L'Assassinat d'Hicabi Bey : Alper Kamu, cinq ans, détective

Avec sa chemise beigeasse et sa veste mangée aux mites au point qu'on pouvait se demander comment elle ne tombait pas en lambeaux, le sergent Phillip Easton était l'illustration parfaite du policier au bout du rouleau, attendant désespérément son départ à la retraite.
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Roman - Policier

L'Assassinat d'Hicabi Bey : Alper Kamu, cinq ans, détective

Ethnologique - Assassinat - Urbain MAJ lundi 08 septembre 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Alper Canigüz
Ogullar ve rencide ruhlar - 2004
Traduit du turc par Célin Vuraler
Bordeaux : Mirobole, mai 2014
248 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 979-10-92145-23-6
Coll. "Horizons noirs"

Biberons, bonbons et petites pépées

On connaît peu la littérature policière turque et régulièrement lorsqu'un auteur est traduit, il nous présente un aspect étrange : il y a quelques années, c'était le chat du romancier Akif Pirinçci qui enquêtait, récemment un homosexuel flamboyant imaginé par Mehmet Murat Somer qui courait les boites de nuit et aujourd'hui, c'est Alper, un garçon de cina ans qui enquête sous la plume d'Alper Canigüz, son double. Un garçon de cinq ans un peu particulier car il a réussi à convaincre ses parents que l'école maternelle ce n'était pas pour lui. Il faut dire que c'est de la pure graine de génie qui lit déjà de la philosophie, les grands auteurs romanesques et que, même s'il n'en a une culture que livresque, il a l'air déjà bien au courant des pratiques sexuelles des adultes. Tout en essayant d'aider son père en proie à un chef de bureau tyrannique et corrompu, qui veut à tout prix l'envoyer au fin fond d'une province turque, le jeune garçon est confronté à un crime étrange : celui de son voisin retrouvé égorgé. Or, ce voisin n'était autre qu'un commissaire de police à la retraite à qui l'on voue de solides inimitiés. Le seul problème pour Alper c'est qu'à proximité du corps on a retrouvé "l 'idiot du quartier", un simplet certes mais qu'Alper aime bien...
Entre deux jeux de balle avec ses camarades, des questions aux adultes qui les jugent un peu trop souvent indiscrètes et les rencontres avec un procureur qui ne l'apprécie guère, Alper essaye de démêler les fils d'une intrigue qui puise ses racines dans un passé lointain et les à-côtés pas forcément très honnêtes du dit commissaire. Une partie de l'enquête donne lieu à des scènes cocasses car évidemment si le fait d'avoir cinq ans permet de se faufiler dans les caves et d'observer ses suspects facilement, lorsqu'il faut passer à l'action pure c'est plus délicat : un cerveau même hyper doué ne remplace pas des gros muscles ! Pour le reste, on est plutôt surpris car le génie a des réflexions que l'on attendrait plus dans la bouche d'un cynique adulte ayant beaucoup vécu. Si la corruption est ambiante, et la vie de quartier prenante entre fenêtres ouvertes et chaleur qui aident à tout savoir de ses voisins, le lecteur a du mal à adhérer au point de vue de départ. Du coup, si l'on enlève cet élément surprenant, on se rend compte que l'enquête est légère, plaisante, mais légère (sa résolution passe par un rêve éveillé qui semble tout droit sorti d'un esprit sous LSD), que les actions sont menues et que l'ensemble tient surtout par quelques aphorismes que lance le détective du haut de ses cinq ans.

Citation

J'enverrai peut-être un jour cette note au congrès mondial de psychiatrie afin qu'on en révèle le sens caché et que je puisse ainsi moi-même l'apprécier à sa juste valeur.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 27 août 2014
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