Red Room Lounge

'On n'est pas des sadiques !' avait martelé le capitaine Murat. 'Faut leur parler le seul langage qu'ils comprennent : la trique. Point barre.
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Roman - Noir

Red Room Lounge

Drogue - Corruption MAJ jeudi 16 février 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Megan Abbott
Die a Little - 2005
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
Paris : Le Masque, novembre 2011
310 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-3458-1

Actualités

  • 20/06 Édition: Parutions de la semaine - 20 juin
  • 25/05 Édition: Parutions de la semaine - 25 mai
    Outre les anciennetés qui se lisent toujours avec délectation (replongez-vous dans les romans d'Agatha Christie !), nous ne saurions trop vous conseiller de jeter quelques paires d'yeux sur les nouveaux romans de Carl Hiaasen, Bernardo Fernández, Frédérique Molay, James Sallis ou encore Paco Ignacio Taibo II. Nous le savons, et pas seulement de Marseille, comme disait Pierre Desproges, ce sont pour l'essentiel des romans noirs. Eh bien, si vous n'aimez pas, replongez-vous dans les romans d'Agatha Christie (comment ça, nous tournons en rond ?). Sinon, pour les inconditionnels, il reste toujours le nouvel opus de Mary Higgins Clark, ou la réédition de La Rivière noire, d'Arnaldur Indridason... Vous avez également la possibilité de faire votre choix (en petits ou grands caractères) :

    Grand format :
    Sombres créatures, de Doug Allyn (Télémaque, "Entailles")
    Tahoé : l'enlèvement, de Todd Borg (Ma, "Roman thriller")
    Les Années perdues, de Mary Higgins Clark (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Cousu main, de Carl Hiaasen (Les 2 terres)
    Avant la fin, de Liz Jensen (Le Seuil, "Policiers")
    Déjeuner sous l'herbe, de Frédérique Molay (Fayard, "Noir")
    Qui a tué Mamadou ? de Gérard Pince (Godefroy de Bouillon)
    Mangé cochon à Karukera : drôle de tambouille en Guadeloupe, de Germain Sensbras (L'Harmattan, "Lettres des Caraïbes")
    Meurtre en Périgord, de Martin Walker (Le Masque)

    Poche :
    La Rivière noire, d'Arnaldur Indridason (Points, "Policiers")
    Suite rouge, de François Boulay (Folio, "Policier")
    Affaires de famille, d'Agatha Christie (LGF, "Policier")
    Meurtres en Mésopotamie, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    La Mort dans les nuages, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Le Train bleu, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Les Vacances d'Hercule Poirot, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
    Ouragan sur le cairn, de Alain Emery (Ouest et compagnie, "Roman policier")
    Villa des Quatre-Vents, de Jean Failler(Le Palémon)
    Hielo Negro, de Bernardo Fern&a&cute;ndez (J'ai lu, "Policier")
    Un léger bruit dans le moteur, de Jean-Luc Luciani (L'Écailler, "Le Petit écailler")
    La Prophétie du dernier jour, de Scott Mariani (City, "Poche. Thriller")
    Les Yeux des morts, d'Elsa Marpeau (Folio, "Policier")
    Les Cendres froides, de Valentin Musso (Points, "Thriller")
    Dans l'ombre, d'Édouard Philippe & Gilles Boyer (LGF, "Policier")
    L'Œil du criquet, de James Sallis (Folio, "Policier")
    Défunts disparus, de Paco Ignacio Taibo II (Rivages, "Noir")
    Les Extravagantes. 1, de Gilda Tang (Ovadia, "Intrigues & destinées")
    Bac mention meurtre : Ploërmel-Vannes, de Guénolé Troudet (Ouest et compagnie, "Roman policier")
    Les Filles de Dinard, de Roger-Guy Ulrich (Ouest et compagnie, "Roman policier")
    Hong Kong express, de Gérard de Villier (Gérard de Villiers, "SAS")

