Dans l'Å“il noir du corbeau

Petite route sinueuse qui monte dans les collines. Deux heurs qu'ils roulent et Bruno doit avouer qu'il est complètement perdu. Le paysage n'est pas vraiment réjouissant. Arbres squelettiques et herbes sèches. Au-dessus un ciel plombé qui cache le soleil.
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jeudi 14 novembre

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Roman - Policier

Dans l'œil noir du corbeau

Social - Gastronomie MAJ jeudi 18 décembre 2014

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,3 €

Sophie Loubière
Paris : Pocket, novembre 2014
426 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-25010-8
Coll. "Thriller"

Flic, éthique et toque

Apparemment, Anne Darney connaît un grand succès, son émission de cuisine étant diffusé dans le monde entier. Cependant, sa vie privée est en morceaux et sa santé ne vaut guère mieux. C'est alors qu'elle décide d'aller à San Francisco tenter de retrouver Daniel, son grand amour perdu... De son côté, l'ex-flic Bill Rainbow digère mal sa retraite solitaire. Le flic et la chef n'auraient jamais dû se rencontrer, et pourtant...
Il y a deux façons de lire ce premier roman de Sophie Loubière. Comme un polar, à en juger par la trajectoire de l'œuvre de l'auteur, ou comme un roman de blanche, voire un mélodrame (sans connotations péjoratives, ce genre a le droit d'exister : Pedro Almodóvar fait bien majoritairement des mélodrames modernes sans que l'on trouve à y redire). Comme polar, l'ensemble ne vaut pas tripette : l'intrigue proprement dite apparaît dans le dernier tiers du roman (!) et sa conclusion, clin d'œil à Alfred Hitchcock ou pas, vite prévisible. En tant que mélodrame moderne, l'ensemble a des qualités... et des défauts. Même en blanche, l'absence de véritables enjeux finit par créer un vide, soulignant ce qui reste le défaut de l'auteur : une certaine confusion rendant quelques passages difficiles à comprendre, y compris une fin "choc" dans laquelle apparaît un personnage à peine esquissé. C'est dans le tableau de ces deux personnages différents mais marqués dans leur chair et leur âme que Sophie Loubière excelle, même s'il manque ce petit plus qui leur insufflerait la vie au lieu de les condamner à rester des personnages, certes intéressants, mais des personnages tout de même. Reste une écriture limpide riche en beaux moments et en évocation, et un épicurisme explosant dans des descriptions culinaires passionnées qui réjouissent en ces temps livrés à l'ascétisme ou la malbouffe, ou les deux. Un roman imparfait donc, qu'il ne faut pas vraiment prendre pour un polar, plutôt comme un ouvrage de jeunesse, mais riche en promesses aujourd'hui presque toutes tenues !

Citation

Depuis le canapé du salon des parents du jeune homme, leurs visages baignés par le soleil de janvier, Anne et Éric ont grandi soudain, avalé tout rond le dernier morceau de leur adolescence.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 17 décembre 2014
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