Je ne quitterai pas ce monde en vie

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Roman - Noir

Je ne quitterai pas ce monde en vie

Social - Musique MAJ lundi 19 mars 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Steve Earle
I'll Never Get Out of This World Alive - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par François Thomazeau
Marseille : L'Écailler, février 2012
258 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-36476-007-3

Le blues de la grâce

Ce qu'il y a de bien en Amérique, c'est qu'on peut être à la fois musicien, chanteur de country rock et romancier à part entière. En France, où on a la curieuse habitude de séparer les genres, cela ne se verra jamais. D'où une littérature qui, bien souvent, manque de saveur et d'authenticité, apprise dans les livres des autres et moins dans la vie brute.
Steve Earle, lui, a déjà bien roulé sa bosse. Il a connu la drogue et la prison, mais aussi la gloire musicale et des passages dans la série The Wire (Sur écoute). Son recueil de nouvelles, Les Roses du pardon, a été publié en 2006 par L'Écailler. L'éditeur récidive cette année avec la traduction de son roman, Je ne quitterai pas ce monde en vie.
Le titre est déjà tout un programme : dans l'univers de Steve Earle, la mort n'est jamais loin ; il lui arrive même de faire de curieuses apparitions sous la forme d'un bluesman fantôme, un certain Hank Williams, que le personnage principal, Doc, médecin déchu et avorteur, a envoyé ad patres après lui avoir administré un shoot bien dosé. Doc lui-même est accro à la morphine. Il vit – ou plutôt survit – à San Antonio, une petite ville située non loin de la frontière mexicaine. On est en 1962, quelques jours avant l'assassinat de Kennedy à Dallas, et on sent que, pour les personnages de Steve Earle, Kennedy est ce président qui aura redonné un peu d'espoir à ceux que la vie était en passe de mettre au rancart.
Un jour, Doc est appelé à pratiquer un avortement clandestin sur une jeune Mexicaine, qui répond au doux prénom de Graciela. Il la soigne chez lui, et elle devient peu à peu pour Doc cette grâce que sa vie dévastée semblait avoir définitivement perdue. À San Antonio, quand on est au bout du rouleau, on peut choisir de se tuer à petit feu ou bien... de prendre la route de la rédemption par l'amour.
C'est autour de ces deux pôles que s'articule le roman de Steve Earle. C'est beau et déglingué à la fois, comme dans ces blues du Deep South plein d'amour et de mélancolie. Et on se dit que, une fois le livre refermé, on va peut-être se mettre à écouter un peu de musique...

Citation

Il croyait bien aux fantômes... Et pour sûr il croyait dans l'existence du Diable. Il avait eu assez de preuves que quelque chose de mauvais était à l'œuvre dans ce bas monde ; des hommes s'entretuaient pour de l'argent ou de la dope ou simplement parce qu'ils en avaient envie.

Rédacteur: Pascal Hérault jeudi 15 mars 2012
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