien, c'est cela le Grandville de Talbot : des surprises visuelles et narratives sur presque cent pages, et au bout du compte, un dépaysement total. Le chef d'œuvre n'est pas loin...

Illustration intérieure

L'inspecteur LeBrock veille...


Citation

- Très drôle, LeBrock... Si c'est vraiment ton nom
- Ouais, t'as une belle collection de cartes de visite... avec des noms et des métiers différents.
- Elles me sont bien utiles quand il s'agit de mener des enquêtes. Mais vous n'avez pas la moindre idée de ce que ça signifie, pas vrai ?

Rédacteur: Frédéric Prilleux samedi 04 juin 2011
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