Loupo

L'amour est une comédie aux couleurs tragiques. Quand il nous laisse sur le côté, que l'autre part, ferme la porte et ne revient pas, la brûlure reste là, comme la braise endormie, prête à flamber au premier courant d'air parfumé. On ne cesse jamais d'aimer. Jamais.
Gilles Vincent - Beso de la muerte
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Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
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samedi 20 avril

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Roman - Noir

Loupo

Braquage/Cambriolage MAJ lundi 27 janvier 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,8 €

Jacques Olivier Bosco
Paris : Jigal, septembre 2013
198 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-92016-06-2
Coll. "Polar"

Actualités

  • 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
    Si la semaine est marquée par la parution du nouveau roman de Catherine Bessonard à L'Aube et par les nouveautés Jigal, notre choix se portera cela dit sur Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique"). Pourquoi ? Parce que dans ce roman âpre il y a tous les ingrédients qui font que l'on aime le roman de terroir américain avec ses situations que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur fond de disparition et de bootlegger. Et puis parce que la collection "Terres d'Amérique" est véritablement une belle collection. Pour le reste, nous vous conseillons pèle-mêle d'aller faire un tour du côté des poches mais également en littérature (théorie & études) où vous trouverez deux essais sur Graham Greene et Antoine Blondin.
    Sinon, comme d'habitude, faites votre choix !

    Fictions adulte grand format :
    Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar")
    Complice involontaire ; suivi de L'Enlèvement au bercail, de Pierre Bassoli (Le Masque d'or, "Adrénaline. Arthur Nicot")
    Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire")
    Le Maître du sceau, de Jean-Pierre Bocquet (Dervy)
    Le Teinturier de la lune, de Violette Cabesos (Albin Michel, "Romans français")
    La Résistible ascension de Marcello Ruffian, de Patrick Coulomb (Le Horsain, "Noir de suiTe")
    Tueurs de flics, d'Éric Dupuis (Les 2 Encres, "Sang d'encre. Les Uniformes bleus")
    Burn-out, de Didier Fossey (Flamant noir)
    Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique")
    Une nuit trop douce pour mourir, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, de Martin Michaud (Kennes)
    Les Arcanes de Miss Dalloway, de Jean-Marie Pen (Ex æquo, "Rouge")
    Danser avec le diable, de Maud Tabachnik (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Voici le temps des assassins, de Gilles Verdet (Jigal, "Polar")
    Hyenae, de Gilles Vincent (Jigal, "Polar")

    Fictions adulte poche :
    La Palette de l'ange, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube poche. L'Aube noire")
    Loupo, de Jacques Olivier Bosco (Jigal, "Jigal poche. Polar")
    Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier")
    Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier")
    Les Poètes morts n'écrivent pas de romans policiers, de Björn Larsson (Le Livre de poche, "Policier")
    Gaufre royale, de Max Obione (Le Horsain)
    Le Diable à Westease, de Vita Sackville-West (Le Livre de poche, "Biblio roman")

    Bandes dessinées :
    L'Œil sourd de la Commune, de Sandrine Allier-Guépin (M. Companys)
    Les Grandes batailles, de Raoul Cauvin & Willy Lambil (Dupuis, "Les Tuniques bleues présentent...")
    Garth Ennis présente Hellblazer. 1, de Garth Ennis & Jack Kirby (Urban comics, "Vertigo signatures")
    Koralovski. 1, L'Oligarque, de Philippe Gauckler (Le Lombard, "Troisième vague")
    La Balade de l'Alamo, de Patrice Ordas, Patrick Cothias & Christelle Galland (Bamboo, "Grand angle. Moses Rose")
    Injustice : les dieux sont parmi nous. 2, Année 1 : 2e partie, de Tom Taylor, Mike S. Miller & Jheremy Raapack (Urban comics, "Urban games")
    Ex machina. 3, Réalité et fiction, de Brian K. Vaughan, Tony Harris & John Paul Leon (Urban comics, "Vertigo essentiels")
    Les Ombres, de Vincent Zabus & Hippolyte (Phébus, "Beaux livres")

    Littérature de jeunesse (documentaire) :
    Le Petit détective sur les traces de Jésus : à la recherche des indices, de Peter Martin & Peter Kent (Excelsis)

    Fictions jeunesse :
    Désigné coupable, de Jimmy Sabater (La Grande ourse, "Collection Stardust. Les Mystères du Forgrisant")

    Langue française :
    L'Argot des tranchées : d'après les lettres des poilus et les journaux du front, de Lazare Sainean (Banquises et comètes, "Courts d'histoire")

    Littérature (théorie & études) :
    Graham Greene : un écrivain dans le siècle, édité par Vincent Giroud (Presses universitaires de Franche-Comté)
    Roman 20-50. 58, Antoine Blondin : Un singe en hiver, Monsieur Jadis ou L'École du soir et Quat'saisons, études réunies par Catherine Douzou (Presses universitaires du Septentrion)

