Pike

Saloperie de neige. Soit y en a pas assez, soit y en a trop... soit elle tombe pas au bon moment. Le ciel était devenu fou en quelques minutes, vomissant ses flocons avec la générosité d'un jeune Anglais sortant d'une boite de nuit à trois heures du matin.
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

Pike

Vengeance - Drogue - Urbain MAJ lundi 17 septembre 2012

Un Pike de glace

Pike, c'est un ancien truand de la vieille école. De ceux qui posent les questions dont ils ont déjà les réponses. Pourtant, dans ce roman, Pike va chercher une réponse à la seule question qui l'importe : qui a tué sa fille, et a maquillé son crime en overdose ? Sarah, on ne peut pas dire qu'il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il était parti sitôt conçue. Au début du roman de Benjamin Whitmer, Pike se retrouve avec Wendy, sa petite-fille de douze ans, contraints de s'apprivoiser l'un l'autre car ils ont tous deux le même fichu caractère. Dans le même temps, quelque part dans Cincinnati, Derrick, flic pourri, brutal et raciste recherche Sarah tout en déclenchant des émeutes en tirant dans le dos d'un de ses revendeurs de drogue qui ne suivait pas ses consignes. Il faut dire qu'il a une certaine éthique...

Dès le début, il est dit que ces deux hommes vont être amenés à se rencontrer en un ultime chapitre. Ils sont de la même trempe, ils suivent les mêmes pistes, ils remontent inlassablement le fil qui doit les conduire à l'amie de Sarah, junkie comme elle, qui a découvert le corps défoncé que d'autres junkies en manque de sexe défonçaient. Ce fil nous emmène dans les plus sordides motels de banlieue, dans des squats déshumanisés, à la rencontre d'épaves sans prix, véritables pâtes à broyer pour Pike et Derrick. C'est une alternance de courts chapitres avec des dialogues qui s'apparentent plus à des monologues entrecoupés d'injures hautes en couleur. Les os craquent, le sang gicle, la merde s'étale, la morve dégouline, le foutre s'éjacule, les torses se déchiquètent, et la gnôle coule à flot. C'est un roman noir sordide sur la violence combattue par la violence. Premier roman d'un quadragénaire inspiré, qui réussit à nous emmener dans une ville qui incarne le vice et la déshumanisation, comme ses prédécesseurs l'ont fait avant lui avec parfois moins de talent.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°47 |La Tête en noir n°158 |L'Indic n°23

Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2013

Citation

Je t'ai déjà dit hier soir que j'étais partant. Une fois sobre, faut toujours faire ce qu'on a dit qu'on ferait qu'on a dit quand on était bourré. C'est comme ça qu'on apprend à fermer sa gueule.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 21 juillet 2012
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