Ceux qui tombent

La note que j'ai reçue n'est pas très claire. Toujours est-il que les planteurs sont inquiets. Certains, la plupart d'après cette note, ont toujours une arme à portée de main. Ils craignent pour leur propre sécurité, celle de leur famille, de leurs biens... Une situation bien difficile dans les circonstances actuelles.
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jeudi 28 mars

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Roman - Noir

Ceux qui tombent

Politique - Assassinat - Procédure MAJ mercredi 21 mai 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Michael Connelly
The Drop - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Calmann-Lévy, avril 2014
388 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4155-7
Coll. "Robert Pépin présente"
Extrait audio :


Le goût amer de la victoire

Tout pourrait commencer par une bonne nouvelle : Harry Bosch vient d'obtenir quelques mois supplémentaires avant sa mise à la retraite. Cela permettra au policier d'obtenir une vraie paye qui servira à financer les études de sa fille, à Michael Connelly de pouvoir inventer une ou deux intrigues supplémentaires et au lecteur de les savourer. Dans Ceux qui tombent, Harry Bosch est chargé de jeter un œil sur d'anciennes affaires et de les relancer si c'est possible. La mort d'une jeune fille peut ainsi être rouverte grâce aux traces d'ADN, mais ces dernières indiquent un coupable âgé de huit ans au moment des faits ! En parallèle, il est convoqué par le conseiller municipal Irving, homme influent, afin d'enquêter sur la mort suspecte de son fils George, qui se serait suicidé en se défenestrant. Harry Bosch va donc essayer de mener de front les deux investigations.
Ceux qui tombent est un roman de désappointement (que ponctue seulement la complicité de Harry Bosch et de sa fille) : son coéquipier a du mal à travailler avec lui et transmet en sous-main des informations aux journalistes ; son enquête sur George démarre autour du meurtre possible d'une figure importante, vénale et puissante de Los Angeles, pour se diriger vers d'autres directions plus sombres. Harry Bosch mène son enquête avec impartialité, mais est le jouet des clans politiques qui se battent pour contrôler la ville. C'est à éditer en nos périodes troublées : lorsqu'un scandale éclate, c'est uniquement parce que quelqu'un a besoin qu'il éclate. Ce côté désabusé existe même pour Harry Bosch dans sa vie intime : à peine entame-t-il une liaison qu'il se pose des questions sur la réalité exacte de cette relation. Un désabusement qui touche toute l'histoire : alors qu'il a des preuves et des certitudes, il est obligé d'inventer une fiction pour expliquer comment il a trouvé les dites preuves. Ses supérieurs utilisent ses découvertes plus pour leurs besoins personnels et politiques que pour soulager les souffrances des victimes. Le tout est signalé au détour d'une phrase. C'est ainsi que lorsque Harry Bosch arrête un tueur en série, tellement bien intégré qu'il tue depuis des années sans même avoir été inquiété, la première réponse de sa hiérarchie est de savoir quand réserver la grande salle de conférences pour annoncer l'événement.
Tout l'art de Michael Connelly est de montrer l'âme humaine et sa complexité. Le roman tourne autour des "dommages collatéraux" de l'enquête. La perte des illusions est plus que manifeste : même si les personnages sont des victimes, ils connaissant assez le système médiatique et policier pour transformer des échecs prévisibles en réussites potentielles. Finalement victimes, coupables, victimes devenant coupables en reproduisant ce qu'elles ont vécu, tous sont dessinés avec soin, servis par un style réaliste qui sait appuyer sur le détail adéquat. Ils se servent des autres pour la poursuite de leurs propres buts, sans grande bouffée d'oxygène humaniste, si ce n'est le soleil de la relation de Harry Bosch et sa fille.

Citation

Il sentit l'adrénaline commencer à filtrer dans son sang. Il savait que ce serait bientôt un torrent implacable et qu'il suivrait le cours.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 16 mai 2014
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