Aimer et laisser mourir

- C'est un assassin. Je l'ai vu dans ses yeux. J'aurais dû le tuer là-bas, dans le taxi. - Vous êtes tous des assassins.
Yishaï Sarid - Le Poète de Gaza
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Aimer et laisser mourir

Enlèvement - Drogue - Assassinat MAJ dimanche 16 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Jacques Olivier Bosco
Paris : Jigal, septembre 2012
272 p. ; 210 x 140 cm
ISBN 978-2-914704-91-5
Coll. "Polar"

Actualités

  • 12/06 Édition: Parutions de la semaine - 12 juin
  • 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
  • 28/09 Édition: Parutions de la semaine - 28 septembre
    Une semaine particulière de nouveautés puisque paraissent simultanément chez Jigal trois auteurs qui ont leurs habitudes d'écriture et leurs habitués de lecteurs : Jacques-Olivier Bosco, André Fortin et Maurice Gouiran délivrent en effet leurs nouveaux romans. Du côté du Cherche midi, c'est exactement la même situation avec Steve Berry et ses romans historiques à succès. Difficile en revanche de se prononcer sur le reste de la promotion hebdomadaire. Les éditions Ex æquo en grand format et Ravet-Anceau en poche proposent des auteurs dont on ne sait absolument rien ce qui ne veut donc absolument pas dire qu'il ne faut pas s'y intéresser. Sinon, Jean-Claude Zylberstein chez J propose sa "Bibliothèque policière". Mais, comme d'habitude, faites votre choix !

    Grand format :
    Vertiges mortels, de Neal Baer & Jonathan Greene (Ma, "Pôle noir")
    Le Code Jefferson, de Steve Berry (Le Cherche midi, "Thriller")
    Aimer et laisser mourir, de Jacques Olivier Bosco (Jigal, "Polar")
    Cœur de glace, de Richard Castle (City, "Thriller")
    Requiems, de Frédéric Coudron (Ex æquo, "Rouge")
    Le Clou de la saison, de John Crosby (J, "La Bibliothèque policière de Jean-Claude Zylberstein")
    Engrenages, de René Cyr (Ex æquo, "Rouge")
    Restez dans l'ombre, d'André Fortin (Jigal, "Polar")
    Opération ratio, de Norbert Garcia (Vents salés, "Pourpre")
    La Mort du scorpion, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Des fauves et des hommes, de Patrick Graham (Anne Carrière)
    Séquences meurtres, de Muriel Houri (Ex æquo, "Rouge")
    Opération Arès, de Kyle Mills (Grasset, "Grand format")
    Sauve-du-Mal et les tricheurs, de Dominique Muller (J, "La Bibliothèque policière de Jean-Claude Zylberstein")
    Le Poignard et le poison, de Marc Paillet (J, "La Bibliothèque policière de Jean-Claude Zylberstein")
    Pour une dent, toute la gueule, de Frédéric Paulin (Pascal Galodé ("Thriller")
    La Mort à pleines dents, de Mary Play-Parlange (Ex æquo, "Rouge")
    Ce que cache ton nom, de Clara Sánchez (Marabout)

    Poche :
    Printemps rouge à Lille, d'Estelle Brichet & Richard Brichet (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    La Place du mort, de Jeffery Deaver (LGF, "Thriller")
    Meurtre dans un fauteuil, de Phyllis Dorothy James (LGF, "Policier")
    Piège normand, d'Aude Lhôtelais (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    La Bouche qui mange ne parle pas, de Janis Otsiémi (Jigal, "Poche polar")
    Une affaire flamande, de Geneviève Reumaux (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Liens : La Bouche qui mange ne parle pas |Le Code Jefferson |Ce que cache ton nom |Le Clou de la saison |Steve Berry |Jacques Olivier Bosco |Frédéric Coudron |Jeffery Deaver |André Fortin |Maurice Gouiran |Janis Otsiémi |Clara Sánchez |Phyllis Dorothy James

A man of few words...

Bogota. Federico, piégé par son goût des jeunes femmes faciles, est l'otage d'une bande de gamins goguenards. Le Maudit, lui, est tueur à gages. Le meilleur. Otage d'un lourd passé qui lui doit son exil en Colombie, une bouteille de Jameson à la main, son vieux zippo dans l'autre et ce goût incoercible pour le cinéma noir des années 1930. En Colombie il a connu les FARC, la drogue, les équipées paramilitaires et la violence fauve des causes perdues. De mauvais souvenirs désormais. Ailleurs, une femme est torturée. Ainsi va le monde. Notre monde. Miserere Seigneur, Vlad aux manettes, un salaud de l'ex-Europe centrale, experte en brutalités en tous genres. Un salaud qu'Amanda a la mauvaise fortune de croiser et qu'elle tue presque sans l'avoir voulu. Sans savoir qui est ce salaud dont la famille bientôt va s'agiter, nerveuse, féroce, en Croatie profonde, parmi les sangliers et les forêts ancestrales, arpentant sa rancune barbare, déjà reniflant sa trace, lancée demain à sa poursuite. Amanda pute de luxe, du genre à plaire aux DSK, incroyablement belle, s'enfuit mais ne sait pas que déjà le clan de Tcheck, le frère de Vlad, est à sa poursuite, qu'elle ne peut pas leur échapper, qu'une armée de psychopathes est à ses trousses et que tout l'empire du proxénète croate ne compte désormais pour rien face à la vengeance qu'il rumine.

On tire déjà dans tous les sens, on étripe dans la violence barbare qui sourd de tous les pores de la peau du monde, cette mince pellicule usée jusqu'à la corde que Jacques-Olivier Bosco nous assène. Le clan des croates dresse des filles comme on dresse des chiens à souffrir leur martyre, tandis le Maudit égorge et supprime, massacre tout en ressassant sa défaite devant la vie, obsédante, roborative, autant que peut l'être cette folie meurtrière qui s'est emparée du récit. Le Maudit délivre bien sûr Federico, poursuit sa route jonchée de cadavres jusqu'à toucher le gros lot, une liquidation à deux millions de dollars qui l'enverra tout droit dans les bras d'Amanda, la sauvera de Tcheck mais pas d'elle-même, fascinée qu'elle est par la mort, par les tueurs maudits et le goût du lucre : ce petit carnet qu'elle a subtilisé à un malfrat amnésique qui signe sa perte tatillonne. On ne se refait pas. Amanda ne peut feindre la virginité retrouvée quand l'amour la surprend. Le Maudit ne peut jouer les ingénus, incapables qu'ils sont d'accueillir l'amour qui les a touchés du bout tremblotant de ses doigts ratatinés. Les histoires d'amour finissent toujours mal, chantaient les Rita Mitsouko. Porté de bout en bout par l'amour du cinéma noir, le récit en étreint la plastique en un romantisme passablement ironique qui campe sur les ruines du refus symbolique de l'amour. Ne reste que la jouissance d'une machine narrative efficace, pointant la violence et son esthétique comme seules issues au monde.

Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013

Citation

Ils avaient toujours fait le mal pour survivre. Et ils n'étaient pas près d'arrêter.

Rédacteur: Joël Jégouzo vendredi 04 octobre 2013
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