Trois heures avant l'aube

J'adore la Floride. Une région qui n'a pas de valeurs, dépourvue de toute orientation culturelle, ne serait-ce que la plus basique. Une région où rien ne compte à part les centres commerciaux et l'immobilier, où on dénombre plus de golfs que d'écoles, où les bâtiments préfabriqués se développent comme des cancers, où vit une population vieillissante et dangereuse au volant, sans parle du Ku Klux Klan, des barons de la drogue, des cyclones et de l'été perpétuel.
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

Trois heures avant l'aube

Social - Hard boiled - Terrorisme MAJ jeudi 06 mars 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Gilles Vincent
Paris : Jigal, février 2014
224 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-92016-14-7
Coll. "Polar"

Actualités

  • 28/07 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix polar Michel Lebrun
    Traditionnellement remis à l'occasion de la manifestation culturelle la 25e Heure du livre du Mans, le Prix polar Michel Lebrun célèbre cette année sa vingt-neuvième édition. Pour l'occasion, les dates du festival (dont la thématique cette année est "Les Peuple du fleuve Congo") ont été changées afin de ne pas entrer en concurrence avec Quai des bulles, qui se déroule à Saint-Malo. Les jurés du prix rendront donc leur verdict le 4 octobre. Auparavant, ils auront eu deux mois pour lire neuf romans francophones aux destins déjà différents. En effet, il se trouve dans la sélection des ouvrages comme Yeruldegger, un premier polar mongol de Ian Manook, qui a déjà vécu de nombreuses heures primées de gloire, et d'auteurs confirmés puisque parmi les romanciers figurent Gérard Delteil et Marin Ledun. Il est assez intéressant de noter que les éditions Liana Levi placent deux titres. On pourra regretter l'absence de maisons comme Gallimard (et sa collection "Série noire") et Le Masque. En revanche, la présences des éditions Croît Vif et Jigal est une bonne nouvelle pour la petite édition. Qui succèdera à Olivier Truc et son Dernier Lapon ?

    Sélection 2014 :
    - Le Bracelet zaïane, de François Chaumard (Croît Vif) ;
    - Les Années rouge et noir, de Gérard Delteil (Le Seuil) ;
    - Terminus Belz, d'Emmanuel Grand (Liana Levi) ;
    - Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages) ;
    - L'Homme qui a vu l'homme, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
    - Yeruldegger, de Ian Manook (Albin Michel) ;
    - Un mensonge explosif, de Christophe Reydi-Gramond (Liana Levi) ;
    - Trois heures avant l'aube, de Gilles Vincent (Jigal) ;
    - L'Hexamètre de Quintilien, d'Élisa Vix (Le Rouergue).
    Liens : Les Années rouge et noir |Terminus Belz |Après la guerre |L'Homme qui a vu l'homme |Yeruldegger |Un mensonge explosif |L'Hexamètre de Quintilien |Le Dernier Lapon |Gérard Delteil |Emmanuel Grand |Hervé Le Corre |Marin Ledun |Ian Manook |Christophe Reydi-Gramond |Gilles Vincent |Élisa Vix |Olivier Truc

Trajectoires désespérées

À Marseille, Kamel, vingt et un ans, le cerveau lavé par les djihadistes, se prépare à partir en guerre sainte. Dans le Nord, Sabrina, trentenaire, entre deux pots de Nutella, tue la compagne et complice du pédophile Jean-Marc Ducroix pour le dissuader de demander sa libération conditionnelle. Et en Bretagne, licencié sec après trente ans de bons et loyaux services, Gregor voudrait trouver un moyen, non pas de se venger, mais de retrouver un brin de dignité humaine.
Trois trajectoires désespérées qui, en principe, ne devraient jamais se rencontrer, et pourtant...
Comme son camarade d'éditeur Jacques Olivier Bosco, le prolifique Gilles Vincent fait partie de ceux qui pour usiner ce qui prend la forme d'une œuvre se shootent à l'adrénaline, se dopent au noir et au monde d'aujourd'hui et en restituent des romans âpres, durs et sans concession impossibles à lâcher, même si on sait qu'on en ressortira K.O. debout. Et pourtant, là, Gilles Vincent semble moins travailler à la décharge : l'œuvre est plus posée, le style particulièrement travaillé et d'une précision chirurgicale, parsemé de ces petits bonheurs d'écriture que les meilleurs lâchent homéopatiquement avec presque l'air de s'excuser. Ce qui fait la force de ce roman, c'est son refus du manichéisme : ceux pour qui tout doit être noir ou blanc, les méchants immondes et les gentils parés des atours de la justice expéditive, peuvent passer leur chemin. Ces personnages à la fois inoubliables et semblant sortir d'un fait divers ont tous leurs fêlures, que ce soit ce djihadiste lunaire qui a fait le choix de la mort avec l'illusion de faire le bien, à ce patron qui, comme celui de Germinal, n'a rien d'un méchant d'opérette, mais évolue dans un autre monde fait de chiffres et de statistiques, le tout jusqu'à une conclusion superbe où perce tout de même l'espoir. Là, il garde le ton dur à cuire qui fait son grand retour parallèlement au polar français cinématographique qui revient avec de nouveaux auteurs : si les Fred Cavayé ou Éric Valette manquent de sujet, qu'ils y jettent un œil... À ce stade, on pardonnera facilement le côté invraisemblable, voire rocambolesque de ces trois événements séparés arrivant en même temps et voués à se rejoindre. Gilles Vincent faisait déjà partie des bons, qu'il continue ainsi et il risque de rejoindre le cercle des GRANDS...

Nominations :
Prix Polar Michel Lebrun
Prix Polar Michel Lebrun 2014

Citation

Les trafiquants filent à 200 à l'heure sur les autoroutes qui zèbrent l'Espagne, et quand ils garent leurs BM dans les sous-sols du quartier, ils sont accueillis comme des héros par des mômes de douze ans qui ne rêvent que d'une chose, être un jour à leur place, brûler le pognon et niquer tout ce qui bouge.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 04 juillet 2012
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