Fatale

Pour la première fois depuis des années d'obscurité totale, elle distinguait des images, des couleurs et même la lumière du jour. Elle rêvait en images et plus seulement en bruits et en sensations. C'était inouï, inespéré, troublant.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Fatale

Tueur à gages MAJ mardi 17 avril 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 4,2 €

Jean-Patrick Manchette
Paris : Folio, février 1999
150 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-040764-0
Coll. "Policier", 44

Actualités

Femme vraiment fatale

Quatre ans avant La Position du tireur couché, roman dans lequel Jean-Patrick Manchette fait évoluer un tueur à gages qui souhaite prendre sa retraite, et qui subit les foudres de ses anciens commanditaires en un bain sanglant de deux cents pages, Fatale s'attarde sur une étrange tueuse hypersensible, meurtrie et meurtrière.

Avec Fatale, l'écriture est sèche, le style est concis, l'intrigue est très courte. Cent cinquante pages. Jean-Patrick Manchette pourtant s'ingénie, à l'instar de Georges Simenon, à montrer le détail, l'anodin, qui prend toute son importance dans ses descriptions. Aimée - ou qui qu'elle soit -, dès le début se dévoile : c'est une tueuse professionnelle. On ne sait pas très bien si elle est à son compte dans un combat révolutionnaire en lutte contre la classe dominante et bourgeoise ou si elle agit en qualité d'intermédiaire. Ce que l'on sait c'est qu'elle n'a pas son pareil pour s'intégrer dans les cercles vertueux des petites villes de province.
Elle observe, entend et décrypte. Les petits secrets très vite n'en sont plus. Elle pousse l'archétype de la femme fatale à son paroxysme. Les hommes en sont fous. Elle a une beauté à la fois froide et chaude. Mais si elle est fatale, c'est qu'avant de succomber à ses charmes, les hommes sont avant tout les cibles de ses contrats. Ce que l'on comprend avec Fatale, c'est que ça va être sa dernière mission, sa dernière tuerie. Et quelle tuerie !
Aimée se démène avec patience. On la voit copier les clés de la consigne de la gare, jouer au bridge avec les petites bourgeoises pas bêcheuses, s'acoquiner avec le Baron, un aristocrate semble-t-il fou (après tout, il pisse sur les murs et la moquette d'une demeure dont il ne respecte pas le propriétaire)... La liste est longue. C'est alors que survient l'événement déclencheur. Il y a eu un problème sur la chaine de congélation de poissons dans une ville rappelons-le de province, où tout le monde a un intérêt dans une industrialisation de voisinage. Les intérêts des uns sont liés aux intérêts des autres. Le silence est de mise. Mais il y a alors un bébé qui vomit et qui meurt. Bientôt suivi de la mort d'animaux et d'une personne âgée. Il faut trouver un coupable. Les notables du bourg n'hésitent pas à en désigner un qui paiera pour tout le monde. Cela semble irrémédiable.

Sauf qu'Aimée est dans la place. Sauf que le Baron veut faire sa révolution. Sauf que c'est le moment que choisit Jean-Patrick Manchette pour faire apparaître un nouveau personnage : le chaos. À partir de là, plus rien ne semble aller comme cela devait aller. Aimée sera la première à ne pas suivre son plan méticuleux. Dans la nuit noire, c'est bien à un ultime combat que l'on assiste, qui se terminera dans un gigantesque bain de sang... Jean-Patrick Manchette élimine un à un ses personnages en des morts violentes et libératoires. Peut-être pas juste, mais soulageant !

Citation

Eh bien, c'est comme d'habitude, non ? Ça parait lent, mais c'est assez rapide, en vérité. Ce sont toujours les histoires de cul qui apparaissent les premières. Puis viennent les questions d'intérêt. Et enfin les vieux crimes.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 12 avril 2012
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