Insomnies en noir : les meilleures nouvelles policières américaines 2013

Tout commence connement. La musique tambourine, l'électro chauffe les esprits et les corps. Supplément d'alcool et de drogue pour certains, et on obtient un cocktail explosif. Je tiens la tignasse de Julie qui vomit.
- Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages
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samedi 12 octobre

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Nouvelle - Noir

Insomnies en noir : les meilleures nouvelles policières américaines 2013

Social - Urbain MAJ lundi 20 janvier 2014

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Collectif
The Best American Mysteries Stories - 2013
Anthologie présentée par Harlan Coben
Andrew Ricoda (nouvelle)
Lawrence Block (nouvelle)
Christopher Merkner (nouvelle)
Dennis McFadden (nouvelle)
Charles McCarry (nouvelle)
Richard Lasnge (nouvelle)
Harry Hunsicker (nouvelle)
Chris F. Holm (nouvelle)
Ed Gorman (nouvelle)
Ernest J. Finney (nouvelle)
Tom Franklin (nouvelle)
Beth Ann Fennelly (nouvelle)
Loren D. Estleman (nouvelle)
Brendan Dubois (nouvelle)
Luis Alberto Urrea (nouvelle)
David Corbett (nouvelle)
Eric Barnes (nouvelle)
Brock Adams (nouvelle)
Max Allan Collins (nouvelle)
Mickey Spillane (nouvelle)
Otto Penzler (avant-propos)
S. J. Rozan (nouvelle)
James Thomas Grady (nouvelle)
Joe R. Lansdale (nouvelle)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Joseph Antoine
Paris : Belfond, novembre 2013
552 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7144-5383-9
Coll. "Noir"

Bouquet noir

Il est toujours autant présomptueux qu'arbitraire que de vouloir présenter "les meilleures nouvelles policières" tant, en ce domaine, le jugement est forcément subjectif (et heureusement : on parle ici de littérature, pas de plats surgelés...), mais là l'appellation n'est pas usurpée, tant cette anthologie présente toutes les couleurs du noir, où les noms moins connus font la pige aux auteurs plus que confirmés. Noir, mais on y retrouve des textes flirtant avec la littérature générale - le très beau "Audacieuse" qui ouvre le recueil, récit de l'affection entre un retraité ou une jeune voleuse, ou "Le Dernier cottage", histoire glaçante aux limites du fantastique évoquant tant Shirley Jackson que Friedrich Durrenmatt, ou encore "Diamond Alley", drame diffus et poétique sur les conséquences d'un meurtre ou l'espionnage avec "Destiny City" de James Grady, histoire de poseurs de bombes intéressante mais confuse, comme souvent avec cet auteur, ou "Le Dernier maillon de la chaîne", traitant de la chute d'un tyranneau africain et des intérêts grouillant derrière. D'autres évoquent les grands thèmes du genre, donnant parfois dans l'action ("Tueur de tueurs" et sa fuite en avant ponctuée de fusillades) ou l'ultra-classique ("À l'ouest de nulle part" aurait pu être écrit à l'époque de Jim Thompson) utilisant les personnages archétypaux du privé, des braqueurs, etc. D'autres éveillent en nous une étrange émotion, comme la magnifique et très sud-américaine dans l'esprit "Qui m'a volé ma guenon ?" qui, à travers l'affection d'un musicien pour son instrument, questionne notre rapport avec la musique, ou "Traversée en solitaire" d'Ed Gorman (auteur criminellement ignoré chez nous), dernier baroud de deux justiciers du troisième âge condamnés à mort. On y trouve même ce bon vieux Mike Hammer grâce à la collaboration post-mortem d'un Max Alan Collins bien connu de nos services... Curieusement, il manque juste un texte purement humoristique, genre pourtant prospère, mais ce sera peut-être pour la prochaine fois ? Au vu de l'impressionnante qualité purement littéraire de certains textes, on en vient à regretter la préface drôle mais reprenant le vieux canard du gentil populiste contre le vilain littéraire prise-de-tête (antienne ultra-classique de ceux qui ne lisent pas de "blanche", de ce côté-ci de l'Atlantique ou de l'autre, et/ou souffrent d'un complexe littéraire hypertrophié), et les auteurs de chez nous risquent d'avoir le cafard en pensant au nombre de débouchés ouverts à la nouvelle aux USA... On trouvera toujours un texte plus faiblard, on pourra s'amuser à sélectionner ses trois nouvelles préférées qui seront différentes de celles du voisin, mais pas de doutes : autant d'émotions, de plaisir de lectures, de frissons et de suspense pour vingt-deux euros, le tout dans une traduction remarquable, si ce n'est pas l'affaire de l'année, je ne sais pas ce que c'est...

NdR - L'anthologie comporte les nouvelles : "Audacieuse" de Brock Adams, "Quelque chose de joli, quelque chose de beau" de Eric Barnes, "Table rase" de Lawrence Block, "Qui m'a volé ma guenon ?" de David Corbett et Luis Alberto Urrea, "En patrouille" de Brendan Dubois, "Parfois, c'est une hyène" de Loren D. Estleman, "Ce que mains veulent" de Beth Ann Fennelly et Tom Franklin, "La Possibilité d'un crime" de Ernest J. Finney, "Traversée en solitaire" de Ed Gorman, "Destiny City" de James Grady, "Tueur de tueurs" de Chris F. Holm, "À l'ouest de nulle part" de Harry Hunsicker, "Tueur d'enfants" de Richard Lasnge, "Pluie d'étoiles" de Joe R. Lansdale, "Le Dernier maillon de la chaîne" de Charles McCarry, "Diamond Alley" de Dennis McFadden, "Le Dernier cottage" de Christopher Merkner, "Le Cœur comme un ballon" de Andrew Ricoda, "Chin Yong Yun mène l'enquête" de S. J. Rozan & "Mort depuis longtemps" de Mickey Spillane et Max Alan Collins.

Citation

Dans les pages qui suivent cette intro, tu ne verras personne se regarder le nombril, tu ne trouveras pas d'interminables descriptions du mauvais temps en hiver, aucune digression sur le monde comment il va, aucun de ces "Moi, je" tellement à la mode, et nul calembour acrobatique destiné seulement à prouver que l'auteur s'est offert le dernier dictionnaire tendance et qu'il ne craint pas d'en faire un usage abusif.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 29 novembre 2013
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