Le Labyrinthe grec

Je lâche la main de ma Jeanne. Elle retombe sur le lit. Lourde et morte. Je sors de notre alcôve d'amour qu'elle avait décoré de tous les endroits où nous avions voyagé. Je chiale. Je n'arrête pas de pleurer. J'ai peur. Je suis effrayé, terrorisé.
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Le Labyrinthe grec

Hard boiled - Disparition MAJ mercredi 05 août 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,5 €

Manuel Vásquez Montalbán
El laberinto griego - 1991
Traduit de l'espagnol par Claude Breton
Paris : Points, janvier 2009
206 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-0652-4
Coll. "Policier", 2059
Une enquête de Pepe Carvhalo, 10

Ce qu'il faut savoir sur la série

Pepe Carvhalo partage son temps et son espace entre les Ramblas de Barcelone et les hauteurs de Vallvidrera. Détective dur-à-cuir espagnol, fin lettré, qui vante et goûte la bonne cuisine, il n'en reste pas moins un personnage atypique submergé par une désillusion latente, que les bouleversements politiques de son pays (la mort de Franco) ne peuvent suffire à expliquer.
Car Carvhalo est un Don Quichotte des temps modernes. Ses moulins qu'il combat incessamment sont bien souvent de riches industriels ou promoteurs sans vergogne. Attiré par les victimes, les mal-en-point de la société, qu'il côtoie voire qu'il engage (ah ! le fidèle Biscuter, son Sancho Pança à lui qui fut un temps une petite frappe), il subit étrangement quelques aventures qu'il traverse.
Entre 1972 et 2004, Pepe Carvhalo s'est promené dans seize romans et six recueils de nouvelles aux senteurs toutes barcelonaises.

À la recherche du Grec perdu

Une aventure de Pepe Carvalho, le détective favori de Manuel Vásquez Montalbán. Il est ici subjugué par la beauté de la femme qui pénètre dans son bureau. Elle s'appelle Claire, est française et elle accompagnée d'un certain Monsieur Lebrun, venu pour l'aider à retrouver un homme. Que sait-on de cet homme ? Il est grec, homosexuel et peintre. Assez d'éléments pour commencer une traque dans les bas-fonds du Barcelone d'avant les Jeux olympiques. Ces JO qui sont justement en toile de fond du roman, donnant lieu à ces transformations urbaines qui servent de décor à l'intrigue. Carvalho mène l'enquête pour les beaux yeux de Claire qui le regarde pourtant à peine. Parallèlement, il doit aussi surveiller une jeune fille dévergondée qui fréquente des milieux peu recommandables. On se promène dans des squats où se déroulent des fêtes hallucinantes, on côtoie des dealers, on subodore la fange...

Le style de Vásquez Montalbán est bien connu, bien rôdé. On connaît sa passion pour la cuisine, et le fait qu'il n'hésite pas à élaborer des plats au long de plusieurs pages. Connu également, son sens du dialogue qu'il sait mener à la perfection, comme ce passage où Claire, Monsieur Lebrun et Pepe Carvalho se lancent dans une conversation sur le cinéma au cours de laquelle le détective admet ses limites, mettant sur le même plan Elizabeth Taylor, John Wayne, Anita Ekberg ou la chienne Lassie, et se disant incapable de dire "si c'est Elizabeth Taylor qui traverse toute l'Angleterre à quatre pattes en se fiant à son seul flair, dans Courage Lassie."
Tout est donc bien en place mais l'intrigue reste légère et presque secondaire, comme si Vásquez Montalbán s'était appliqué à la bonne utilisation de son talent, tout en prenant garde à ne pas le forcer. Au final, une lecture agréable, mais assez loin de ce que l'on aurait pu en attendre...

Citation

Il eut du mal aussi à dicter son adresse, à croire qu'il n'arrivait pas à s'en souvenir ou qu'il avait honte d'habiter dans un quartier vaguement résidentiel, à cause du côté résidence, ou du côté vague, au choix.

Rédacteur: Gilles Marchand mercredi 08 juillet 2009
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