La Ligne de tir

Que je vende mes faveurs ou que je les offre, je demeure une femme libre. Les hommes me paient, ils ne me pourchassent pas. Aucun homme ne me possédera, ni aujourd'hui, ni demain. Souviens-t'en si jamais l'envie de m'embrasser te reprends.
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Roman - Noir

La Ligne de tir

Corruption MAJ mercredi 06 juin 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Thierry Brun
Paris : Le Passage, mai 2012
238 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-84742-193-4
Coll. "Polars"

Ligne de mire ou ligne de fuite

Des policiers corrompus, des politiques qui ne le sont pas moins, des truands qui entendent gérer la ville à leur guise et, au milieu, des individus pris comme des pions dans ce gigantesque jeu d'échecs. Sur ce fond qui rappelle les grands maîtres du roman noir classique à commencer par l'inévitable précurseur Dashiell Hammett avec Moisson rouge, Thierry Brun ajoute sa touche personnelle, une touche très inspirée par Jean-Patrick Manchette dans sa volonté de ne pas décrire les intuitions, les pensées et de se concentrer sur les objets et les actions. Trois personnages s'installent au centre de cette intrigue : Fratier, un commissaire de police qui a joué avec le feu, s'est trop rapproché des bandits et est à présent sous d'autres feux, ceux de l'actualité. Seule solution pour lui, abattre Loriane Ornec, son ancienne adjointe, infiltrée dans un gang et retournée par son chef, car elle est la seule à pouvoir le dénoncer. Pour se faire il menace Alice Résilia, une ancienne terroriste, qui à présent se vend au plus offrant.

La Ligne de tir semble être sur cette base un roman noir et c'est effectivement, sûrement, un roman de la douleur. Les personnages ont été torturés, blessés, et se frappent sauvagement. Ils se pourchassent jusque dans des parkings glauques. Lorsqu'ils cherchent un peu d'amour ou d'amitié, ils ne trouvent que des cendres. Ils n'ont pas de souvenirs, mais de lourds regrets qu'ils portent comme des croix sans pouvoir les nommer. Même les scènes qui se déroulent en plein air, dans les massifs alpins, sont contaminées par la noirceur et l'enfermement, à l'image de personnages qui deviennent aveugles en vieillissant ou d'une ancienne terroriste aigrie, engoncée dans sa chaise roulante, refusant l'amour de son amie. Le roman s'enferme dans ce long tunnel noir, angoissant, où tous s'agitent pour des bouts de pouvoir, et des ombres d'amour qui s'évanouissent à peine touchés.

Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2012

Citation

Jade n'avait aucun ami chez les truands. Elle serait bien la seule à pleurer sur sa tombe. Mais Jade avait déjà perdu la vie plus d'une fois.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 05 juin 2012
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