Jusqu'à la folie

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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Jusqu'à la folie

Psychologique - Médical - Procédure - Complot MAJ lundi 17 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,8 €

Jesse Kellerman
Trouble - 2007
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Sibony
Paris : J'ai lu, octobre 2012
444 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-02969-5
Coll. "Thriller", 9947

À la folie... pas du tout...

La folie est omniprésente dans ce roman de Jesse Kellerman du titre à son contenu. Elle pourrait bien entendu l'être déjà dans l'intrigue qui sert de départ au texte : dans une rue sombre de Manhattan, un fou armé d'un couteau agresse une jeune femme tard la nuit. En la défendant, Jonah tue l'agresseur. Encensé par les médias, poursuivi par le procureur qui s'interroge sur son geste et ses motivations, il est l'objet d'une plainte et risque d'aller en prison. Sans doute la folie du système judiciaire américain. La folie, encore elle, poursuit le personnage central. Étudiant en médecine, il doit effectuer un stage en hôpital psychiatrique. Sa fiancée a sombré dans la folie et est soignée par son père. Jonah lui rend visite chaque week-end. Vous l'aurez compris, la folie rôde partout. Et ce n'est pas la famille de Jonah, pourtant comble de la normalité, qui y échappe car c'est l'occasion pour Jesse Kellerman de décrire toutes ses failles psychologiques. La mère est à la fois trop présente et absente, le père quant à lui est bien trop lointain. Pour compléter le tableau, Jonah partage son appartement new-yorkais avec un fils de bonne famille aux passions interchangeables, mais toujours particulières (il a par exemple posé des caméras partout dans l'appartement pour être vu quasiment en permanence sur Internet), qui se complait dans une certaine oisiveté.

Il ne reste que le monde qui sous la plume de Jesse Kellerman n'est peuplé que de gens aux comportements étranges. Oh ! Bien sûr, il ne s'agit que de quelques silhouettes de la vie new-yorkaise comme un chauffeur de taxi, une concierge, un passant ou un avocat, mais le romancier laisse éclater la bizarrerie dans le comportement comme, par exemple, celle d'un chef de service médical ou celle plus spécifique de l'incapacité de la police à aider Jonah lorsqu'il sera menacé. Dans cette folie omniprésente et partout vivace, Jonah croit finalement avoir découvert un havre de sérénité en filant le parfait amour avec la jeune femme qu'il a sauvé, mais peu à peu les apparences vont s'avérer encore plus trompeuses que le reste. Jesse Kellerman est un auteur efficace à l'américaine. Il met en scène peu de personnages, il planifie une montée lente et insidieuse du suspense (si lente que le lecteur "chevronné" - mais est-ce là le public visé ? - a vite compris le dénouement de l'intrigue), une histoire qui s'englue dans la multiplicité des détails réalistes ancrant le roman, un personnage central auquel on s'attache, quelques perversions sexuelles en arrière-plan pour assurer le maintien de la tension. Tout cela conduit évidemment à un texte maitrisé à l'extrême pour réussir ses effets en oubliant ce qui justement pourrait amener un grain de folie qui le différencierait des autres thrillers du genre.

Citation

Il était trois heures moins le quart du matin et il marchait en direction de Times Square pour s'acheter de nouvelles chaussures.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 17 décembre 2012
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