J'ai confiance en toi

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mercredi 24 avril

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Roman - Noir

J'ai confiance en toi

Gastronomie MAJ mercredi 03 août 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 11 €

Massimo Carlotto & Francesco Abate
Mi fido di te - 2007
Traduit de l'italien par Laurent Lombard
Paris : Métailié, mai 2010
183 p. ; 19 x 12.5 cm
ISBN 978-2-86424-716-6
Coll. "Noir - Suite italienne", 159

Magouilles indigestes

Si on est amateur de bonne cuisine ou de bons produits, il est préférable de se dire avant de commencer le roman de Massimo Carlotto et Francesco Abate que ce n'est qu'une pure fiction et que toute ressemblance avec des pratiques existantes serait fortuite. Car dans J'ai confiance en toi nous rentrons dans le monde des magouilles et manipulations alimentaires qui semblent monnaie courante.

Ce roman qui se déroule à la première personne nous place dans la peau de Gigi Vianello. Il passe pour un respectable notable de Cagliari, propriétaire d'un restaurant gastronomique, Chez Momo. Dans son établissement très coté il ne veut que les meilleurs produits. Comme, par exemple, son eau pétillante qu'il fait venir spécialement d'Écosse. Il fait attention à tout ce qui est servi et s'investit énormément donnant l'image du parfait esthète culinaire. C'est normal, il aime ça, lui, bien manger et être sûr des produits. Car son restaurant n'est qu'une vitrine élégante ; ses vrais et juteux profits, il les fait grâce à tous les produits véreux du monde entier qu'il refourgue ici et là sans aucun état d'âme du moment que ça lui rapporte. Le seul point commun entre ses deux activités est qu'il les fait avec la même implication ; il contrôle tout, négocie tout, surveille tout. Ce n'est pas un petit nouveau dans la magouille à grande échelle, il a fait ses classes comme dealer en Vénétie mais avait aussi déjà endossé son costume du parfait arnaqueur.
Il navigue dans la bonne société de Cagliari. Ce statut d'homme reconnu, qu'on invite dans les soirées influentes de la capitale de la Sardaigne, flatte son ego. C'est justement dans l'une d'elle qu'il va faire la connaissance de Mariuccia, une jeune et belle femme déphasée, mariée à une personnalité de la ville. Ensemble, ils vont conclure un marché qui va sonner leur glas.

Massimo Carlotto et Francesco Abate nous servent le héros que typiquement on va adorer détester. Les auteurs lui ont donné tous les bons ingrédients pour en faire un parfait salaud saupoudré de suffisamment de touches de sympathie pour le rendre malgré tout attachant.
Le récit foisonne de pointes d'humour de plus ou moins bon goût. Les rebondissements rendent cette descente aux enfers encore plus palpitante dans ce monde de la malbouffe. On embarque à la première page et on savoure le style impeccable et incisif de cette histoire qui se déroule à un rythme rapide. Tout est fait pour nous donner l'envie de connaître le dénouement le plus rapidement possible, en regardant les différents intervenants tenter de s'anéantir les uns les autres. La compétition fait rage dans ce monde de l'embrouille ouverte à l'internationale. C'est la parfaite démonstration de l'égoïsme, de l'égocentrisme et de la suffisance de l'homme quand il pense tout contrôler et être le plus fort. Mais à ce petit jeu on peut souvent tomber sur un os et croiser la route d'un plus futé et des flics.
La morale de ce polar, s'il fallait en trouver une, est que, contrairement au titre, il ne faut pas oublier de penser à ajouter la négation, et bien avoir en tête qu'il faut vraiment avoir confiance en personne.

Citation

Tu crois que je me suis pas rencardé sur ton compte. Je sais que tu viens d'une famille d'honnêtes travailleurs et je sais ce que ça veut dire : si t'as pas filé droit, c'est parce que t'es un gars ambitieux.

Rédacteur: Fabien Maurice dimanche 31 juillet 2011
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