Contenu
Poche
Inédit
Tout public
320 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3705-6
Coll. "Masque jaune", 2538
Et si les morts revenaient...
Que ne donnerions-nous pas pour vivre des voyages temporels ou posséder l'éternelle jeunesse ! C'est avec ces deux thèmes que Paul Halter échafaude, avec brio, une nouvelle intrigue.
Les spectateurs qui sortent d'un théâtre de Londres, un soir de septembre 1955, remarquent l'attitude étrange d'un homme aux vêtements passablement démodés. Il traverse la chaussée, évitant de peu l'accident pour s'engouffrer dans une bouche du métro proche où il trouve la mort, écrasé par une rame.
L'inspecteur Hurst relate cet incident troublant à Twist, venu lui rendre visite après un voyage en France.
La famille Stephenson vit dans le domaine d'Oaksfield, qui jouxte le cimetière du village de Milford. Dorothy a été mariée à Victor, un brillant paléontologue qui a disparu totalement au début du siècle. Elle s'est remariée, tardivement, avec Colin, le cousin de Victor. Elle dirige la maison d'une main de fer, se faisant craindre de son mari, sa bru et ses deux petites filles.
Depuis quelque temps, les membres de cette famille sont confrontés à des événements troublants. Cela a commencé par un appel téléphonique qui bouleverse Dorothy au point de lui occasionner une première alerte cardiaque. Lors de l'enterrement d'une voisine, un homme, ressemblant à Victor, tient des propos inquiétants à Zora, la bru. En rentrant, ils trouvent des traces de pas boueux qui vont de l'entrée vers l'ancien bureau de Victor. Une tombe est profanée. Dans la terre on retrouve une clé qui ouvre la porte d'entrée d'Oaksfield…
Et puis, c'est le drame, Dorothy est retrouvée morte dans le cabanon du gardien du cimetière. La porte, la seule issue, est fermée de l'intérieur. Près d'elle, un miroir brisé sur lequel figure l'empreinte de Victor.
Archibald Hurst et Alan Twist sont appelés par le policier local qui ne comprend plus rien à cette affaire.
Paul Halter, depuis 1985 et La Malédiction de Barberousse, conçoit des intrigues de crimes impossibles, des affaires de chambre close. On pouvait penser qu'avec Le&nbso;Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, puis l'œuvre abondante de John Dickson Carr - un illustre prédécesseur dans le genre -, le sujet serait épuisé, la source d'idées nouvelles tarie. On pouvait craindre que les histoires de meurtres en chambre close ne soient plus que des redites, des resucées maintes fois exploitées.
Mais, il n'en n'est rien ! À chaque roman, Paul Halter surprend, étonne, émerveille par la rouerie avec laquelle il a su développer son récit, le mettre en scène et amener un épilogue réaliste, cohérent, malgré toutes les "impossibilités" accumulées au long de l'histoire.
Avec Le Voyageur du passé, Paul Halter concocte, ainsi, une nouvelle affaire avec tous les ingrédients qui font l'intérêt du genre. Il conjugue, ici, sur plusieurs niveaux d'intrigue les éléments du crime en chambre close avec le cadavre retrouvé dans un lieu hermétique fermé de l'intérieur, le retour impossible d'un moribond, des liens avec l'au-delà et la prestidigitation. Le tout baigne dans le délicieux climat d'une "Angleterre victorienne" sublimée, plus vraie que nature.
Il retrouve son couple d'enquêteurs fétiches, avec un inspecteur de Scotland Yard irascible et un retraité à l'intelligence aiguë qui se joue des intrigues les plus tortueuses. Il anime, autour de ce duo, une série de personnages très diversifiée, aux portraits fouillés.
Paul Halter signe une nouvelle affaire impossible, aux composantes excellemment orchestrées et mises en scène.
Citation
Un mort qui ressuscite au bout d'un demi-siècle, qui se montre à un enterrement, profane une tombe, laisse des traces de boue, va faire un tour chez lui, dans son ancien bureau, avant de disparaître dans la nuit...