Cauchemar américain

Ne te lance pas à la poursuite de cette chimère. Je n'aime pas François et je ne l'aimerai jamais. Je suis persuadée qu'il te fera du mal, mais je sais que le mystère qui t'entoure n'est pas lié à une quelconque volonté de sa part de te nuire.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Noir

Cauchemar américain

Social - Braquage/Cambriolage MAJ mercredi 13 mai 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Ken Bruen
American Skin - 2006
Traduit de l'anglais (Irlande) par Thierry Marignac
Paris : Gallimard, février 2009
308 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-077612-2
Coll. "Série noire"

Une balade irlandaise qui tourne au cauchemar américain

On ne sait pas grand chose de Stephen lorsqu'il arrive à New York, si ce n'est qu'il est Irlandais et qu'il a perdu son ami Tommy dans une opération qui a mal tourné. L'ombre de ce dernier rôde autour de lui dans ces bars où ils ont éclusé pintes et whisky, autour de ses "amis" que l'on n'oserait pas recommander à ses pires ennemis. On navigue à vue dans ce cauchemar américain. Passant d'une scène à l'autre, d'une époque à une autre, d'un meurtre à un autre. Rapidement dans le vif du sujet (le livre débute par une course poursuite qui s'achève dans un arbre et d'une balle dans la tête), le lecteur se balade entre l'Irlande, New York et... New York (l'un dans le passé, l'autre dans le présent), cherchant à comprendre le récit dans cette construction pour le moins désarçonnante. Puis, les pièces du puzzle s'emboîtent, prennent une place qui paraît évidente. Les personnages se croisent, se menacent, s'étripent... Pas nécessairement dans cet ordre.

Il y a Dane. Son truc à lui, c'est de tuer les gens. Mais n'allez pas croire que c'est une passion qu'il s'est découverte sur le tard. Non, il a commencé tout petit, progressivement. Il a débuté par un poisson rouge (noyé dans de l'eau de Javel), une chienne (brûlée vive), puis divers animaux avant de s'attaquer à du lourd : son propre père. Signe particulier : une grande cicatrice qui lui barre le visage et le plaisir qu'il éprouve à faire durer la mort.
Il y a aussi Stapleton, tueur anciennement au compte de l'IRA ; pas très causant, il n'hésite pas à écraser une cigarette dans l'œil d'un soldat qu'il veut faire parler. Dans le coup du hold up, il est laissé pour mort mais revient à la charge.
Juan, ancien compagnon de Tommy et Stephen, shooté entre autres à la coke. Ce petit caïd veille jalousement sur sa copine. L'occasion de conseiller au lecteur de ne jamais jamais s'approcher de la compagne d'un tel personnage, il peut vous en coûter l'ablation des deux bras (au couteau de boucher, sinon ça n'est pas drôle) et un séjour définitif au fond d'un port.
Sherry, la petite amie en question, splendide jeune femme qui, après avoir tué son frère un peu trop entreprenant envers sa personne, débarque à New York où elle débute sa nouvelle vie en plaçant dans la bouche d'un homme son propre appareil génital, découpé au préalable dans le cadre confiné de toilettes publiques. C'est ce qu'on appelle démarrer sur des bases saines. Forte personnalité s'il en est. Dane et elle étaient faits pour se rencontrer ; ce qu'ils font. Un gentil petit couple, en somme.

Et Stephen au milieu de tout ça ? Embarqué malgré lui dans un braquage. Il se retrouve aux États-Unis tandis que Siobhan, sa petite amie, se charge de blanchir l'argent. New York, Las Vegas, Tucson. L'occasion de boire quelques bières, de se retourner en direction de son passé, de Tommy, de l'Irlande et des Irlandais. Un regard empli de tristesse, de nostalgie. Ces Irlandais qui sont au cœur du livre, ceux qui souhaiteraient plus que tout ne plus voir la pluie, ceux qui ne savent pas dire leurs sentiments aux personnes qu'ils aiment : "Mes parents, je les adorais, aucun doute, je ne leur ai jamais dit. Lorsque ma mère était agonisante, à son dernier souffle, ma déclaration d'amour a consisté en - 'Est-ce que je peux t'apporter quelque chose' ?"


On en parle : L'Indic n°3

Citation

Mes parents, je les adorais, aucun doute, je ne leur ai jamais dit. Lorsque ma mère était agonisante, à son dernier souffle, ma déclaration d'amour a consisté en - 'Est-ce que je peux t'apporter quelque chose' ?

Rédacteur: Gilles Marchand mardi 12 mai 2009
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