Guérillas aux Philippines

Les flics avaient mis la main sur Boa. Ils n'allaient sûrement pas parler de la pluie et du beau temps avec lui.
Janis Otsiémi - African Tabloid
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 19 mars

Contenu

DVD - Guerre

Guérillas aux Philippines

Ethnologique - Infiltration - Révolution MAJ vendredi 23 novembre 2012

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,99 €

Fritz Lang
American Guerilla in the Philippines - 1950
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, septembre 2012
1 DVD VOST Zone 2 ; couleur ; 19 x 14 cm
Coll. "Classique de guerre"

Plat de résistance américaine

"Des moutons dirigés par un lion sont plus redoutables que des lions dirigés par un âne" a un jour dit le général McArthur, mais chaque citation a son exception. Le film de guerre de propagande tourné en extérieur en période de paix même basé sur une histoire vraie n'est assurément pas le point fort de Fritz Lang. Certes Fritz Lang est un lion dans la réalisation, certes Micheline Presle et Tyrone Power ne sont pas des moutons, mais le film n'a rien de redoutable. Du coup, ce Guérillas aux Philippines tient plus de la curiosité cinématographique qui hésite entre la fiction de guerre et le documentaire, et qui impose une pseudo-romance pour attirer on ne sait qui, on ne sait quoi.

Revenons au général Douglas McArthur. En février 1942, les forces américaines sont asphyxiées par les Japonais. Le général part à Adelaide sur ces mots : "Je suis parti de Bataan mais j'y retournerai." Le "I shall return" sera comme un symbole sur tous les paquets de cigarettes des héros qui vont pululler dans ce film et résister contre l'oppresseur nippon. À leur tête, la star Tyrone Power immortalisée plus de dix fois par le réalisateur Henry King, et qui a même incarné Don Diego de la Vega dans Sous le masque de Zorro, de Rouben Mamoulian en 1940. Plus fort que Chuck Norris, dont il partage dans le film le prénom, c'est une tête brûlée qui veut gagner l'Australie à la nage s'il le faut, et est capable de monter en deux temps trois mouvements une radio-émettrice sans formation. Pour lui faire pendant, Micheline Presle en femme résistante plus française que jamais (car, même si réalisé en 1950, le film impose encore ses vérités). Elle est même gratuitement mariée à un homme bon qu'il va falloir faire disparaitre entre les mains des Japonais pour lui permettre de tomber entre les bras surpuissants de Tyrone P.

Le film est une succession d'actes de résistance et de sabotage en une vision idéale de la population philippine unie et non dupe des Japonais jusqu'à ses plus jeunes enfants. Les rares à fraterniser et collaborer avec l'occupant (au nombre de un dans le film) sont tués car on n'accepte pas la 5e colonne. Il y a bien à un moment une critique d'Américains maraudeurs parasites mais passé cet écart réaliste, l'intrigue fonce inexorablement à la rencontre d'un McArthur sur le retour - ce qui sera le cas lors de la seule bataille rangée entre résistants assaillis dans une église et occupants déstabilisés par l'arrivée en grande pompe des forces de libération. Beaucoup de portes ouvertes donc avec des idées creuses pour un film qu'il importe plus de voir si l'on fait une thèse sur Fritz Lang que si l'on est amateur de cinéma, et qui est tourné réellement aux Philippines, dont on voit de jolis paysages sur fond de voix off...

Guérillas aux Philippines : 106 min. réalisé par Fritz Lang sur un scénario de Lamar Trotti d'après le roman de Ira Wolfert. Avec Tyrone Power, Micheline Presle, Tom Ewell, Robert Patten, Thommy Cook, Juan Torena, Jack Elam, Robert Barrat...
Bonus. Présentation de Patrick Brion. Documentaire sur Fritz Lang (54 min). Galerie photos.

Illustration intérieure

Tyrone Power et Micheline Presle malgré les turpitudes de la guerre vont filer le parfait amour.


Citation

Le jour on dormait dans des planques bien camouflées. On faisait des tours de garde. On volait des bidons d'essence ici et là, et on était ravitaillé par des Philippins toujours contents d'aider. On traçait vers le sud, les Japonais toujours derrière nous. Jusqu'à ce qu'enfin notre voyage terminé, nous empruntions des routes cauchemardesques au cœur de Mindanao. Dans un monde dont nous ignorions l'existence. Trois héros, chancelants, fatigués, les pieds en sang, rongés par les insectes, les habits déchirés, les yeux en pétard, avançant à l'aveugle.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 22 novembre 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page