Marée d'équinoxe

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Marée d'équinoxe

Énigme - Disparition - Assassinat - Gang - Trafic MAJ jeudi 31 juillet 2014

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Rolf Börjlind & Cilla Börjlind
Springfloden - 2012
Traduit du suédois par Carine Bruy
Paris : Le Seuil, février 2014
466 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-109391-9
Coll. "Policiers"

Excès de poupées russes nuit

Il n'y aura bientôt plus de Suédois (et surtout de couple de Suédois) qui n'aura pas écrit son polar. Celui-ci a fait ses premières armes en rédigeant les scénarios des versions télévisées des romans de Maj Sjöwall et Per Wahlöö, ce qui leur fournissait une porte d'entrée toute trouvée sur le marché. On ne s'étonnera donc pas qu'ils utilisent la technique des "faits croisés". Mais, pour leur premier opus personnel, ils ont choisi la difficulté et la complexité. Il est en effet basé sur une histoire dans l'histoire, car il nous relate l'enquête menée, au cours de l'été 2011, par Olivia Rönning, élève à l'École de police, sur un "cold case" célèbre : le meurtre d'une jeune femme enceinte (dont on n'a pu percer l'identité) enterrée vive à l'automne 1987 sur une plage de l'île de Nordkoster, sur la côte Ouest du pays, par trois personnes (leur nombre est connu car elles ont été vues de loin par un garçon de neuf ans, Ove Gardman). L'enquête a été menée par Tom Stilton, collègue et ami du père d'Olivia, qui a depuis pris sa retraite et disparu de la circulation. Comme cela ne suffit peut-être pas à faire un roman, nous avons aussi affaire à un groupe de SDF agressé par des néo-nazis au centre duquel se trouve le personnage de Vera (qui succombe à une seconde agression) et celui de Jelle, qui est en fait Tom Stilton, tombé dans la marginalité pour une mystérieuse raison professionnelle – vous me suivez ? Plus Bertil Magnuson, homme d'affaires au passé trouble à la tête d'une entreprise minière aux méthodes peu délicate et soupçonnée de faire travailler des enfants en Afrique, qui est victime d'un chantage de son ancien acolyte Nils Wendt, lequel est retrouvé assassiné, vingt-sept ans après sa mystérieuse disparition, dans une voiture au fond d'un lac, non sans avoir laissé une bombe à retardement sous forme d'un enregistrement caché en lieu sûr – vous me suivez toujours ? Plus Jackie Berglund, simple escort girl à l'époque du meurtre et maintenant à la tête d'un réseau de "filles de compagnie". Plus Eva Carlsén, spécialiste des marginaux, qui est agressée chez elle – vous me suivez encore ? Plus un croupier lanceur de couteaux. Plus une inspectrice de la Crim' au mari peu ordinaire. Sans compter un "grand Suédois" qui revient du Costa Rica sous le pseudonyme de Dan Nilsson - mais qui est en fait une de nos connaissances - pour laisser une valise... vide sur les lieux du crime et qui croise sans le savoir les pas d'Olivia, venue elle aussi sur place pour se faire une idée plus précise – ça se corse, n'est-ce pas ? Il y a aussi Ovette, prostituée sur le retour mais toujours active, une bande de sinistres individus appelés Kid fighters, qui organisent de sanglants tournois de lutte en cage entre enfants ("postés" bien entendu sur Internet), une araignée qui répond au doux nom de Kerouac, plus quelques "ratons laveurs", bien entendu, et une barrette contenant un cheveu providentiel retrouvée tout aussi providentiellement vingt-cinq ans après. N'en jetons plus, car il faudrait encore citer dix ou vingt comparses ayant tous entretenu des rapports dans un lointain passé. Comme, en outre, les auteurs sacrifient à la mode du récit fragmenté, voire atomisé, qui rend la lecture fatigante, en obligeant le lecteur à sans cesse se demander à qui ou à quoi se rattache le passage qu'il est en train de lire, ce dernier est vite dépassé par toute cette histoire - ou plutôt ces histoires emboîtées les unes dans les autres à la mode de poupées russes – et perd tout intérêt pour le livre. Certains n'iront même pas jusqu'à un dénouement démasquant bien entendu la personne restée le plus dans l'ombre et suivi d'un postlude mélodramatique. Le bon Dieu retrouvera les siens dans cet embrouillamini pathétique, mais il n'en reste pas moins que le plus difficile, c'est de faire simple. Voilà une leçon que même des débutants devraient pouvoir retenir.

Citation

On peut pleurer parce qu'on a perdu quelque chose ou qu'on n'a pas obtenu quelque chose. On peut pleurer pour de nombreuses raisons, futiles ou profondément tragiques. On pleure aussi parce qu'une fenêtre s'ouvre sur le passé.

Rédacteur: Le Huron svécomane mardi 29 juillet 2014
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