Les Fantastiques années 20

Vu l'actualité, les raisons même d'enquêter paraissaient dérisoires. Le cas de Marwan ou l'assassinat de Loretta avaient-ils encore un intérêt pour quelqu'un alors que la situation se dégradait de jour en jour ? Pas une journée sans que Juifs et Arabes ne s'entretuent. Le sang, toujours le sang : coups de poignard, voiture-bélier, attentats suicides, lynchage... Cela ne s'arrêtait plus. Crétinisme macabre... Même des Juifs en arrivaient à s'entretuer parce qu'ils prenaient l'un des leurs pour un Arabe.
Pierre Pouchairet - À l'ombre des patriarches
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vendredi 19 avril

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Film - Noir

Les Fantastiques années 20

Social - Corruption - Gang MAJ jeudi 26 septembre 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5


Inédit

Tout public

Prix: 0 €

Raoul Walsh
The Roaring Twenties - 1939
Paris : Warner Bros., octobre 1939
noir & blanc ;

Actualités

  • 07/08 Cinéma: Jerry Lewis, Scorcese et le film noir
    L'Action Christine* célèbre la rencontre de Jerry Lewis et de Martin Scorcese avec La Valse des pantins, un film où l'acteur donne la réplique à Robert de Niro sur fond de percée dans la télévision. Ce film sera projeté tous les jours sauf le week-end dans la première salle dédiée à une rétrospective Jerry Lewis. Les quatre autres films ayant déjà été présentés au préalable. Rien de bien noir, me direz-vous, mais à l'instar des programmations précédentes du cinéclub nous relayons toutes les programmations car bien souvent elles se trouvent de qualité et avoisinant des genres qui nous sont chers. D'ailleurs, Scorcese et De Niro ont beaucoup œuvré dans le film noir. Le film noir, par ailleurs, est à l'honneur dans la seconde salle avec quelques films méconnus comme ce Mitraillette Kelly, de Roger Corman. Le week-end sera, lui, réservé à Otto Preminger et à Orson Welles. De quoi garantir de bons moments de détente.

    Festival 1 : le polar
    Le polar est un genre majeur qui ne se démode pas. Même si dans le cinéma d'aujourd'hui, il y a une tendance à fabriquer des films bourrés d'énormes effets pyrotechniques ou autres (facilement réalisés par informatique) dans lesquels les acteurs agissent comme des robots humanoïdes. Pourtant, des histoires d'hommes ou de femmes poussés à s'engager dans une voie criminelle, par un mauvais choix d'existence, par un contexte social dur ou injuste ou par faiblesse psychologique, les sujets ne manquent pas pour créer des œuvres passionnantes qui nous fascinent par la violence exposée, et par la vision sans concession qu'elles offrent de la société. Car beaucoup de réalisateurs ne faisaient pas de leurs personnages des héros positifs, montrant plutôt des individus inadaptés, souvent médiocres, tentant de survivre dans un monde sans pitié, et parfois de vrais déments, brutes sadiques ou psychopathes charmeurs et machiavéliques. Voici un programme qui en fait la démonstration.

    Mercredi 7 août :
    Les Fantastiques années vingt (The Roaring Twenties), de Raoul Walsh (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 8 août :
    Guerre au crime (Bullets or Ballots), de William Keighley (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 9 août :
    La Mort n'était pas au rendez-vous (Conflict), de Curtis Bernhardt (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Samedi 10 août :
    Un si doux visage (Angel Face), de Otto Preminger (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 11 août :
    La Soif du mal (Touch of Evil), de Orson Welles (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Lundi 12 août :
    Mitraillette Kelly (Machine Gun Kelly), de Roger Corman (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Mardi 13 août :
    Mission périlleuse (Dangerous Mission), de Louis King (18 heures, 20 heures & 22 heures).

    Festival 2 : cinq Jerry Lewis
    "Quel est le personnage de Lewis ? C'est un allergique, un dépaysé, un inadapté, un être sans proportion. Un garçon hypersensible, très excitable, névropathe. Il semblerait complètement stupide, sot, hors du monde, s'il n'avait parfois des résonances douloureusement humaines."
    Glauco Viazzi Jerry Lewis (cinema nuovo n°21)
    "Jerry Lewis, personnage asocial, personnage en marge, est pourtant un être libre. Ses gestes ne doivent rien à la caricature, ni à l'imitation ; ils sont une continuelle invention, la manifestation extérieure d'un caractère qui ne connaît pas, du fait de sa puérilité, les interdiction de la société qui l'entoure."
    Adriano Aprà Il maraviglioso mondo di Jerry Lewis (Filmcritica n°141)

    Mercredi 7 août :
    La Valse des pantins (The King of Comedy), de Martin Scorcese (18 heures)
    Docteur Jerry & Mister Love (Dr Jerry & Mr Love), de Jerry Lewis (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 8 août :
    La Valse des pantins (The King of Comedy), de Martin Scorcese (18 heures)
    Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (20 heures & 22 heures).
    Vendredi 9 août :
    La Valse des pantins (The King of Comedy), de Martin Scorcese (18 heures)
    Un galop du diable (Money From Home), de George Marshall (20 heures & 22 heures).
    Samedi 10 août :
    Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 11 août :
    Docteur Jerry & Mister Love (Dr Jerry & Mr Love), de Jerry Lewis (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Lundi 12 août :
    La Valse des pantins (The King of Comedy), de Martin Scorcese (18 heures)
    Le Tombeur de ces dames (The Lady's Man), de Jerry Lewis (20 heures & 22 heures).
    Mardi 13 août :
    La Valse des pantins (The King of Comedy), de Martin Scorcese (18 heures)
    Artistes et modèles (Artists and Models), de Frank Tashlin (20 heures & 22 heures).

