Le Mariage avait lieu un samedi

Les poils se dressent sur sa nuque et elle se frotte les bras, même si la fraîcheur du petit matin se dissipe déjà. Non. Pas un film d'horreur. Avec ses allergies alimentaires, un film d'horreur la tuerait d'une manière répugnante, traumatique. Comme si elle ne s'était pas vue asphyxiée presque chaque jour toute sa vie. Comme si ses allergies étaient une astuce d'intrigue au lieu d'une source réelle de souffrance et d'angoisse allant de l'inconfortable à l'atroce.
- Cache-cache mortel
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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Mariage avait lieu un samedi

Énigme - Faits divers MAJ jeudi 10 mai 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,5 €

Alexander McCall Smith
The Saturday BigTent Wedding Party - 2011
Traduit de l'anglais (Écosse) par Elisabeth Kern
Paris : 10-18, mars 2012
284 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05640-5
Coll. "Grands détectives", 4536

Deux vaches contre une noce

Les affaires ne se bousculent pas dans les bureaux de l'Agence N°1 des Dames Détectives de Gaborone. Mma Ramotswe, la fondatrice de cette institution reconnue, se laisse aller à la nostalgie de son ancienne petite camionnette blanche. Le plus étrange est qu'elle l'a aperçue roulant encore sur les mêmes vieilles routes cabossées du Botswana. Pourtant c'était la casse qui attendait sa fidèle compagne motorisée lorsqu'elle s'en est séparée. Alors le plus logique est que Mma Ramotswe a vu passer devant ses yeux le fantôme de la fourgonnette regrettée. Son assistante, Mma Makutsi, n'a en tête que son prochain mariage avec Rra Radiphuti. À ses yeux, il a tout du mari idéal, et elle attend avec impatience de devenir enfin son épouse. Finalement la vie ne lui réussit pas trop mal. Elle, qui a déjà remporté son examen de secrétariat avec le score très honorable de 97 sur 100, va devenir une des femmes les plus respectables de la ville. Elle tient sa revanche sur des jeunes femmes comme Violet Sephoto qui avec un résultat beaucoup plus moyen, mais avec un physique beaucoup plus attractif, vient toujours la narguer avec son avancé sociale facile.
Mais il y a Charlie, un des deux apprentis du garage tenu par le mari de Mma Ramotswe, pour venir leur apporter des motifs de contrariété. Il est jeune, c'est peut-être pourquoi il semble s'intéresser beaucoup plus aux filles qu'aux subtilités de la mécanique. Mma Makutsi, qui a déjà en temps normal beaucoup de mal à supporter sa nonchalance, va le sermonner une fois de plus lorsqu'elle va apprendre sa prétendue paternité. Il est supposé être depuis peu le père de jumeaux mais ne voudrait pas faire face à ses responsabilités. Il n'en faut pas plus pour remonter Mma Makutsi contre Charlie. Mma Ramotswe est beaucoup plus tolérante et conciliante, elle cherche plutôt à comprendre la situation avant de l'accabler.
Heureusement pour faire face à ce fantôme à quatre roues, ces préparatifs de noces, ce refus de paternité, il y a toujours de l'eau chaude prête pour l'infusion du fameux thé rouge idéal pour la désaltération, parfait pour le réconfort et l'allié indispensable des grandes réflexions. Et, bien sûr, il ne faut pas négliger le rôle important qu'il joue sur les clients, aidant les demandes particulières et facilitant les confessions. C'est bien simple, l'agence N°1 des Dames Détectives ne pourrait pas tourner sans ce breuvage miracle.
Un client va quand même se décider à franchir la porte de l'agence. Rra Moeti a trouvé deux des vaches de son troupeau au sol vidées de leur sang, les pattes tranchées. Il ne connait pas trop la raison de l'attaque contre les malheureuses bêtes. Il se sent surtout menacé, il a peur d'avoir droit au même genre de visites nocturnes punitives. Mma Ramotswe va partir sur les routes pour mener sa petite enquête. Pourtant avant de trouver le coupable, elle va croiser encore son fantôme à quatre roues et également des mensonges. Mais c'est face à cette impression qu'on ne lui pas dit la stricte vérité qu'elle est la meilleure. Toute sa perspicacité se met alors en action au service de la vérité.

L'intérêt des enquêtes de Mma Ramotswe réside dans ce petit univers africain dans lequel évolue la détective. On commence le premier chapitre et voilà le voyage recommence. On est comme transporté dans les locaux de l'Agence. Ce ne sont pas forcément les énigmes, ni leur dénouement qui retiennent l'attention mais plutôt les personnages avec leurs différents caractères qui viennent cohabiter. Il ne faut pas oublier toutes les valeurs qui font le quotidien de nos deux fines limières. Elles sont presque désuètes au regard de notre monde actuel mais justement, cela fait du bien de les retrouver. Mma Ramotswe c'est le bon sens près de chez vous en quelque sorte. Cette femme de "constitution traditionnelle", dixit l'auteur Alexander McCall Smith, croit avant tout en l'être humain et est toujours ouverte à la discussion pour faire ressortir le meilleur de chacun de ses interlocuteurs. Elle sait toujours démêler le vrai du faux et se balade avec une facilité déconcertante dans les non-dits pour faire ressortir la vérité. Alexander McCall Smith semble être spécialiste de ce type de littérature où les protagonistes sont tous hauts en couleur. Il sait habilement les mettre en avant en campant avec brio et précision leurs différentes particularités avec toujours des pointes d'humour. D'ailleurs ses descriptions sont presque photographiques et très imagées réussissant à faire ressortir toutes les saveurs lointaines du Botswana de Mma Ramotswe dans cette série enthousiasmante. On sentirait presque l'odeur originale de ce fameux thé nous chatouiller les marines à chaque page tournée.

Citation

Ce n'est pas que les gens mentent, mais chacun de nous voit le monde différemment. Un individu remarque une chose, un second en constate une autre, qui n'a aucun rapport. Et tous deux sont convaincus de dire la vérité!

Rédacteur: Fabien Maurice dimanche 06 mai 2012
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