    Grands caractères :
    Red room lounge, de Megan Abbott (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Crains le pire, de Linwood Barclay (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    L'Hermine était pourpre, de Pierre Borromée (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Remède mortel, de Harlan Coben (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Le Dévouement du suspect X, de Keigo Higashino (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Le Crime de la momie, de Christian Jacq (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Cyanure, de Camilla Läckberg (À vue d'œil, "Collection 18-19")
    L'Homme de Lewis, de Peter May (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Les Charmants travers de nos semblables, de Alexander McCall Smith (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    La Maison du lys tigré, de Ruth Rendell (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Liens : La Rivière noire |La Rivière noire |Crains le pire |Remède mortel |Le Dévouement du suspect X |Les Yeux des morts |L'Homme de Lewis |Les Cendres froides |Megan Abbott |Arnaldur Indridason |Linwood Barclay |François Boulay |Agatha Christie |Harlan Coben |Carl Hiaasen |Keigo Higashino |Camilla Läckberg |Jean-Luc Luciani |Elsa Marpeau |Peter May |Alexander McCall Smith |Frédérique Molay |Valentin Musso |Ruth Rendell |James Sallis |Paco Ignacio Taibo II

Alice, Lois et Lora : hommage à Howard Fast

L'écriture précise est intelligente et tout empreinte d'une douce culture héritée du cinéma hollywoodien des années 1940-1950. Elle a ce côté suranné à la limite de l'odeur nahtalinée que l'on peut trouver dans les romans qu'Howard Fast à dédié à ses héroïnes. D'ailleurs, la ressemblance et l'héritage sont frappants à tel point que l'on se demande, à la moitié de la lecture de l'ouvrage, pourquoi il ne s'intitule pas Alice comme son glorieux aîné. Il faut dire que Megan Abbott, avec Red Room Lounge nous délivre un petit bijou littéraire à l'atmosphère oppressante.

Lora et Bill King sont sœur et frère. Elle est enseignante et lui policier. Ils vivent une relation fusionnelle dans laquelle s'engouffre Alice Steele, costumière pour le cinéma qui a eu le bonheur de croiser la route de Bill. Une histoire somme toute banale dans la littérature. Alors Megan Abbott peaufine ses personnages, exploite leur psychologie, y ajoute des tensions. L'on ne sait rien du passé d'Alice qui cultive les identités et les relations troubles avec des personnages peu recommandables comme Lois, droguée, objet sexuel et battu, ou encore Mike Standish, attaché de presse imbu de sa personne qu'elle jette dans les bras de Lora. Mais pour Lora, il y a trop de zones d'ombre alors elle enquête, et ce qu'elle découvre ne lui plait pas.

Lentement, Megan Abbott développe son intrigue. Si Los Angeles et son héritage littéraire nous plongent dans un splendide roman noir, l'intrigue, elle, tend vers le meilleur du thriller. La tension palpable va crescendo mais très lentement. Le principal attrait du roman tient justement à cette lenteur maîtrisée et assumée par Megan Abbott qui prend-là le contrepied des auteurs actuels pour lesquels il est plus important de planter à la va-vite un décor avant de nous proposer des rebondissements machiavéliques. On attend le moment où tout va s'accélérer, se détruire, entrer en collision. D'ailleurs, c'est justement quand on se demande à quel moment on va vraiment commencer à entrapercevoir où l'auteur veut en venir que celle-ci appuie sur l'accélérateur en multipliant les fausses pistes, en exploitant deux-trois nouveaux personnages qu'elle ébauche avec précision avant de nous proposer une issue somme toute logique qui nous prend cependant en faute : Megan Abbott, on l'avait oublié, s'était attaqué à un roman sur les affres humaines.

Citation

Elle dénichait des filles. Elle dénichait toutes les filles, Lora. Je l'ai vue faire. Elle les connaissait tous, la Fille au mètre ruban. C'est comme ça qu'elle les rencontrait. On raconte qu'elle choisissait celles dont elle pensait qu'elles se vendraient le mieux.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 16 juin 2011
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