La Prisonnière de la tour

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jeudi 18 avril

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Nouvelle - Policier

La Prisonnière de la tour

Historique - Pastiche - Enlèvement - Assassinat MAJ lundi 28 janvier 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7 €

Boris Akounine
Table-Talk 1882 - Iz Zizni sciopok - Uznica Basni - 2007
Traduit du russe par Odette Chevalot
Paris : Points, novembre 2012
288 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-3110-6
Coll. "Policier"

Quand Fandorine se pare des costumes d'illustres confrères

Boris Akounine a créé deux héros, issus de la même lignée : Eraste Pétrovitch Fandorine et un descendant, Nicholas Fandorine, son lointain neveu. Le premier évolue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que le second mène ses enquêtes à notre époque.

Il a écrit, avec Eraste pour héros, une série de dix nouvelles réunies sous le titre Dédicaces. Elles ont été publiées en Russie en un seul volume. En France, elles sont proposées en trois tomes (qui ne respectent pas l'ordre chronologique). Cette série se compose d'une suite de pastiches, d'hommages aux grands auteurs de romans policiers. Dans La Prisonnière de la tour, le premier recueil qui porte pour titre celui de la nouvelle principale, Boris Akounine met en scène Eraste Fandorine à la manière d'Edgar Allan Poe, de Georges Simenon et de Maurice Leblanc.

Dans "Conversation de salon", lors d'une réunion mondaine, Eraste apporte la solution à la disparition étrange d'une jeune femme, un fait rapporté par un invité.
"De la vie des copeaux" place le héros dans une entreprise pour découvrir le responsable de la mort, par empoisonnement, d'un grand patron des chemins de fer et de deux autres personnes, par ricochet.
"La Prisonnière de la tour", rapproche Eraste et Sherlock Holmes qui unissent leurs talents pour contrer les agissements d'Arsène Lupin. Ce dernier soumet M. des Essars, un châtelain des environs de Saint-Malo, à un chantage. Il réclame toute la fortune du hobereau, avant minuit, ou son château sera détruit par une machine infernale. Pour faire pression sur le châtelain, sa fille est prisonnière du bâtiment. Mais Lupin donne l'emplacement sous la forme d'une énigme à résoudre en un temps record.

Le romancier qui se lance dans l'écriture de pastiches se livre à un véritable numéro d'équilibriste. Ce genre littéraire demande une excellente connaissance de l'œuvre originale pour en reprendre l'esprit, s'approprier les personnages et leur fonctionnement, les tics rédactionnels de l'auteur… En fait, peu d'écrivains, devant la difficulté, osent s'aventurer sur un tel terrain. Il faut s'appeler Boileau-Narcejac, pour faire revivre de si belle manière Arsène Lupin, et René Réouven pour donner corps à de nombreux "Untold Stories" de Sherlock Holmes. On peut ajouter, maintenant, Boris Akounine qui réussit magnifiquement son pari.

On retrouve, dans "Conversation de salon", l'ambiance macabre, le réalisme sanglant d'Histoires Extraordinaires. Avec "De la vie des copeaux", c'est toute la description d'un secteur professionnel, la restitution d'un microcosme populaire qui sont proposés, bien dans le goût des enquêtes de Jules Maigret. Pour "La Prisonnière de la tour", une novella, Boris Akounine prend le temps de placer ses personnages et de développer une intrigue sophistiquée. Il offre une histoire brillante, mettant en avant l'inventivité et le penchant pour l'énigme de Maurice Leblanc, les qualités de limiers de Holmes et Fandorine. Le récit est mené, pastiche oblige, par Watson et par Massia, le Japonais qui assiste Eraste.

Outre les références aux "Grands maîtres", on retrouve, dans ces nouvelles, les péripéties attractives, l'humour de Boris Akounine, son écriture élégante et le second degré qui composent sa marque de fabrique.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles : "Conversation de salon", "De la vie des copeaux" & "La Prisonnière de la tour".


On en parle : La Tête en noir n°139

Citation

En son temps, M. Vanioukhine a dû être un enquêteur valable, mais ses talents appartiennent au passé.

Rédacteur: Serge Perraud dimanche 20 janvier 2013
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