Contenu
Tes dernières volontés
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Laurent Bury
Paris : Points, novembre 2012
436 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-2859-5
Coll. "Thriller", 2932
Victime ou complice ?
Peut-on oublier le passé et se reconstruire ? Elisabeth le pense. Après avoir vécu des événements traumatisants, elle a changé de prénom, s'est mariée et a vécu de longues années en Angleterre avant de revenir aux aux États-Unis se croyant "nettoyée" de ce passé, capable de vivre uniquement les affres d'une mère d'adolescente perturbée. Mais rien n'est aussi simple... Tes dernières volontés se déroule alors sur deux niveaux : le présent où peu à peu l'héroïne doit se débattre contre des cas de conscience dus aux souvenirs qui reviennent, et la pression - en effet, celui qui l'avait kidnappée et violée va passer sur la chaise électrique et tente une dernière fois de la contacter (mais pourquoi le fait-il ?). Surtout, derrière lui, une femme, militante de l'abolition de la peine de mort, qui essaie de s'immiscer dans l'intimité d'Élisabeth. Au deuxième niveau, le roman est une plongée dans les jours qui ont suivi le kidnapping et la relation ambiguë qui s'est nouée entre la victime et son bourreau.
L'intrigue pourrait ainsi monter en suspense : que se cache-t-il derrière la complexité des relations entre les personnages&nbp;? Quel rôle pourrait jouer cette militante pour l'abolition de la peine de mort ? Que pourrait-il se passer si les enfants d'Élisabeth découvraient le passé de leur mère ? Mais Laura Lippman ne semble pas énormément intéressée par le suspense. Elle décrit comme une virée mélancolique le kidnapping, et laisse en suspens la possibilité d'un syndrome de Stockholm. Dans l'intrigue contemporaine, elle appuie principalement sur une volonté du criminel de gagner encore un peu de temps, sans insister non plus sur son machiavélisme ou celui de son amie. Inspiré d'un sujet réel, Tes dernières volontés présente un cas, mais son auteur a du mal à sortir des références. Son envie de ne pas prendre position pour ou contre la peine de mort l'oblige à des contorsions qui bloquent le suspense, et l'assimilent à un vague dilemme moral, rehaussé par des soucis familiaux peu captivants.
Citation
Ne croyez pas que je n'aie pas revécu mille fois ce que j'ai fait. Ce que je n'ai pas fait. Mais j'étais une victime, moi aussi. Je vous assure.