Clown

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jeudi 03 octobre

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Bande dessinée - Noir

Clown

Social MAJ mardi 24 juillet 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Louis Le Hir (scénario & dessin)
Saint-Égrève : Mosquito, mai 2012
48 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 24 cm
ISBN 978-2-35283-075-7

Quand le clown n'a plus envie de rire

Clown est un solitaire. Il va sur les chemins avec sa roulotte et s'arrête quand il le faut pour ses spectacles de... clown. Sa vie va être bouleversée lorsqu'il va trouver Zoé, un bébé abandonné dans une décharge. Il la garde avec lui et l'élève dans cet univers de saltimbanque, où la vie est encore plus difficile qu'ailleurs. Mais Clown est protecteur, Zoé réussit à apprendre à lire, à écrire, et à grandir aux côtés de ce père adoptif bourru mais attentionné. Les années passent et Zoé devient une jeune fille. Un jour, la roulotte croise la route du cirque de monsieur Willy, qui engage Clown pour son numéro. Avec Zoé, ils sont désormais un peu plus à l'abri des temps difficiles. Mais la jeune femme, attirant bien des regards dans le troupeau mâle du cirque, va découvrir au fil des jours que l'espèce humaine a des côtés obscurs que Clown avait oublié de lui enseigner...

Ce premier album d'un jeune auteur est une superbe réussite. Son récit s'approche d'un conte cruel, qui tire toute sa force de planches quasiment muettes où tout passe par le dessin. Les quinze premières planches, qui racontent toute l'enfance, dure mais pleine de petits bonheurs de Clown et Zoé, n'ont qu'une ligne de récitatif par page. Elles sont lumineuses et empruntes d'une grande tendresse, où en quelques cases, Louis Le Hir réussit à rendre compte du quotidien de ce duo improbable. Un quotidien hors du temps, comme protégé du monde extérieur. Puis vient le temps où la dureté de ce monde les rattrape, et c'est à partir de ce moment où le récit bascule dans la noirceur la plus totale. Lentement, mais inexorablement. Le Hir, garde le même principe de narration, et il n'y a guère plus de texte – et toujours aucun dialogue, l'histoire étant racontée par une voix extérieure – mais les planches sont plus sombres, plus grises, le sourire blanc et le nez rouge de Clown étant presque les seules traces d'apaisement dans cette seconde partie. Les personnages qui entourent Zoé sont d'une d'une laideur sans nom, mis à part cet amoureux timide auprès duquel elle a trouvé un peu de douceur. Mais cela ne suffira pas à empêcher le drame qu'elle va vivre, que le lecteur pressent avec crainte. Car c'est une autre des qualités de cet album : avoir réussi à faire naître une véritable empathie pour Clown et Zoé, à un tel point, qu'une fois la dernière page tournée, on éprouve une réelle tristesse pour ces deux personnages et leur terrible destinée. Clown, album presque "muet" donc, se lit vite, trop, trouveront peut-être certains. Oui, la lecture en est rapide. Mais il laisse une impression durable dans l'esprit du lecteur, contrairement à quantité d'autres polars inutilement bavards.

Illustration intérieure

Les jeunes filles sont trop naïves.


Citation

Mais Clown avait trop bu, Zoé dut repartir seule... Après je ne sais pas ce qui s'est passé, mais ça n'était pas bon.

Rédacteur: Frédéric Prilleux lundi 23 juillet 2012
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