The Long goodbye

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Roman - Noir

The Long goodbye

Hard boiled MAJ vendredi 07 novembre 2014

Note accordée au livre: 6 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,4 €

Raymond Chandler
The Long Good-Bye - 1953
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Henri Robillot, Janine Hérisson, revu et complété par Cyril Laumonier
Paris : Folio, septembre 2014
500 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-045959-9
Coll. "Policier", 739

Actualités

Amitié trahie

The Long goodbye est un roman mythique de Raymond Chandler des deux côtés de l'Atlantique. En France, les traductions tronquées - des personnages en moins, des aspects psychologiques effacés - pour la "Série noire" ont fait récemment couler beaucoup d'encre, et nombre de lecteurs en français dans le texte peuvent enfin comprendre l'incompréhensible. Un tel roman, avec tout le charme "hard boiled" conféré par l'écriture imagée et toute en métaphores de l'auteur américain, était doté d'une intrigue mystérieuse, parfois elliptique, qui perdait les lecteurs les plus chevronnés. Depuis la première traduction sous le titre Sur un air de navaja, force est de constater que le métier de traducteur a beaucoup évolué, et cette nouvelle version, malheureusement simplement révisée (alors que Dashiell Hammett a eu le droit ces dernières années à des nouvelles traductions de haute volée), augmentée de nombreuses pages fait sens. Le roman met en avant une enquête de Philip Marlowe (immortalisé à l'écran par Humphrey Bogart, mais aussi par Eliott Gould pour le présent récit dans une adaptation libre et sous acide de l'immense Robert Altman) un peu particulière. Tout débute par l'amitié naissante entre Marlowe et Lennox sur fond d'alcool. Puis, après une altercation avec sa femme Sylvia, Lennox demande à Marlowe de l'accompagner à Tijuana, ce que Marlowe accepte sans se douter qu'à son retour les flics l'attendent. Il y a bel et bien eu meurtre : la femme de Lennox, qui plus est de façon sauvage avec le visage en bouillie. Mais aussitôt l'enquête ouverte et les ennuis qui arrivent en pagaïe, tout se referme avec les aveux et le suicide du principal suspect, Lennox, dans un petit village mexicain. Alors quand, quelques jours après, Marlowe reçoit un courrier énigmatique de Lennox, sorte de confession posthume, il se décide à reprendre ses investigations en hommage au disparu. Raymond Chandler dispose alors les éléments d'un roman hard boiled des années 1940-1950 : femme belle, désabusée, pas mythomane mais presque ; brute passionnée, écrivain à succès qui plonge dans l'alcool et la rage ; médecin à la fois véreux et maître chanteur... Tous au service d'une intrigue complexe avec des réalités apparentes qui s'entremêlent à d'autres beaucoup plus pernicieuses - les lois du rapport sexuel sont impénétrables, quoique... Le fond est là : la bourgeoisie décadente américaine est atteinte d'une multitude de maux qui la met à la merci des criminels et la rend coupable. Quant à Philip Marlowe, détective entier et lui aussi désabusé, il ne peut plus vraiment croire en rien, mais cela ne l'empêche pas d'avancer avec nostalgie.

Citation

Nous formons une grande population riche, rude, sauvage et le crime représente le prix à payer en échange, et le crime organisé est le prix à payer pour l'organisation de cette société.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 21 mars 2009
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