Poirot joue le jeu

Quelqu'un lui posa la main sur le bras, on essayait de la retenir. Elle se dégagea d'une secousse, pivota et sauta en fermant les yeux. Ce fut comme si son corps avait été ramassé par une gigantesque raquette qui la fit rebondir, la lança en saut périlleux, repris au vol par l'autre autobus qui n'avait pas eu le temps de freiner, plaquée de nouveau au sol et broyée par les roues.
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mercredi 17 avril

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Bande dessinée - Policier

Poirot joue le jeu

Huis-clos - Assassinat MAJ lundi 01 août 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 11 €

Marek (scénario & dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Agatha Christie
Christophe Bouchard (coloriste)
Paris : Emmanuel Proust, juillet 2011
48 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2-84810-333-4
Coll. "Agatha Christie", 21

Trait naïf pour enquête noire

Poirot joue le jeuest avant tout un roman d'Agatha Christie à la facture classique écrit en 1956. Dans cette aventure du détective belge il y a tout d'abord une vaste propriété appartenant à une famille séculaire qui conserve bien pour elle ses petits secrets. Invité par une de ses amies, romancière de son état, Hercule Poirot découvre qu'elle doit écrire un jeu de rôle grandeur nature avec meurtre à la clé. Mais dès le début, la romancière est mal à l'aise car elle l'avise que "si un véritable crime était commis demain, [elle] n'en serai[t] pas surprise". Évidemment, un crime va être découvert lors de cette fête champêtre, et Agatha Christie de s'empresser de s'insinuer dans l'intime d'une famille encore plus anormale que les autres.

C'est donc ce roman que Marek a adapté pour ce qui est le vingt et unième volet en bulles de la Reine du crime. Et de fort belle manière. Autant Agatha Christie tout en écriture classique jouait de l'apparence naïve de Poirot, avec ses moustaches, sa brillantine, ses petits aires efféminées et ses manies maniérées, autant Marek choisit la rupture qui entre ses mains s'imposait : le trait est à la limite du naïf, l'intrigue au contraire est dense et sérieuse. C'est un peu comme si Quick et Flupke entraient dans le château kafkaïen.

Marek opte pour la précision de l'encre, s'offre des visages rondouillards et reste assez minimaliste concernant le regard de ses personnages. Ou ils ferment les yeux, ou leur globe blanc est tout juste taché d'un point leur donnant un air écarquillé. Cela donne un ensemble qui pourrait être figé alors que l'action ne cesse de rebondir. C'est là la force de Marek qui réussit à tenir la contrainte d'un 48-pages. Il a fallu couper sans pour autant retirer, simplifier sans élaguer. Pas de jeu de couleurs même si Christophe Bouchard a fait un travail remarquable, seulement une utilisation de l'espace et des perspectives qui nous permettent nous lecteurs d'être voyeurs. Si l'on pense que c'était l'effet recherché par Agatha Christie dans ses romans, l'on ne peut s'empêcher de se dire : contrat rempli !

Illustration intérieure

Poirot joue le jeu. Détail de la page 8. L'attrait du chocolat pour le détective belge n'est plus à démontrer. Tout comme celui des bijoux pour certaines héroïnes d'Agatha Christie !


Citation

Les femmes sont extraordinaires. À qui pensent-elles ? On ne sait jamais quelles idées passent par leur cerveau.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 31 juillet 2011
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