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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

La Jeune fille au marteau

Énigme - Artistique MAJ lundi 23 février 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Marie-Claude Devois
Paris : Cohen & Cohen, février 2015
230 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-36749-021-2
Coll. "ArtNoir"

Adjugé !

Qui n'a pas rêvé de tomber par hasard sur un chef d'œuvre ignoré ou oublié et inestimable ? On connaît ces histoires de vase impérial chinois transformé en innocent abat-jour dans le salon de mamie, ou cette peinture de Le Corbusier servant de fond à la niche du chien. Marie Devois, pour son deuxième roman paru dans la collection policière dédiée à l'art de chez Cohen & Cohen, "ArtNoir", lance son héroïne dans une pareille aventure exaltante mais en prenant soin de lui donner, par ses connaissances, sa ténacité et ses recherches, tout le mérite de la découverte.
Après un début un peu confus, l'argument se met en place : Inès Velázquez, jeune avocate spécialisée dans les transactions d'art est fascinée par le métier de commissaire priseur. Pour le plaisir, elle feuillète les catalogues et détecte une piste dans une vente à Hendaye. Il faut dire qu'elle est experte amateur dans les tableaux de son homonyme, Diego Velázquez, et que son fantasme est de justement vivre la situation décrite plus haut. Une très grande toile roulée, en fort mauvais état et à moitié brûlée, a attiré son attention. Il y a deux mots peints que l'on distingue et ceux-ci, telles des clés magiques, l'orientent vers une fantastique découverte.
Marie Devois se concentre presque exclusivement sur les recherches d'Inès : a-t-elle découvert ce qu'il reste de L'Expulsion des Morisques (1627), un tableau de Velázquez réputé perdu dans l'incendie du Palais de l'Alcazar en 1734 ? Grâce à ce tableau dont le sujet était l'expulsion, commandée par Philippe III en 1609, des descendants de la population musulmane convertis au christianisme par décret, Velasquez avait remporté un concours contre quatre autres peintres et était devenu attaché à la Cour. Par l'intermédiaire d'Inès, Marie Devois nous dévoile tout et insère de courtes scènes en italiques racontant comme si l'on était en direct l'incendie de 1734, du point de vue des moines voisins qui sauvèrent nombres d'œuvres d'art et objets précieux. Ce sont donc des allées et venues entre le présent et le passé lointain. À l'époque contemporaine, outre ses recherches sur Internet et dans les musées espagnols, Inès se rapproche de la vendeuse de l'objet, une femme très sympathique qui hébergeait un artiste taciturne copiant Velázquez. Or, cet artiste a été assassiné. Si l'enquête sur le tableau progresse vite grâce aux examens professionnels faits par Damien, un amoureux platonique d'Inès, celle sur le meurtre ne va tarder à s'y greffer. Car, dans l'ombre, quelqu'un semble menacer notre brave héroïne...
Voilà un roman dont la dynamique est la recherche et par là-même la découverte d'un peintre et de l'histoire authentique d'une œuvre disparue. Marie Devois s'appuie sur des sources fiables. L'enquête de son héroïne qui va même rechercher les portraits royaux situés dans la Galerie des Miroirs où était exposé son tableau pour en y voir, en abyme, son œuvre avant l'incendie, est en cela une merveilleuse idée. Le suspense de la vente aux enchères, le descriptif des protocoles, le resserrement sur les personnages sont bienvenus même si, parfois, ces derniers manquent de consistance. À l'exemple des deux hommes de main, Alfonso et Dédé, recrutés pour faire peur à Inès et sa gentille vendeuse, il n'y a pas trop de vraie méchanceté là-dedans comme aussi dans le final, un peu naïf, qui explique le titre intéressant.

Citation

Il l'agaçait. Si la toile ne valait pas un clou, pourquoi donc avait-il enchéri ?

Rédacteur: Michel Amelin lundi 23 février 2015
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