Le Musée perdu

Au téléphone, une dame douce et polie refuse de me donner un nom. Elle me dit qu'elle note et qu'elle transmet. Et je comprends avec une atroce amertume qu'ils sont débordés d'appels, que tous les cinglés, tous les paranos, tous les complotistes de France et de Navarre appellent aussi, et que mon affaire, ma pauvre Manon, est noyée dans ce fatras d'homicides non résolus, de rancœur, de sottise et de terreur ancestrale de la mort.
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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Le Musée perdu

Historique - Énigme - Disparition MAJ lundi 21 novembre 2011

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,9 €

Steve Berry
The Ambler Room - 2003
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gilles Morris-Dumoulin
Paris : Pocket, août 2011
512 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-17087-1
Coll. "Thriller", 13290

Une authentique énigme historique sert de trame...

Le pillage des richesses et des œuvres d'art, sur le chemin des envahisseurs, a toujours existé. Il semble, cependant, que les nazis aient systématisé cette pratique, certains des responsables étant plus "réceptifs" à la création artistique. Steve Berry reprend ce thème avec la Chambre d'Ambre, une composition d'une grande beauté disparue de Leningrad en 1945.

En avril 1945, au camp de Mauthausen, le prisonnier russe Karol Borya, participe sous les ordres de Goering, à la torture de quatre soldats allemands. Ceux-ci meurent sans parler.
Après sa libération, il est intégré dans une Commission extraordinaire d'État. Il s'intéresse, avec Danya Chapaev, au sort de la Chambre d'Ambre. Puis, il disparaît.
De nos jours, à Atlanta, la juge Rachel Cutler accorde la demande de changement de nom de Karl Bates pour Karol Borya et lui glisse à l'oreille : "Je t'aime, papa."
Christian Knoll est payé pour retrouver des pièces rarissimes. Il n'hésite pas à tuer, dans une demeure italienne, pour voler un coffret convoité par son patron. Après sa livraison, il part à Saint-Pétersbourg consulter les vieilles archives d'une commission spéciale. Il trouve une note relativement récente du KGB, qui lui offre deux pistes.
Suzanne Danzer pratique les mêmes méthodes que Knoll pour rapporter des précieuses œuvres d'art à son employeur.
Knoll retrouve Karol à Atlanta. Ne pouvant faire dire ce qu'il sait au vieil homme, il le précipite dans l'escalier.
Rachel comprend que son père a été assassiné quand elle trouve une chemise brune, sur la Chambre d'Ambre, dans le réfrigérateur. Elle décide de partir à la recherche du camarade de son père et de la Chambre d'Ambre. Paul, son ex-mari, toujours amoureux, la suit...

Le Musée perdu est le premier roman écrit par Steve Berry. Dans une introduction, il raconte avoir trouvé l'idée dans une émission de télévision. Or, en 1995, les sources d'informations sur la Chambre d'Ambre étant rares, il avait écrit avec la matière dont il disposait. Plus tard, il avait pu aller à Saint-Pétersbourg visiter la reconstitution réalisée par les Russes. Il fut accablé en découvrant les erreurs et les lacunes contenues dans son roman. Il "retrousse ses manches" et le réécrit. En 1996, les éditeurs hésitent à le publier. Il le range, passe à la rédaction de nouvelles. Le succès aidant, il fait éditer la nouvelle version du Musée perdu en 2003.

Dans ce livre, les héros Rachel et Paul, sont magistrats. Ils sont divorcés depuis sept ans, mais entretiennent les meilleures relations. Rachel est une jeune femme énergique, surnommée la rien des glaces. Pour les contrer, Steve Berry donne naissance à deux personnages de méchants assez remarquables par leurs facettes apparemment contradictoires. En effet, comment penser que quelqu'un qui aime le beau, le raffinement, puisse également se révéler un tueur sans états d'âme ? Certes, le goût de la collection, l'envie de posséder, peut amener à des extrémités coupables.

Comme nombre d'auteurs anglo-saxons, contraints d'écrire des livres au volume conséquent, il décrit longuement le caractère de ses personnages, donne moult précisions sur leur vie présente et passée, s'attarde à brosser leur environnement. Conté avec verve, ces digressions peuvent être intéressantes. Aussi, dans ce contexte, la réflexion qu'il met dans la bouche d'une de ses personnages prend un caractère cocasse : "... et de la lourde tendance russe à écrire pour ne rien dire".

Le Musée perdu, bien que conforme à un moule qui donne naissance à des centaines de romans bâtis selon une trame identique, se lit avec plaisir, dans un moment de vacuité.

Citation

Cette garce qui a été ta femme m'a fait jeter en taule et m'y a laissé croupir depuis ce matin.

Rédacteur: Serge Perraud mardi 15 novembre 2011
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