Kebab killer

Engoncé dans un univers feutré et aseptisé, le légionnaire s'accroche à ses habitudes silencieuses de la rue. Il passe des journées entières le regard au loin, taciturne. Il a appris à vivre sans sa tête, immobile, à l'affût des agressions potentielles. Ici, pas d'imprévu, tout est neutralisé, sous un infernal et inquiétant contrôle.
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Roman - Thriller

Kebab killer

Politique - Guerre - Complot MAJ mercredi 10 décembre 2014

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Bernard Degioanni
Paris : Persée, juin 2014
326 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-8231-0727-2

Avec ou sans sauce rouge ?

Au départ, une idée simple : un ancien légionnaire de la guerre d'Algérie, coincé dans un fauteuil roulant, a créé des cellules néo-nazies de trois personnes qui sont disséminées en Europe. Chacune de ces cellules doit liquider des vendeurs de kebabs, en une parodie de crimes rituels halal, afin de semer la panique. Ces premiers crimes commencent à perturber les policiers français qui vont enquêter. Comment faire avec des tueurs discrets ? Les indices sont inexistants et les policiers doivent aussi s'occuper de leur vie personnelle. Afin de coincer les tueurs, ils choisissent une solution rarement vue dans le roman policier : ils déguisent l'un des leurs en marchand de kebab et attendent avec patience que le tueur vienne lui faire son affaire selon la stratégie élaborée par Alphonse Daudet dans sa nouvelle "La Chèvre de monsieur Seguin".
Le récit avance cahin-caha, de péripéties en péripéties, en multipliant les points de vue. Les tueurs se baladent de Paris à Marseille en passant par Lyon. Les policiers des différentes villes ont chacun leurs problèmes et, de temps en temps, un flashback nous replonge dans la guerre d'Algérie ou dans le présent d'une petite ville allemande où le leader des néo-nazis ressasse son passé et son handicap. Le kebab fait partie de notre environnement de fast-food : une nourriture rapide, standardisée, sans grand goût, se répandant partout, y compris dans les villages. Du coup, il devient facile de tuer l'un de ces petits commerçants, d'autant plus que cela pourrait être assimilé à de la critique gastronomique. Toutefois, écrire un roman sur ce sujet ne peut pas simplement consister à aligner quelques scènes d'actions (une poursuite sur les faces de la tour Eiffel, une scène de torture dans le Djebel) et des considérations psychologiques sur les amours naissantes d'un policier, surtout autour d'un thème comme celui qui n'est qu'esquissé : pas d'arrière-plan sur la formation des cellules, des tueurs qui oscillent entre drogues, pulsions Eros/Thanatos dans une sorte de déglingue éloignée de la pureté raciale, des personnages qui restent souvent des silhouettes interchangeables. C'est somme toute dommage au vu de l'idée originale...

Citation

Le couteau à lame crantée fouaille la gorge, tranche dans les chairs. Le jeune homme se débat, s'étouffe, vomit son sang, émet un ultime gargouillement.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 09 décembre 2014
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