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Grand format
Inédit
Tout public
386 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-9539080-1-5
Coll. "Polar & nature"
Un passé toujours bien présent.
Ornans, belle cité de Franche-Comté traversée par la Loue, est connue pour être le berceau du peintre Gustave Courbet, auteur, entre autres, de L'Origine du monde. Mais, la région possède de multiples atouts que Philippe Koeberlé se propose de faire découvrir, à ses lecteurs, sur les pas d'un héros sympathique qui se débat dans une intrigue de facture classique.
Karine est partie en mission pour GreenRambow, et Séverin s'ennuie dans le chalet au sommet du Creux de Van. Il décide de retrouver la vallée et ses amis. Il veut, avec dix-huit mois de retard, rendre visite à Aimé Besson, celui qui est surnommé le Sorcier d'Ornans. On prête à ce dernier, ex-pêcheur professionnel, le don de voir sous les pierres tant il attrapait de truites.
C'est tard dans la nuit que Séverin quitte le Sorcier avec une canne à mouche en bambou refendu. Parce que Séverin est lui-même un fin moucheur, Aimé a voulu lui faire cadeau de cet outil dans la famille depuis cent cinquante ans.
Le lendemain, un gendarme vient chercher Séverin. On lui annonce que le Sorcier a été découvert au matin, torturé avant d'être assassiné. Séverin est le principal suspect.
Pour se disculper, avec ses amis proches comme le professeur, le p'tit Mouge et la mère Bécoulet, il va remonter une piste très ancienne, approcher des secrets vieux de plusieurs décennies pour... Mais, parviendra-t-il à confondre l'assassin ?
Le Sorcier d'Ornans parait dans la collection "Polar & nature" des éditions Coxigrue. Le titre de la collection donne le ton. Effectivement, le livre se partage entre un plaidoyer pour l'écologie, la passion pour une nature préservée et une intrigue policière qui trouve son origine dans un passé mouvementé.
En matière d'énigme, Philippe Koeberlé mêle suffisamment d'interrogations, de péripéties, d'actions pour rendre son récit prenant. On suit, avec beaucoup d'intérêt, les obstacles rencontrés par le héros (non pas par sadisme) et par les membres de son entourage. Il assortit parfaitement le contenu de son intrigue à la population type avec laquelle il a construit sa galerie de personnages.
On retrouve, parmi eux, nombre de ceux qui ont peuplé Autopsie d'une truite (même éditeur), le premier récit d'une enquête de Séverin Menigoz, ce garçon qui traîne avec lui les conséquences d'un lourd passé. L'auteur l'entoure d'une série de "gueules" authentiques, tirées à n'en pas douter, de villageois du coin.
Le romancier, lui-même passionné par la pêche, pratique, comme son héros, l'art de la mouche. Il détaille ce type de pêche, ses usages, ses subtilités et sa mise en œuvre. Il expose l'état d'esprit du pêcheur, ses techniques, la fabrication et de l'utilisation des mouches artificielles.
Il donne, par le biais de ses personnages, son attrait pour une nature intacte et la nécessité de la protéger. Même dans une région relativement à l'abri des grands courants de pollution, la nature est dégradée, les poissons se meurent, l'eau est impropre.
Il fait revivre une période où le poisson était abondant, où quelqu'un pouvait vivre de la pêche en eau douce en fournissant restaurants et particuliers. Il dresse un tableau apologique d'un passé révolu où la vie était certainement bien aussi, voire plus difficile qu'aujourd'hui, mais où il faisait bon vivre malgré les aléas.
Un roman très agréable à parcourir pour la connaissance de ce petit coin de terre. L'auteur sait si bien en parler qu'on a très vite envie de prendre le premier moyen de locomotion individuel venu (parce que : "coucou !" pour les transports publics !) pour aller se plonger dans cette ambiance si bien décrite.
Citation
Y a plus que moi qui sait maintenant... j'suis p't'être le prochain sur la liste. P't'être qu'y savent pas que j'sais. Ou y m'ont oublié ? M'étonnerait. J'suis trop sociable et tout le temps à Ornans à boire un coup avec mes vieux copains...