    Histoire de l'Europe :
    Plus forte que la mort : l'amitié féminine dans les camps : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius..., de Marie-Josèphe Bonnet (Ouest-France, "Témoignages. Histoire")
    La Guerre finno-soviétique : novembre 1939-mars 1940, de Louis Clerc (Economica, "Campagne & stratégies")
    En jeu : histoire et mémoires vivantes. 4. Fin des camps : libération des déportés, dossier coordonné par Michel Fabréguet, Peter Kuon & Yves Lescure (Fondation pour la mémoire de la déportation-Presses universitaires du Septentrion)
    Du sang bleu dans les tranchées : expériences militaires de nobles français durant la Grande Guerre, de Bertrand Goujon (Vendémiaire, "Chroniques")
    Winston Churchill, de François Kersaudy (Tallandier, "Biographie")
    Nazisme, science et médecine, collectif (Glyphe, "Société, histoire et médecine")
    La Haine et la honte : journal d'un aristocrate allemand, 1936-1944, de Friedrich Reck-Malleczewen (La Librairie Vuibert)

    Criminologie & prisons :
    La Fille derrière le rideau de douche, de Robert Graysmith (Le Livre de poche)
    Les 3 crimes de West Memphis, de Mara Leveritt (L'Archipel)
    La Mondialisation criminelle, d'Alain Tarrius (L'Aube, "Monde en cours. L'Urgence de comprendre")

    Politique, conditions et conjonctures politiques & personnages politiques :
    Jihad academy, de Nicolas Hénin (Fayard)
    Argentine : mémoires de la dictature, de Nadia Tahir (Presses universitaires de Rennes, "Des Amériques")

    Problèmes sociaux & sécurité publique :
    Crimes et châtiments dans l'État de sécurité : traité de criminologie politique, de Pierre Berthelet (Publibook.com, "Sciences humaines & sociales. Sciences sociales")
    Quand j'étais flic..., de Marc La Mola (Fauves)
    Liens : Ceux qui tombent |Ceux qui tombent |Prague fatale |Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers |Gaufre royale suivi de Marcel Bovary ou l'épreuve par neuf |La Fille derrière le rideau de douche |Trait bleu |Voici le temps des assassins |Une valse pour rien |Burn-out |La Mondialisation criminelle |Didier Fossey |Maurice Gouiran |Maud Tabachnik |Gilles Verdet |Gilles Vincent |Jacques Olivier Bosco |Michael Connelly |Philip Kerr |Björn Larsson |Max Obione |Brian K. Vaughan | Hippolyte |Jacques Bablon

Truand au noir

Loupo est un braqueur à l'itinéraire classique : orphelinat, maison de correction, escalade dans la délinquance. Avec ses collègues de galère, dont son frère Kangou, ils ont décidé de cramer leur vie. Loupo est surnommé le Flingueur à cause de sa passion pour les armes à feu qui ne le quittent jamais. Jusqu'au jour où, lui qui n'a jamais tué, il blesse gravement un enfant suite à un accident bête. Et ce juste alors qu'il avait rencontré la douce Nora... Une seule solution : se livrer et expier, mais il reste la famille et la tentation du dernier coup, celui qui mettra Kangou et les autres à l'abri du besoin. C'est alors que renaît une menace venue du passé...
On est en droit de se demander à quoi carbure Jacques-Olivier Bosco. On s'est à peine remis du cauchemardesque Le Cramé que l'on prend à nouveau son univers en pleine tronche. En reprenant la figure archétypale du braqueur, l'auteur évoque alors un Peter Randa sous amphétamines, présentant un cousin éloigné du Jean Fraiger du La Vie est dégueulasse de Léo Malet. Un portrait que l'on peut difficilement qualifier de complaisant : l'univers de l'auteur reste le même, fait de nuit, de froid, de banlieue et de désespoir, comme notre monde vu derrière la vitre crasse et brouillée par la pluie d'un RER de banlieue, et nul doute que l'on n'a guère envie d'émuler ceux qui le peuplent... Bien que présentant à peu près les mêmes bases que Le Cramé avec sa vision de truands à l'ancienne ou presque confrontés aux monstres que sécrète la société, ce roman court (aux standards actuels) se veut moins ambitieux, plus ramassé et tout aussi brutal malgré des scènes de violence moins dures, décharge d'adrénaline, qui s'infiltrent directement dans vos veines. L'écriture n'est pas en reste, négligeant les effets de style et même la structure de phrase pour de simples mots expressionnistes, à la façon d'un Jan Thirion shooté au noir. Alors, certes, on retrouve des figures imposées du genre, la fin est à peu de choses près contenue dans le début, mais il est actuellement peu d'auteurs au monde qui osent une écriture aussi viscérale qui, comme le disait Mickey Spillane, prend le lecteur par les cojones dès la première phrase, le happant dans son tourbillon pour le rejeter vaguement groggy avec l'impression d'avoir reçu un direct à l'estomac, puis en pleine tronche. En ces temps où éditeurs comme lecteurs préfèrent les téléfilms prémâchés consensuels et mous de la couenne, il est également courageux d'avoir publié un auteur aussi atypique qui aurait eu sa place dans feue la collection "Engrenage". Il serait dommage de passer à côté...

Récompenses :
Coup de cœur Blues & Polar/Sylvie Turillon 2014

Citation

Les gars étaient comme des fous, ce n'étaient plus des hommes, des gosses, des ados, l'odeur du fric leur avait grillé le cerveau. Ils ne deviendraient jamais des hommes, c'était trop tard. Tard le soir, lorsqu'ils lisaient des histoires dans leur pieu, ils crachaient sur le Petit Poucet, violaient le Petit Chaperon Rouge et boulottaient le corbeau et ce putain de camembert. Le loup les avait bouffés, il avait bouffé leur âme. Le loup était plus grand, plus fort et plus dangereux.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 18 février 2016
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