Macbeth

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Pièce de théâtre - Noir

Macbeth

Fantastique - Politique - Enquête littéraire MAJ vendredi 10 février 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

À partir de 13 ans

Prix: 2,95 €

William Shakespeare
Macbeth - 1606
Robert Vincelles (présentation, notes, questions et après-texte)
Paris : Larousse, août 2011
72 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 9782035850881
Coll. "Petits classiques", 164

La comédie du Pouvoir

Macbeth, chef des armées de son cousin le roi Duncan, est de retour. Victorieux. Sur son chemin qui n'aurait dû être pavé que de hourras, il croise trois sorcières qui l'affublent de titres étonnants... Duc ? Futur roi ?... Quelques temps plus tard, deux envoyés de Duncan viennent confirmer la première prophétie des sorcières : Macbeth est nommé duc de Cawdor. Il en fait part à son épouse, qui le pousse à assassiner Duncan. Les fils de Duncan l'apprennent, s'enfuient, abandonnant le trône à Macbeth, qui vit désormais dans la crainte de le perdre et la terreur des remords qui l'envahissent...

Macbeth et son appareil critique : repères chronologiques, outils de lecture, bibliographie, filmographie, une superbe coquille au passage qui nous donne à lire la biographie de Macbeth (sic !), auteur de la pièce titre... Mais coquille qui n'enlève rien à la qualité de l'ouvrage, ni à sa beauté, déployant une riche iconographie captant sa fortune à travers les siècles, ce qui change beaucoup, dans la forme, avec ce que l'on a pu connaître naguère sur les bancs de l'école...
Un bémol toutefois : une couverture peut-être trop "jeunesse" et pas assez "ado". Mais pour le reste, un travail soigné pédagogiquement. On a même droit à un "Pour" ou "Contre" Shakespeare assez plaisant, présentant les arguments fourbis au fil du temps.
Dommage toutefois que l'on n'ait pas songé à approfondir les raisons qui poussèrent le XVIIIe siècle rationalisant à détester Shakespeare... Cela relève après tout de la même culture scolaire, non ? Dommage également qu'ici encore, un parti pris semble-t-il, il ne soit mentionné nulle part de nom de traducteur, comme si l'œuvre appartenait au fonds classique français, alors que rien n'est moins évident.
Dommage surtout que l'on n'ait pas voulu aborder, justement, cette problématique de la traduction, en ce qui concerne l'œuvre de Shakespeare plus sensible que sur n'importe quelle autre : des générations d'écoliers se sont vus par exemple infligés la mièvrerie qui confinait à la sottise, des traductions du petit-fils de Victor Hugo, lequel ne cessait d'en faire une œuvre morale, là où Shakespeare déployait une langue oscillant sans cesse entre le sublime et la plus spectaculaire vulgarité...
Dommage enfin que l'œuvre soit ici tout entière lue sous l'angle de la question du Mal. Macbeth, tragédie du Mal absolu ? Certes... Mais on aurait pu sans préjudice ouvrir l'interprétation à l'interrogation sur la nature du pouvoir, montrer un Macbeth Maître des événements, de la parole, mais immergé dans son immense fragilité à ne pouvoir établir son être dans un dialogue avec quiconque. Cela dit, peut-être, en effet, et pour des raisons pédagogiques, une telle approche en classe de troisième n'était-elle pas possible.

Citation

Il l'a décousu du nombril jusqu'à la mâchoire.

Rédacteur: Joël Jégouzo jeudi 24 novembre 2011
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