Noir karma

Ce qui m'obsédait, c'était combien cette dernière soirée, réellement, avait été banale. Il n'y avait eu aucun signe avant-coureur, aucune parenthèse de mauvais augure, rien qui puisse être interprété, même par le plus enragé des conspirationniste, comme un présage.
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jeudi 25 avril

Contenu

Roman - Thriller

Noir karma

Drogue - Trafic MAJ jeudi 26 avril 2012

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24 €

Stefán Máni
Svartur á leik - 2004
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Gallimard, mars 2012
590 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013147-1
Coll. "Série noire"

Triste Karma

Stefan est un jeune punk islandais venu dans la capitale pour s'y faire une place. Son truc à lui c'est la photo et le rock, deux passions qu'il souhaite pouvoir conjuguer. Mais pour le moment Stefan survit en servant dans un rade sordide de la capitale. Un travail qui le conduira sur un chemin bien différent que celui qu'il croyait pouvoir se tracer. Il faut dire qu'autour de ce bar gravitent des personnes peu fréquentables, qui embrigaderont bien vite le jeune et naïf barman. D'un côté le patron du bar, celui qui règne en maître sur la pègre islandaise, de l'autre tous ceux qui prétendent à prendre un jour sa place. Un jour qui semble se rapprocher lorsque ceux-ci ont vent d'une histoire concernant un kilo de cocaïne étrangement disparu. Dès lors le jeune barman est pris entre deux feux, servir son patron ou ceux qui, semble-t-il, ne tarderont pas à le remplacer.
Une histoire comme beaucoup d'autres donc mais qui se singularise en la personne de Stefan, ce jeune narrateur naïf, voire idiot c'est selon. Petite particularité de sa personnalité censée apporter au récit une touche humoristique mais qui ne cesse de dérouter ne permettant pas réellement de le cerner. Il en va de même pour les autres personnages créés par Stefán Máni, tous paraissent improbables car trop caricaturaux, ils finissent par épuiser, tant par les descriptions qui en sont faites, que par les événements qui les ont construits, ou encore par leurs dialogues d'une banalité, ou d'une absurdité souvent affligeante :
"- D'accord, mais comment puis-je me sortir de cette merde, maintenant que les flics sont au courant ? Je sacrifierais tout ce que je possède pour que cet enfer prenne fin et que je sois débarrassé de tout ça, libre. Mais je ne vois pas comment, je... enfin... Je crois que je vais finir en prison, que je vais être condamné, tout simplement... Pauvre maman !
- Vous vous êtes fourvoyé, coincé dans un événement qui appartient à un autre lieu et à un autre temps, résuma Monsieur Nemo. Par la force de votre esprit, vous devez vous arracher au domaine des sentiments avant que le balancier de la cause et de la conséquence ne vous entraîne avec lui dans les profondeurs sombres du cœur humain."
Après ce dialogue incongru entre le jeune punk crétin et le mystérieux philosophe reste à parler du style, et autant dire qu'il n'est pas en reste ::
"Une multitude de questions restées sans réponses furent enfermées dans le coffre noir de l'oubli, lui-même scellé par le ciment de la confiance et enterré sous une épaisse chape de silence. Enfoui, certes, mais PAS OUBLIÉ..."
Difficile ici de rejeter la faute sur le traducteur.
En somme, passez votre chemin, et si vous ne savez pas quoi lire dans les derniers romans parus, suivez les conseils des autres chroniqueurs de k-libre ou patientez jusqu'au 7 mai date à laquelle Gallmeister réédite les livres de Ross Macdonald et de son enquêteur Lew Archer, un classique sorti de l'oubli et parfaitement retraduit, bien supérieur à ce type de nouveauté.


On en parle : La Tête en noir n°156 |Carnet de la Noir'Rôde n°46

Citation

D'accord, mais comment puis-je me sortir de cette merde, maintenant que les flics sont au courant ? Je sacrifierais tout ce que je possède pour que cet enfer prenne fin et que je sois débarrassé de tout ça, libre. Mais je ne vois pas comment, je... enfin... Je crois que je vais finir en prison, que je vais être condamné, tout simplement... Pauvre maman !

Rédacteur: Benjamin Fricard dimanche 22 avril 2012
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