Les Vestiges de l'aube

Comme dans un rêve, il s'empara, non pas d'un marteau, mais de la bouteille de vin à demi-pleine et la brisa contre l'angle de la table. Le tesson redoutable serré dans son poing gauche à s'en faire blanchir les phalanges, il se précipité à nouveau vers l'inconnu et commença à sabrer l'air avec les pointes de verre.
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Roman - Thriller

Les Vestiges de l'aube

Fantastique - Tueur en série MAJ lundi 21 novembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 17,95 €

David S. Khara
Paris : Michel Lafon, mai 2011
246 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7499-1413-8

Flic à outrance

Être policier, c'est compliqué car il faut faire face à la peur, aux compromissions, à la corruption, aux enquêtes pourries, à osciller sans cesse entre la justice et la soif de se faire justice. Il faut en plus jongler avec une vie familiale difficile ou avec ses démons personnels. Barry, lui, s'est jeté à corps perdu dans son travail. Sa seule bouffée d'oxygène ? Les liens qu'il entretient avec des connaissances sur Internet. Il s'est pris d'amitié pour Werner, un homme charmant, qui manie la langue avec aisance et un certain sens du désuet. Mais, c'est bien connu, chaque homme a sa part d'ombre.

Édition remaniée d'un roman paru dans une collection dédiée au fantastique, Les Vestiges de l'aube fait partie de ces œuvres intelligentes qui jouent sur les différents registres de la fiction et des littératures de genre. Nous allons assister à la rencontre de la carpe et du lapin, mais, contrairement aux versions filmées qui présentent souvent deux policiers antagonistes qui se repoussent magnétiquement par leurs différences avant de converger, ici, ce sont au contraire deux solitudes, deux personnes fortement blessées par la vie qui décident de s'épauler.
Le contraste entre les deux nait principalement sous l'excellence de la plume de David S. Khara. Il y a d'un côté les chapitres dévolus au policier et à l'action, qui sont écrits de manière nerveuse, avec un soin du détail propre au registre policier, et de l'autre, Werner qui raconte sa propre vie et son rôle dans l'histoire en termes châtiés, preuve de sa culture, de son recul par rapport aux événements, ce qui rappelle le traitement des récits fantastiques classiques où la préciosité du style cache la bestialité des actions (d'ailleurs ici, l'auteur ne cache pas le fait que Werner ne se comporte pas exclusivement en être civilisé).

David S. Khara commence son intrigue comme s'il allait nous offrir un énième récit de tueur en série avant de basculer dans une intrigue qui, en contrepoint, reprend celle des personnages. L'on ne peut être tout blanc, ni tout noir, et la vérité se situe en deçà, dans les gris, dans les vestiges de l'aube ou du soir, à l'instar des pauses installées dans le roman, où les protagonistes observent les levers ou couchers de soleil. Et puis il y a cet épilogue qui relance le débat en annonçant une suite (ou plusieurs), ce qui double le plaisir de se dire que voilà bien un auteur à suivre.

Citation

Il l'examina sans la déplacer. C'était un semi-automatique Beretta 9 mm. Le même calibre que celui utilisé dans les meurtres précédents.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 17 novembre 2011
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