Le Fantôme du fauteuil 32

Ayant eu cinq chevaux tués sous lui, sa cavalerie anéantie, ses vêtements criblés par la mitraille, tête nue, le visage noirci par la poudre, seul debout parmi les mourants et les morts, dans la lueur tragique du feu incessant des canons ennemis, il avait empoigné le fusil d'un grenadier tombé à ses côtés et voulait lutter encore, lutter farouchement contre toute espérance sur l'immense champ de bataille envahi par la nuit où s'élevait de toutes parts la plainte déchirante des agonisants...
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Roman - Insolite

Le Fantôme du fauteuil 32

Énigme - Enquête littéraire MAJ mardi 27 décembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Nathalie Rheims
Paris : Léo Scheer, juin 2011
248 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7561-0327-3
Coll. "Thriller"

Ah ! Les Immortels !

Avec l'aide posthume de Gaston Leroux, Nathalie Rheims se confronte à la malédiction du fauteuil 32, place occupée par son père à l'Académie Française. D'un ton léger, dans un style pétillant, elle décrit, de l'intérieur, les manœuvres et cabales pour une élection à cette docte assemblée.

À Venise, Nathalie reçoit comme cadeau de Noël, de la part de son père, le manuscrit du Fauteuil hanté de Gaston Leroux. Il lui relate la malédiction qui s'attache, depuis des siècles, à son fauteuil, le 32. Mais ce sortilège ne frappait que ceux qui étaient bardés de diplômes. Lui, qui n'avait même pas son certificat d'études, a pu l'occuper pendant de nombreuses années.
Il lui recommande de n'ouvrir le paquet qu'après sa mort pour exécuter ses dernières volontés académiques. Nathalie perçoit que son père ne verrait pas d'un mauvais œil le retour de la malédiction, après son décès.
Quelques années, plus tard, après le trépas de son père, en bonne exécutrice, elle ouvre le paquet. En examinant attentivement le manuscrit, se demandant quoi en faire, elle découvre à l'intérieur une gravure incomplète de Babelay et, à la fin, le chiffre 4 au crayon. Elle comprend que Gaston Leroux avait fait quatre manuscrits, qu'il faut réunir. Elle s'engage alors dans la recherche de ces documents tout en assurant sa mission : favoriser l'élection de candidats susceptibles de disparaître avant d'être reçus...

Nathalie Rheims se met en scène dans cette histoire pimentée d'ésotérisme. L'auteur déroule, ainsi, un jeu de piste en lien avec la malédiction de Thot, traitée dans Le Fauteuil hanté, le roman de Gaston Leroux. Elle fait, ainsi, des va et vient, entre présent et passé, entre recherches occultes et manœuvres autour de l'élection à ce fauteuil vide.
Elle concocte une intrigue enlevée autour du fauteuil de son père, un académicien qui voudrait profiter pleinement de son... immortalité.

Elle offre un roman à clefs en animant, dans son récit, sous des appellations transparentes pour ceux qui fréquentent les cercles littéraires, quelques personnages incontournables de ce milieu. Elle raconte, avec verve et humour, ce qui semble faire l'essentiel de la vie des académiciens et des candidats à l'immortalité : manœuvres, intrigues, combines, cabales...
Avec beaucoup de légèreté, d'humour, de distance par rapport à ce microcosme, elle rapporte une chronique qui ne doit pas être très éloignée de la réalité. Avec pertinence, voire impertinence, elle décrit la rouerie, la perversité, les calculs, la duplicité dont font preuve les acteurs de ce petit monde. Si elle égratigne avec élégance, elle pousse son trait, délivrant des avis, qui sonnent comme des sentences, sur ces personnages.

C'est drôle, plein d'anecdotes sur les pratiques de ces "petits hommes verts", comme elle les appelle. Elle relate nombre d'anecdotes relatives au milieu littéraire, comme les raisons de la multiplication des manuscrits, les achats massifs de romans, dévoile quelques-unes des tractations précédent les prix littéraires.
Cependant, sous l'humour, perce la peinture d'un milieu peu reluisant. Sous les ors, l'indignité, la bassesse, la médiocrité, la mesquinerie sont de mise.

Mais Nathalie Rheims, à travers cette histoire, fait ressentir toute l'admiration, tout l'amour qu'elle éprouve pour ce père et signe l'éloge qu'aurait pu ou qu'aurait dû faire un académicien intronisé.

Citation

Deux thèmes agitaient les conversations : la Grand Prix du roman de l'Académie, et les prochaines élections au siège vacant. Il s'agissait de deux sports où leur rouerie et leur perversité pouvaient trouver leur totale expression.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 15 décembre 2011
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