L'Homme à la bombe

Son blackout ne dura peut-être que quelques secondes. Mais il fut total. Estel perdit la notion de l'espace, du temps, de son propre corps. Elle entendit seulement un long cri déchirant qui semblait vouloir perforer ses tympans.
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

L'Homme à la bombe

Braquage/Cambriolage - Road Movie MAJ mercredi 02 mai 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7 €

Christian Roux
Paris : Rivages, mai 2012
17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2356-2
Coll. "Noir", 866

Actualités

  • 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
    Les adhérents de l'association 813, les Amis des littératures policières, ont eu à s'exprimer afin de définir les sélections des Trophées. Les nommés tant en romans et nouvelles francophones qu'en étrangers confirment une tendance relevée cette année avec quelques intrusions bienvenues (Alix Deniger, Christian Roux, Deon Meyer & Benjamin Whitmer). L'on a beaucoup parlé de Paul Colize, Jérémie Guez, Karim Miské et olivier Truc ; Victor del Árbol et Donald Ray Pollock ont déjà trusté nombre de prix. L'ensemble est de haute tenue et semble laisser poindre une nouvelle génération d'auteurs - surtout en ce qui concerne les romanciers francophones - rappelons que Paul Colize est belge. L'on regrettera cependant l'absence de romancières. Le Trophée Maurice Renault, s'il est censé récompenser avant tout un essai, offre la part belle aux blogs et à notre site. Nous ne saurions cependant conseiller aux adhérents de privilégier La Tête en noir, plus vieux fanzine du genre, ou L'Indic, revue de l'association Fondu au noir, tant le Trophée nous parait plus devoir promouvoir une œuvre imprimée et non virtuelle. Mais cet avis n'engage que nous. Enfin, la sélection du renaissant Trophée de la bande dessinée promet. Les amateurs de bandes dessinées graphiques sont servis entre Blaste, troisième du nom, Castilla Drive, Pizza Road Trip et Zone blanche. Ces Trophées s'annoncent prometteurs avec des choix hitchcockiens. Les adhérents ont jusqu'au samedi 20 octobre pour faire leur choix !

    Trophée du roman francophone ou recueil de nouvelles :
    - Back up, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
    - I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire") ;
    - Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
    - Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
    - L'Homme à la bombe, de Christian Roux (Rivages, "Noir") ;
    - Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir").

    Trophée Michèle Witta du roman étranger ou recueil de nouvelles :
    - La Tristesse du samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - À la trace, de Deon Meyer (Le Seuil, "Policiers") ;
    - Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
    - Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").

    Trophée Maurice Renault (essai, article de presse, magazine...) :
    - L'Indic, revue de l'association Fondu au noir ;
    - La Tête en noir, fanzine dirigé par Jean-Paul Guéry ;
    - Action suspense, blog de Claude Le Nocher ;
    - Actu du noir, blog de Jean-Marc Laherrère ;
    - k-libre, site dirigé par Julien Védrenne.

    Trophée bande dessinée :
    - Blast. 3, La Tête la première, de Larcenet (Dargaud) ;
    - Castilla Drive, d'Anthony Pastor (Actes sud, "L'An2") ;
    - La Peau de l'ours, de Zidrou & Oriol (Dargaud) ;
    - Pizza Road Trip, d'El Diablo & Cha (Ankama) ;
    - Zone blanche, de Jean-Claude Denis (Futuropolis).
    Liens : Back up |I cursini |Balancé dans les cordes |Arab jazz |Le Dernier Lapon |La Tristesse du Samouraï |À la trace |Le Diable, tout le temps |Pike |Castilla Drive |Zone blanche |Paul Colize |Alix Deniger |Jérémie Guez |Karim Miské |Christian Roux |Olivier Truc |Deon Meyer |Donald Ray Pollock |Benjamin Whitmer |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Manu Larcenet |Anthony Pastor

  • 14/07 Librairie: Christian Roux à Lignes noires
  • 10/05 Radio: La Grève des mères selon Christian Roux
  • 04/05 Édition: Parutions de la semaine - 4 mai

Larry, un homme qui vous veut du bien

L'Homme à la bombe, c'est l'histoire de la fin de vie de Larry, un homme touché de plein fouet par le chômage qui mine une France décrépite socialement et économiquement, et qui se rend compte qu'il ne vit que dans le souvenir de Marie-Line, morte d'un cancer des yeux, et à travers Laureline, sa fille née d'une nouvelle union morte, elle, avant même d'avoir commencé. C'est aussi le retour de Christian Roux sur les arpents de la révolution sociale ordinaire, dix ans après Braquages.

Avant le chômage, l'argent coulait à flot et emportait avec lui les questions existentielles en un torrent salvateur. Le chômage fait des ravages. Il le condamne à ne pas s'en sortir sauf à faire une connerie. Et les conneries, Larry, il les maitrise à la perfection. Alors, il se construit sa bombe en pâte à modeler avec juste ce qu'il faut de fils et de diodes pour qu'en face les gens fassent dans leur froc. Au premier entretien d'embauche perdu d'avance où il se rend, l'effet escompté est bien présent. Il pousse d'ailleurs Larry à s'engouffrer plus en avant dans un monde de bêtise. Il s'en va braquer une banque. Mais alors qu'il tergiverse dans le sas sécuritaire, il croise la jolie Lu, qui est venue comme lui avec trois comparses et de vraies armes commettre le même casse. Après une péripétie romanesque, ils partent sur les routes de France, anciens comparses et police aux fesses, en un ultime voyage confessionnel.

Entre les peurs de Lu, sa fuite dans des relations purement sexuelles qui ont pour effet un déferlement de violence, et la nostalgie de Larry, qui ne s'est toujours pas remis de la mort de Marie-Line, et qui souhaite revoir Laureline avant de mourir, Christian Roux dépeint une France minée moralement, en fuite vers le néant, sans espoir de reconquête ne serait-ce d'estime. On ne croise dans ce court roman très alerte que des personnages déjà morts humainement et socialement : petites frappes, petits et gros vivants nocturnes à la vie minable, médiocres attachés à leurs petites vies médiocres, retraités engoncés dans leurs rêves d'avant et minablement réalisés... Ceux qui se rebellent ne le font sûrement pas de la meilleure des façons, d'ailleurs, ils semblent en avoir conscience, mais ils sont décontenancés devant ce qu'ils vivent, et ont au moins le mérite de réagir. Larry ira jusqu'au bout de son chemin abandonné par tous ceux qu'il aura croisé. Sa vie, que l'on sait dès le début condamnée s'achèvera en un final absolument ironique. On se disait que Christian Roux n'oserait pas. Et pourtant...


On en parle : La Tête en noir n°156

Citation

Ce n'est pas parce qu'on doit se faire couper un bras qu'on trouvera du charme à l'amputation !

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 26 août 2012
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