Nobody

Quelqu'un entre dans les toilettes au pas de charge, secoue la porte de ma cabine avant de bondir dans la cabine voisine et de se mettre à vomir. Pendant ce temps, ma crotte tombe dans l'eau. Des gouttes m'éclaboussent le cul. L'eau est froide, c'est désagréable.
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lundi 04 novembre

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Roman - Thriller

Nobody

Fantastique - Tueur en série MAJ vendredi 30 août 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Dan Wells
Nobody - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Élodie Leplat
Paris : Sonatine, juin 2013
322 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-188-0

Demain matin, au chant du tueur

Décidément, en roman comme en cinéma, tout fonctionne sur le "pitch", argument-choc censé vendre le produit et qui doit se résumer en une phrase la plus courte possible. Ici, le pitch a de quoi faire se pâmer le costard-cravate des maisons d'édition ou l'agent flairant les beaux $ : "Dexter rencontre Buffy". Et pour achever l'assemblée, il suffira d'ajouter "Avec un rien de Six Feet Under", puisque les sacro-saintes séries TV qui, aujourd'hui, sont considérées comme l'alpha et l'oméga du génie humain et le pérystile de l'intelligence, ont rendu la profession de croque-mort top-giga-cool (pourquoi pas ?, me direz-vous, mais c'est une autre histoire). Donc, comment combiner chasseur de vampires, tueur en série assassinant des tueurs en série et chaussures noires, pardon, pompes funèbres ? Tout simplement en prenant pour héros un ado sociopathe ayant des pulsions criminelles qu'il assouvit en débarrassant sa petite ville de Sunnydale, pardon, Clayton, de vampires, pardon, de démons immémoriaux prenant forme humaine tout en travaillant dans l'entreprise de pompes funèbres de sa mère. Et faisons-en une trilogie, puisque c'est également dans l'air du temps (il est d'ailleurs conseillé d'avoir lu les deux volets précédents pour comprendre tous les tenants ou aboutissants), qui sans déflorer, se termine sur une fin ouverte, comme un pilote de série TV... Dans un tel contexte, l'ensemble aurait dû donner une daube industrielle de plus, et malgré l'opportunisme du bouzin, force est de reconnaître que ce n'est pas le cas. D'abord parce que le narrateur a une véritable voix, et que certaines de ses considérations, tant sur la vie estudiantine que sa vocation, sonnent juste. Ensuite parce que, si on admet le postulat (un ado de seize ans plus efficace que des policiers entraînés), le tout s'avère vivant et plutôt bien rythmé alors que notre personnage, confronté à deux tueurs en série (dont une démone capable de changer de corps) reste intéressant ; pas passionnant, mais au moins intéressant ; et si la vision des morts violentes qui se succèdent reste très factuelle, c'est au moins consistant avec la personnalité de son narrateur. Du coup, la grande scène finale hollywoodienne s'avère étonnamment prenante. Dans l'univers du roman de gare ou d'aéroport, c'est déjà pas mal, d'autant que la traduction d'Élodie Leplat est plus qu'à la hauteur.

Citation

Les cadavres lui foutaient toujours un peu les jetons, ce qui m'a toujours semblé surréaliste. Un mort est calme, silencieux, parfaitement immobile, parfaitement inoffensif. Jamais il ne bougera, ne rira ni ne jugera. Jamais il ne vous criera dessus, ne frappera ou ne vous jugera. Un cadavre, en réalité, c'est l'ami parfait.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 29 août 2013
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