Le Camée anglais

Dex avait maintes fois trouvé refuge dans des salons de thé, comme tout le monde, et iel avait lu une foule de livres sur l'art de le servir. On avait fait couler des flots d'encre électronique pour décrire les traditions ancestrales qui pourtant se résumaient en quelques mots : écoute les gens, sers leur une infusion. Simple comme bonjour.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Camée anglais

Historique - Assassinat - Corruption MAJ vendredi 16 août 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9 €

Madhulika Liddle
The Englishman's Cameo - 2008
Traduit de l'anglais (Inde) par Mélanie Basnel
Arles : Philippe Picquier, mai 2013
416 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-8097-0917-9
Coll. "L'Asie en noir"

Actualités

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    Beaucoup de parutions cette semaine, et de quoi se perdre dans les rayons d'une librairie. Côté auteurs français, Marin Ledun fait son entrée à la "Série noire" alors qu'Hervé Picart remet les pendules de l'Arcamonde à l'heure dans un quatrième volet fort apprécié par Serge Perraud. En poche, Joseph Incardona s'est fait un petit plaisir aux éditions Finitude avec un pastiche de roman noir américain dont nous vous dirons très vite ce que nous en pensons. Alors évidemment ce n'est pas très récent, mais parmi les auteurs étrangers, signalons une réédition d'un roman d'Eric Ambler. Franchement, un des maîtres historiques du roman d'espionnage des années 1940. Pour le reste, à vous de découvrir...

    Grands formats
    Avant la fin du monde, de Boris Akounine (Presses de la Cité "Sang d'encre")
    Les Meurtriers de Dieu, de Jean Depreux (Nouveaux auteurs)
    Nocturne à La Havane, de T. J. English (La Table ronde)
    Appelez-moi Dillinger, de Maurice Gouiran (Jigal "Polar")
    Péchés céruléens, de Laurell K. Hamilton (Milady "Une aventure d'Anita Blake tueuse de vampires")
    L'Été qui ne vient pas, de Steve Hamilton (Le Seuil "Policiers")
    À l'ombre de Dieu..., de Paul Harvall (Presses du Midi)
    Une partie en enfer, de Florian Lafani & Gautier Renault (First "Thriller")
    La Guerre des vanités, de Marin Ledun (Gallimard "Série noire")
    Le Camée anglais, de Madhulika Liddle (Philippe Picquier)
    Complots mathématiques à Princetown, de Claudine Monteil (Odile Jacob "Thriller")
    Que le meurtre soit, de Chris Mooney (Presses de la Cité "Sang d'encre")
    Les Derniers jours de Newgate, de Andrew Pepper (Rivages "Thriller")
    La Pendule endormie, de Hervé Picart (Le Castor astral "L'Arcamonde")
    La Valse des gueules cassées, de Guillaume Prévost (Nil)
    La Tueuse de Hong Kong, de Denis Ravel (La Compagnie littéraire-Brédys)
    La Fille électrique, de Giampaolo Simi (Le Serpent à plumes "Serpent noir")
    De fièvre et de sang, de Sire Cédric (Le Pré-aux-Clercs)

    Poche
    Toulouse-Lautrec en rit encore, de Jean-Pierre Alaux (10-18 "Grands détectives")
    Docteur Frigo, de Eric Ambler ("Rivages "Noir")
    Lune fauve, de Jim Butcher (Milady "Les Dossiers Dresden")
    Scarpetta, de Patricia Cornwell (LGF "Thrillers")
    Julius Winsome, de Gerard Donovan (Points "Roman noir")
    Deus ex Massilia, de André Fortin (Jigal poche "Polar")
    Dope, de Sara Gran (Points "Roman noir")
    Mortes moissons, de Daniel Hernandez (Mare Nostrum "Les Polars plein Sud")
    Un nageur en plein ciel, de Lorent Idir (Rivages "Noir")
    Lonely Betty, de Joseph Incardona (Finitude)
    La Nuit ne viendra jamais, de Joseph d'Anvers (La Tengo "Mona Cabriole")
    Le Temps du loup, de Thomas Kanger (10-18 "Domaine policier")
    Opale, de Stéphane Lefebvre (LGF "Thrilers")
    L'Enfant sans nom, de Amy McKinnon (10-18 "Domaine policiers")
    Speed Queen, de Stewart O'Nan (Points "Roman noir")
    Les Fantômes du passé, de Lhadrung, de Eliot Pattison (10-18 "Domaine policier")
    Le Plancher des algues, de Claude Soloy (Krakoen)
    Le Trésor de Staline, de Gérard Streiff (Krakoen)
    Les Travers du docteur Porc, de Tran-Nhut (Philippe Picquier)
    Les Mystères du prince, de Violaine Vanoyeke (Le Masque "Labyrinthes")
    La Vierge de Bruges, de Patrick Weber (Le Masque "Labyrinthes)
    Mort et vie de Bobby Z, de Don Winslow (LGF "Thrillers")
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Au cœur de la société moghol

Sous le règne de l'empereur Shah Jahan, le constructeur du Taj Mahal d'Agra, la société moghol est en déclin. La corruption est générale. C'est ce contexte que Madhulika Liddle retient pour placer l'intrigue de son roman, un roman dépaysant à souhait.

