Mexico noir

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mardi 19 mars

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Nouvelle - Noir

Mexico noir

Urbain MAJ mercredi 12 octobre 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Public averti

Prix: 18 €

Collectif
Mexico City Noir - 2010
Préface de Paco Ignacio Taibo II
Myriam Laurini (nouvelle)
Rolo Díez (nouvelle)
Óscar de la Borbolla (nouvelle)
Eduardo Antonio Parra (nouvelle)
Eduardo Monteverde (nouvelle)
Francisco Gerardo Haghenbeck (nouvelle)
Bernardo Fernandez (nouvelle)
Victor Luis González (nouvelle)
Juan Hernández Luna (nouvelle)
Julia Rodríguez (nouvelle)
Eugenio Aguirre (nouvelle)
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Olivier Hamilton
Paris : Asphalte, octobre 2011
170 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-918767-14-5
Coll. "Asphalte noir"

Sans le soleil de Mexico

Quand les éditions Asphalte proposent un Mexico noir, on sait d'avance que l'on sera loin des mariachis, des jardins flottants de Xochimilco, des peintures murales de Diego Rivera et de tacos dégustés devant Notre-Dame de Guadalupe. On nous propose au contraire un tableau sombre, tragique, désespéré. Très sombre, terriblement tragique, réellement désespéré. Douze nouvelles regroupées en trois grands thèmes et c'est Eduardo Antonio Parra qui ouvre le bal dans ce premier chapitre "Au-dessus des lois". Au-dessus des lois, au-dessous des lois, on ne cherche pas l'objectivité, on ne cherche pas à savoir où est le bien et le mal, on veut juste survivre. Survivre en accidenté de la vie, survivre en poussant un chariot et en traînant derrière soi quelque chose que l'on n'aurait pas dû voir. Parce que c'est ce que racontent ces nouvelles : les visions quasi hallucinatoires d'une ville au bord de la rupture. Attention pas la rupture politique à la française, une vraie rupture où la mort est présente partout et tout le temps, où la corruption est telle, où la peur est si présente qu'il ne viendrait à l'idée de personne d'aller s'en plaindre à la police.
Au-dessus des lois, des morts qui marchent, la ville de l'asphyxie. Trois thèmes omniprésents et dans lesquels sont coulées ces nouvelles. Omniprésents parce que l'on sait qu'ils coexistent dans chacune d'elles. Certainement une des forces du recueil : sa cohérence. Le ton est rarement léger et quand il l'est, ce n'est que temporaire, que pour mieux exploser, comme dans la nouvelle de Bernardo Fernández où une jeune fille fait sa petite gymnastique matinale en triturant son ipod, règle ses affaires courante avant de... n'en disons pas plus.

Paco Ignacio Taibo II, dans son excellente préface, parle de "forêt urbaine" et c'est bien de cela qu'il s'agit, une forêt de béton où les prédateurs sont la pollution, la violence, la misère, le narcotrafic, les enlèvements et, comme on l'a vu, la corruption. Les auteurs, les uns après les autres parlent de cet étouffement, de cet encerclement de la violence et du sentiment de solitude, noyés que sont ces héros dans la masse urbaine. Seuls et indifférents ? Pas tout à fait. Seuls et impuissants, plutôt. C'est ce qu'illustre à la perfection "Derrière la porte", la géniale nouvelle de Óscar de la Borbolla où des voisins entendent les hurlements d'une femme derrière une porte condamnée. Parce que c'est ça aussi Mexico, des hurlements dans la nuit. "Bon sang ! Comment se rendre compte quand quelqu'un crie à l'aide puisqu'ils passent leur temps à gueuler, soit parce qu'ils sont drogués ou bourrés ?" (Myriam Laurini dans "Violeta n'est plus").

NdR - L'anthologie comporte les nouvelles :
Partie I – Au-dessus des lois : "J'suis personne" (Eduardo Antonio Parra, Narvarte), "Collection particulière" (Bernardo Fernández, Vallejo), "L'Angle" (Paco Ignacio Taibo II, Doctores) & "Le Comique qui ne souriait jamais" (F. G. Haghenbeck, Condesa)
Partie II – Des morts qui marchent : "Bang !" (Juan Hernández Luna, Roma), "Le Brasier des judas (Eugenio Aguirre, Calle Tacuba), "Violeta n'est plus" (Myriam Laurini, Hipódromo) & "Derrière la porte" (Óscar de la Borbolla, Quartier inconnu)
Partie III – La Ville de l'asphyxie : "Ardilla sans arbre" (Rolo Dĩez, Centro Histórico), "Dieu est un fanatique, ma fille !" (Eduardo Monteverde, San Fernando), "Des chats et des homicides" (Víctor Luis González, Del Valle) & "Reno" (Julia Rodríguez, Buenos Aires)

Citation

Voilà ce qu'est la ville de Mexico. C'est la sédition. La fatalité et l'espoir qui s'enroulent autour d'une même vigne.

Rédacteur: Gilles Marchand jeudi 22 septembre 2011
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