    * L'Action Christine
    4, rue Christine
    75006 Paris
    Tél. : 01.43.25.85.78
    contact@actioncinemas.com
    Liens : Raoul Walsh |Otto Preminger |George Marshall |Roger Corman

  • 05/12 Cinéma: Humphrey Bogart - Acte II
  • 14/11 Cinéma: Humphrey Bogart au Desperado
  • 24/07 Cinéma: Film noir et Raoul Walsh à l'Action Christine - semaine II
  • 22/06 Cinéma: L'Action Christine porte les durs à l'écran

Brute en rédemption

Les Fantastiques années 20, c'est une version ancestrale et urbaine du Bon, la Brute et le Truand avec toujours autant de personnages hauts en couleur. Tout débute cela dit en France, aux derniers jours de la Première Guerre mondiale avec une rencontre entre trois soldats américains pris dans un bombardement allemand, qui se retrouvent dans un trou d'obus et fraternisent autour d'un paquet de cigarettes. Eddie Bartlett (James Cagney), George Hally (Humphrey Bogart) et Lloyd Hart (Jeffrey Lynn) ne le savent pas encore mais leurs destins et surtout leurs vies sont désormais indissociablement liés.
Le film de Raoul Walsh déroule dans un mélange de documentaire et d'action le retour à la vie civile d'Eddie Bartlett. À l'instar de Chéri-Bibi, la société ne lui fait pas de cadeau, la société ne l'aime pas. Son départ sur le front lui a fait perdre un travail qu'il croyait pouvoir retrouver à son retour. L'Amérique n'a que faire de ses conscrits démobilisés. Contraint de vivoter au volant d'un taxi, il se retrouve embarqué dans une sale affaire de bootlegger et emprisonné. À sa sortie, il décide de profiter de la Prohibition et de monter sa petite affaire sous la couverture d'une compagnie de taxis.
Il retrouve d'abord Llyod Hart, le Bon, devenu avocat et qui a des idéaux de vie, puis au moment de dérober la cargaison d'alcool d'un navire, George Hally, la Brute, avec qui il s'associe. Mais dans cette histoire de truands qui mènent la belle vie et connaissent une prospérité fulgurante apparait Jean Sherman (Priscilla Lane), une jolie danseuse dont Eddie Bartlett tombe amoureux et qui va signer bien malgré elle la chute de la gentille Brute alors que la Dépression lui aura déjà joué un sale tour.
Avec ses aspects documentaires, et dans la tonalité et dans les images, Les Fantastiques années 20 montre avec exactitude les fondements de l'Amérique du XXe siècle. Du retour en nombre des conscrits, qui accroit le chômage et participe à l'exacerbation des civils, au Jeudi noir de Wall Street, qui précipite la finance dans le gouffre, en passant par les Années folles sur fond de Charleston et de Prohibition, tout est passé au crible dans un excellent film de gangsters qui offre en prime un affrontement entre deux stars de Hollywood.
Raoul Walsh ne nous passe aucun détail du métier de bootlegger, et propose même une séance de préparation d'alcool dans une baignoire avec James Cagney. Il y a les pression sur les bars, les alimentations des speakeasies, le puritanisme américain confronté à son hypocrisie qui le fait cacher des bouteilles d'alcool dans des sacs en papier (héritage de la Prohibition qui perdure aujourd'hui), et la violence déclenchée par l'appât du gain, les guerres de territoire et l'apparition de la mitraillette au sein des gangs qui foisonnent et se nourrissent de l'alcool frelaté et de contrebande.
James Cagney en héros doublement malheureux - celle dont il est amoureux lui préfère Jeffrey Lynn ; il perd toute sa fortune -, revanchard et rédempteur, est tout simplement exceptionnel. Sa rivalité qui ne pouvait que naître avec Humphrey Bogart en véritable être noir (au début du film, il abat dans les tranchées un trop jeune soldat allemand et s'en réjouit alors que l'armistice tombe au même moment, et ce fait suffit à dresser une personnalité qui ne va que se confirmer) est explosive entre un être impulsif qui réagit souvent, impuissant, avec ses poings, et un homme calculateur mais dont la lâcheté finale le rabaisse inexorablement. Quany à la maîtrise de Raoul Walsh, elle est totale et trouve toute sa substance dans la ville en noir et blanc à l'image de ses citadins.

Les Fantastiques années 20 (104 min.) : réalisé par Raoul Walsh sur un scénario de Jerry Wald, Richard Macaulay et Robert Rossen d'après l'histoire The World Moves On de Mark Hellinger. Avec : James Cagney, Priscila Lane, Humphrey Bogart, Gladys George, Jeffrey Lynn, Frank McHugh, Paul Kelly...

Illustration intérieure


Citation

Eddie se joint donc aux milliers d'Américains comme lui. Il fait partie d'une armée du crime née d'une loi impopulaire et d'un peuple réticent. Le mot de passe c'est 'alcool' et ça s'écrit 'argent' en se répandant dans tout le pays.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 22 septembre 2013
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