Un cœur de cuivre

Et il sera hargneux à votre égard, très hargneux, ce mort. Les défunts n'aiment pas qu'on les dérange. Ils n'aiment pas qu'on les force à vivre.
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vendredi 04 octobre

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Roman - Policier

Un cœur de cuivre

Vengeance - Assassinat MAJ dimanche 18 septembre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,7 €

Leena Lehtolainen
Kuparisyddan - 2009
Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Paris : J'ai lu, juin 2011
314 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-02734-9
Coll. "Policier", 9629

Retour en cuivre sur le passé

Il y avait le modèle scandinave, il y a maintenant le polar nordique. Et pourtant lorsqu'on avait lu la trilogie de Bergen de Gunnar Staalesen, on s'apercevait que ce roman qui embrassait l'histoire du XXesiècle reprenait des pans historiques que les Français avaient pu vivre aussi.

Dans Un cœur de cuivre, c'est une petite ville qui avait basé sa prospérité sur les mines de cuivre qui essaie de trouver un nouveau souffle grâce au tourisme. Elle se base notamment sur la valorisation de ce patrimoine minier - ce qui n'est pas plus stupide que de mettre des Schtroumpfs en pleine Lorraine. Seul problème : une célèbre artiste locale est retrouvée morte le lendemain de l'inauguration du nouveau musée minier, le corps disloqué devant l'attraction principale.
Voilà de quoi occuper le chef de la police, une jeune femme bien embarrassée, car elle était revenue au pays pour y pratiquer justement une police de proximité éloignée de la violence.

Revenue ? C'est que le roman renoue aussi avec des données propres à tout l'Occident. Le texte est l'occasion pour l'héroïne de revenir, avec nostalgie, sur son adolescence, sur la culture rock, sur l'envie de monter un groupe. Également de se comparer, elle qui est partie et a vécu autre chose avec ceux qui sont restés doublement, à la fois dans leur ville et dans leur adolescence. Il n'est d'ailleurs pas innocent que la deuxième victime du tueur soit justement un autre personnage, un trentenaire qui continue à faire des poses avec sa guitare devant son miroir, à picoler et à râler devant le monde qui lui a refusé d'être un rock-star, le condamnant au semi-chômage dans une ville pourrie.

Une scène finale dans les mines, justement, qui révèle toute l'ampleur de la corruption, rehausse une histoire et un livre agréable à lire mais qui, à part les noms et les décors, pourrait se situer n'importe où en Occident, là où les rêves des révolutions rock et punk se sont dissous dans le besoin de travailler et la crise.

Citation

Le couloir sentait comme d'habitude la clope, la bière et les frites, la peinture jaune pâle était presque entièrement écaillée. En descendant le marches de béton, j'ai eu l'impression de replonger dans mon adolescence.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 18 septembre 2011
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