Chroniques de la main courante - Histoires vécues

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vendredi 29 mars

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Mémoires - Policier

Chroniques de la main courante - Histoires vécues

Social MAJ dimanche 02 mai 2010

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Serge Reynaud
Paris : Bourin éditeur, mai 2009
368 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-84941-134-6

La misère du monde...

Ce n'est pas vraiment cette littérature des PV de mains courantes que le titre permettait d'espérer, mais des histoires de flics, vécues au jour le jour. Interventions risquées ou flags ravageurs, il s'agit en effet de récits de ces jeunes flics envoyés aux avants-postes de la violence ordinaire : zyvas à fusils à pompe, maris déments faisant cracher à leurs femmes des bulles roses et s'étonnant qu'entre mecs on ne soit pas solidaires...
Ce que l'on mesure en fait, à la lecture de ces chroniques, c'est l'ampleur de la misère à laquelle les flics en uniforme sont confrontés. Acteurs malgré eux de l'action sociale ou campant dans son vide, détestés, méprisés, pas obligatoirement fachos, exaspérés, ça pour sûr, ils accomplissent un boulot de dingue en fait, rendu plus dingue encore par un code de procédure vieilli, incapable de comprendre l'époque dans laquelle pourtant, eux, ont à intervenir. Pas étonnant alors que les dépressions se multiplient dans les commissariats de quartier, tant l'horreur de la société France - gosses violés, martyrisés, parents immondes sans conscience de l'être -, semble partagée. (Plus de morale, juste des actes délinquants posés dans le vide d'une société qui s'en balance). Et si ce n'est pas le spectaculaire de l'antigang ou l'excitant feutré des services secrets, ces flics au boulot qui doivent affronter le monde comme il va (mal, merci), et le traiter dans leurs couloirs pisseux avec leurs matos d'un autre siècle, pour sûr, ça décoiffe.
Au fond, la voix qui finit par sourdre au fil des pages est celle d'une misère à laquelle nous avons fini par ne plus être sensibles : la misère du monde, tout simplement. Notre monde, relayé par une écriture franche, rugueuse, qui ne laisse pas place aux fioritures.

Citation

Ce ballon crevé, tout tailladé, tout menu, c'était un bébé, un bébé qui avait été éjecté et dont il ne restait que des os fracassés.

Rédacteur: Joël Jégouzo mercredi 24 juin 2009
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