Colombine, Oslo, Toulouse... : tueurs de masse un nouveau type de tueurs est né

À son poing luisait du métal lourd taché de sang. Sa poitrine se soulevait au rythme de son souffle et une lueur primitive enflammait son regard.
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Essai - Policier

Colombine, Oslo, Toulouse... : tueurs de masse un nouveau type de tueurs est né

Social - Tueur en série - Urbain MAJ mercredi 21 novembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Olivier Hassid & Julien Marcel
Paris : Eyrolles, août 2012
226 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-212-55456-4

Mass shooting

Un nouveau type de tueur est né : le tueur de masse. Paumé ne présentant aucune pathologie grave, armé d'une rhétorique libératrice, idéaliste convaincu de pouvoir changer manu militari la société, ou détruire ce monde à défaut d'y parvenir, visant au demeurant pas moins à se supprimer lui-même en un super-suicide aussi mégalo que narcissique. Il tue un symbole donc, équipé parfois d'éléments de langage terroristes comme dans le cas de Merah ou de Breivik, sans parvenir jamais à dépasser le flou d'un mobile incompréhensible. Rationnel pourtant, laissant ses victimes s'échapper si elles le peuvent, indifférent aux corps qu'il abandonne derrière lui. L'unité de temps et de lieu est son principe, même dans le cas d'un Merah poursuivant à scooter sa folie meurtrière comme ces autres Spree killers américains qui étalèrent dans le temps leurs meurtres à la chaîne faute d'y réussir en une fois. Des tueurs néanmoins méticuleux, qui se prennent pour des pseudos-commandos de guerre mais restent dans le quotidien Monsieur Tout-le-Monde, des good boys même, gentils garçons assez souvent. Un phénomène mondial : depuis 1980, date de son apparition, on a recensé cent vingt tueurs de masse, responsables de l'assassinat de huit cents personnes et comptant à leurs actifs plusieurs milliers de blessés graves. Et les choses vont en s'accélérant semble-t-il, puisqu'on dénombre désormais une moyenne de sept mass shooting par an depuis les années 2000...

Il était temps, donc, d'en dresser l'état des lieux. C'est ce que font Olivier Hassid et Julien Marcel, nos auteurs, avec intelligence, recensant, dénombrant, observant des tendances, des récurrences. Ils construisent avec soin leurs séries pour établir cet étrange objet apparu dans la sphère du crime. Séries de cibles, de lieux de tueries, décortiquant les rapports de police, les expertises médicales, les facteurs de passage à l'acte. Ils cartographient les massacres, tentent une définition, pèsent les variables, comme celle de la précarité de l'emploi dans le bassin où le tueur agit, établissent de troublantes corrélations avec l'état économique de la société concernée. Peut-on le profiler, ce tueur ? Ils s'y risquent, révélant des données intéressantes sur l'échelle démographique : des ados ou des adultes mal dans leur peau la quarantaine sonnée. Des individus qui ont connu des épisodes douloureux dans leur histoire, des chocs psychologiques pourtant surmontés dirait-on, des traumatismes familiaux. Ils notent ces ruptures de socialisation dans les trajectoires des tueurs, exaspérés, susceptibles à un point tel que le passage à l'acte n'est bien souvent le résultat que d'un incident mineur, une moquerie anodine, ces humiliations qui provoquent tant de détresse chez quiconque mais se voient, dans leur cas, réinscrites dans l'univers du fantasme avant de déclencher l'éruption du geste fou. Car le geste seule est fou, le reste, relève autant de la folie du monde contemporain que de l'exaspération des sensibilités provoquées par les médias.

Citation

Le tueur de masse gagne la plupart du temps son pari médiatique.

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 13 novembre 2012
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