C'est en rentrant chez lui, après avoir assisté, en compagnie de Salim le batelier, à un combat d'éléphants, que Muzaffar Jang apprend l'arrestation de son ami Faisal pour avoir poignardé Murad Begh, un collecteur d'impôts. Ce dernier l'accusait du vol d'un bijou de grande valeur.
Au Kotwali, dont le responsable n'est autre que le beau-frère de Muzaffar, il entend les explications de Faisal. Il se rend compte que Yusuf, le policier chargé de l'enquête, est persuadé de la culpabilité de son ami.
Il commence alors ses recherches, use de son statut de noble, pour ouvrir des portes. Ainsi, il apprend que le bijou volé n'avait pas fait l'objet d'autant de surveillance que le déclare l'eunuque au service de Murad, que ce dernier était ruiné et, sauf miracle, finirait mendiant.
Un médecin trouve dans la bouche du mort les restes d'un paan empoisonné.
Muzaffar conclue que l'homme a été poignardé et empoisonné avec du bachnag. Il sortait alors de chez Mehtab Banu, une courtisane célèbre. Pendant qu'il est avec Salim, qui sait où loge Mehtab, une première flèche le frôle, une seconde atteint l'épaule. Il tombe dans le fleuve, s'assomme en essayant de remonter.
Malgré sa blessure, il continue ses investigations. Pendant sa conversation avec Mehtab, elle prépare un paan en réunissant les ingrédients qu'elle sort du paandaan dont elle garde la clé sur elle. Il repart déçu, pendant que la courtisane grignote le paan qu'elle lui avait préparé, mais qu'il a refusé.
De retour dans sa demeure, il est convoqué par son beau-frère. Au Kotwali, un homme l'accuse de meurtre. Mehtab a été empoisonnée...

Madhulika Liddle a écrit de nombreuses nouvelles dans des genres différents. Le Camée anglais est son premier roman. Elle a retenu comme cadre, une période charnière de l'ancien empire moghol, des Perses qui avaient pratiquement conquis le territoire de l'Inde que l'on connait aujourd'hui.
Elle prend pour héros, un personnage atypique, considéré comme un marginal dans la société huppée de l'époque. On dit de lui qu'il "s'intéresse plus à ses livres et à ses oiseaux qu'à ce qui compte vraiment : les bijoux, les beaux vêtements, les pur-sang arabes, les belles esclaves, les beaux-jeunes hommes". De plus, ce nobliau dont les revenus l'obligent à mener un train de vie modeste, pour son rang, compte parmi ses amis des ouvriers, des gens de basse condition. Mais, l'auteur sait le rendre emphatique et on ne résiste pas à prendre son parti dans les nombreuses péripéties, à trembler pour lui dans les actions musclées où il se trouve entraîné.

Sa première enquête l'amène à élucider trois meurtres qui trouvent leurs mobiles dans le climat de déliquescence où baigne la société de cette époque. L'auteur tisse, d'une belle manière, une intrigue nourrie de multiples desseins, multiplie les effets de la corruption, les trahisons, meurtres et manigances.

Elle fait une description minutieuse de cette période, explicitant le quotidien des différentes couches sociales, donne un éclairage passionnant sur une civilisation encore peu connue grâce à une galerie fort développée d'intervenants.

Le Camée anglais est une excellente surprise, pour la finesse de son récit, la rouerie de son intrigue et la richesse descriptive de cette société. C'est un nouvel univers à découvrir car elle a entraîné son héros dans deux nouvelles enquêtes… qui restent à traduire.

Citation

Les goûts extravagants de Ma'abadaulat - la construction du Taj Mahal à Arga, du fort à Dilli, les bijoux, les tapis de soie, les chevaux de race et les éléphants - n'avaient fait qu'appauvrir une trésorerie déjà écrasée sous le fardeau d'un système économique en échec. L'empereur, après une vie d'excès passée entre les bras des femmes et les vapeurs d'opium, se mourrait.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 01 août 2013
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