Mauvais coucheur

Quelque chose s'écrase contre ma fenêtre. Je me laisse tomber et plaque mon dos contre le solide mur blanc. Loin des regards. Je respire fort. je tremble. les poils sont dressés sur mes bras. Mon cœur bat à tout rompre.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

Mauvais coucheur

Humoristique - Disparition - Procédure MAJ jeudi 12 juin 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Carl Hiaasen
Bad Monkey - 2013
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Yves Sarda
Paris : Les 2 terres, mai 2014
392 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-84893-179-1
Coll. "Best-seller"

Un chaos (trop) bien organisé

Il y a des constantes dans l'œuvre romanesque de Carl Hiaasen : des personnages hauts en couleur, des intrigues qui frisent le biscornu et le hors norme, un certain goût pour le démesure et le sanglant et, à un moment ou à un autre, une tornade qui s'abat sur le Sud des États-Unis. Mauvais coucheur respecte ces données fondamentales. Son personnage central, Andrew Yancy, est un policier mis sur la touche pour des actes indélicats et chargé de s'occuper de l'hygiène des restaurants au sein d'une brigade sanitaire. Dans le même temps, il doit composer avec une maîtresse un peu foldingue et un nouveau voisin qui construit une maison en se moquant des règles les plus élémentaires de l'urbanisme. Lorsque des touristes adeptes de la pêche remontent un bras en décomposition, Andrew Yancy décide de mener une enquête en solo afin de pouvoir rejoindre la "vraie" police et quitter la brigade des cafards... Autour de lui vont s'agiter une prêtresse vaudoue nymphomane, un singe qui a tourné dans Pirate des caraïbes et un escroc qui a besoin de blanchir son argent.
D'habitude, le rôle central de la tornade sert à nettoyer les événements, à replacer l'homme dans sa position infime et à redistribuer les cartes de l'intrigue. Ici, elle sert surtout à faire s'envoler un toit ce qui permet au héros de faire l'amour avec sa compagne sous un ciel déchaîné (sans être mouillé par la pluie)...
Ce rôle effacé est à l'image du roman. La démesure rabelaisienne des romans plus anciens s'est atténuée au profit d'une cohorte plus grande de personnages azimutés qui se volent les vedettes ou n'ont parfois que quelques scènes qui ne parviennent pas à leur permettre de mettre pleinement en avant la folie. Comme si, à l'inverse de la comédie traditionnelle, les "acteurs" sous-jouaient leur partition. Certes, le côté déjanté reste supérieur à ce qui est de mise habituellement dans le genre, mais Mauvais coucheur semble montrer qu'en vieillissant le romancier Carl Hiaasen s'assagit quelque peu. Par exemple, dans les premières pages, Yancy se promène avec le bras dans une glacière, mais cette situation ne donnera lieu qu'à une ou deux plaisanteries, là où, il y a dix ans, il aurait été une vis comica. De même pour les descriptions des services d'hygiène dans les restaurants ou le singe, ou la prêtresse, ou le tueur assistant de l'escroc, ou...
Bref un roman de bonne facture, à l'intrigue éclatée et aux moments drôles qui réjouira le lecteur moyen mais qui risque de décevoir un peu les admirateurs de Carl Hiaasen, habitués à plus de démesure.

Citation

Si les homicides avec vol à main armée prémédités y sont rares, c'est qu'ils exigent un niveau de préparation, d'entreprise et de sobriété qu'on rencontre peu souvent chez les délinquants indolents de cette île.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 12 juin 2014
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