Trait bleu

Les deux hommes utilisent un appareil fonctionnant en bande latérale unique (BLU en français), pour une plus grande portée sans trop consommer de batteries. Ils ont fait des essais hier soir à Beyrouth.
Christian Jalcreste - Le Billard à trois bandes
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 20 avril

Contenu

Roman - Noir

Trait bleu

Ethnologique - Pastiche - Braquage/Cambriolage - Gang MAJ vendredi 03 avril 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Jacques Bablon
Paris : Jigal, février 2015
152 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-92016-31-4
Coll. "Polar"

Actualités

  • 25/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des GPLP
  • 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
    Si la semaine est marquée par la parution du nouveau roman de Catherine Bessonard à L'Aube et par les nouveautés Jigal, notre choix se portera cela dit sur Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique"). Pourquoi ? Parce que dans ce roman âpre il y a tous les ingrédients qui font que l'on aime le roman de terroir américain avec ses situations que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur fond de disparition et de bootlegger. Et puis parce que la collection "Terres d'Amérique" est véritablement une belle collection. Pour le reste, nous vous conseillons pèle-mêle d'aller faire un tour du côté des poches mais également en littérature (théorie & études) où vous trouverez deux essais sur Graham Greene et Antoine Blondin.
    Sinon, comme d'habitude, faites votre choix !

    Fictions adulte grand format :
    Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar")
    Complice involontaire ; suivi de L'Enlèvement au bercail, de Pierre Bassoli (Le Masque d'or, "Adrénaline. Arthur Nicot")
    Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire")
    Le Maître du sceau, de Jean-Pierre Bocquet (Dervy)
    Le Teinturier de la lune, de Violette Cabesos (Albin Michel, "Romans français")
    La Résistible ascension de Marcello Ruffian, de Patrick Coulomb (Le Horsain, "Noir de suiTe")
    Tueurs de flics, d'Éric Dupuis (Les 2 Encres, "Sang d'encre. Les Uniformes bleus")
    Burn-out, de Didier Fossey (Flamant noir)
    Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique")
    Une nuit trop douce pour mourir, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, de Martin Michaud (Kennes)
    Les Arcanes de Miss Dalloway, de Jean-Marie Pen (Ex æquo, "Rouge")
    Danser avec le diable, de Maud Tabachnik (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Voici le temps des assassins, de Gilles Verdet (Jigal, "Polar")
    Hyenae, de Gilles Vincent (Jigal, "Polar")

    Fictions adulte poche :
    La Palette de l'ange, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube poche. L'Aube noire")
    Loupo, de Jacques Olivier Bosco (Jigal, "Jigal poche. Polar")
    Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier")
    Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier")
    Les Poètes morts n'écrivent pas de romans policiers, de Björn Larsson (Le Livre de poche, "Policier")
    Gaufre royale, de Max Obione (Le Horsain)
    Le Diable à Westease, de Vita Sackville-West (Le Livre de poche, "Biblio roman")

    Bandes dessinées :
    L'Œil sourd de la Commune, de Sandrine Allier-Guépin (M. Companys)
    Les Grandes batailles, de Raoul Cauvin & Willy Lambil (Dupuis, "Les Tuniques bleues présentent...")
    Garth Ennis présente Hellblazer. 1, de Garth Ennis & Jack Kirby (Urban comics, "Vertigo signatures")
    Koralovski. 1, L'Oligarque, de Philippe Gauckler (Le Lombard, "Troisième vague")
    La Balade de l'Alamo, de Patrice Ordas, Patrick Cothias & Christelle Galland (Bamboo, "Grand angle. Moses Rose")
    Injustice : les dieux sont parmi nous. 2, Année 1 : 2e partie, de Tom Taylor, Mike S. Miller & Jheremy Raapack (Urban comics, "Urban games")
    Ex machina. 3, Réalité et fiction, de Brian K. Vaughan, Tony Harris & John Paul Leon (Urban comics, "Vertigo essentiels")
    Les Ombres, de Vincent Zabus & Hippolyte (Phébus, "Beaux livres")

    Littérature de jeunesse (documentaire) :
    Le Petit détective sur les traces de Jésus : à la recherche des indices, de Peter Martin & Peter Kent (Excelsis)

    Fictions jeunesse :
    Désigné coupable, de Jimmy Sabater (La Grande ourse, "Collection Stardust. Les Mystères du Forgrisant")

    Langue française :
    L'Argot des tranchées : d'après les lettres des poilus et les journaux du front, de Lazare Sainean (Banquises et comètes, "Courts d'histoire")

    Littérature (théorie & études) :
    Graham Greene : un écrivain dans le siècle, édité par Vincent Giroud (Presses universitaires de Franche-Comté)
    Roman 20-50. 58, Antoine Blondin : Un singe en hiver, Monsieur Jadis ou L'École du soir et Quat'saisons, études réunies par Catherine Douzou (Presses universitaires du Septentrion)

    Histoire de l'Europe :
    Plus forte que la mort : l'amitié féminine dans les camps : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius..., de Marie-Josèphe Bonnet (Ouest-France, "Témoignages. Histoire")
    La Guerre finno-soviétique : novembre 1939-mars 1940, de Louis Clerc (Economica, "Campagne & stratégies")
    En jeu : histoire et mémoires vivantes. 4. Fin des camps : libération des déportés, dossier coordonné par Michel Fabréguet, Peter Kuon & Yves Lescure (Fondation pour la mémoire de la déportation-Presses universitaires du Septentrion)
    Du sang bleu dans les tranchées : expériences militaires de nobles français durant la Grande Guerre, de Bertrand Goujon (Vendémiaire, "Chroniques")
    Winston Churchill, de François Kersaudy (Tallandier, "Biographie")
    Nazisme, science et médecine, collectif (Glyphe, "Société, histoire et médecine")
    La Haine et la honte : journal d'un aristocrate allemand, 1936-1944, de Friedrich Reck-Malleczewen (La Librairie Vuibert)

    Criminologie & prisons :
    La Fille derrière le rideau de douche, de Robert Graysmith (Le Livre de poche)
    Les 3 crimes de West Memphis, de Mara Leveritt (L'Archipel)
    La Mondialisation criminelle, d'Alain Tarrius (L'Aube, "Monde en cours. L'Urgence de comprendre")

    Politique, conditions et conjonctures politiques & personnages politiques :
    Jihad academy, de Nicolas Hénin (Fayard)
    Argentine : mémoires de la dictature, de Nadia Tahir (Presses universitaires de Rennes, "Des Amériques")

    Problèmes sociaux & sécurité publique :
    Crimes et châtiments dans l'État de sécurité : traité de criminologie politique, de Pierre Berthelet (Publibook.com, "Sciences humaines & sociales. Sciences sociales")
    Quand j'étais flic..., de Marc La Mola (Fauves)
    Liens : Loupo |Ceux qui tombent |Ceux qui tombent |Prague fatale |Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers |Gaufre royale suivi de Marcel Bovary ou l'épreuve par neuf |La Fille derrière le rideau de douche |Voici le temps des assassins |Une valse pour rien |Burn-out |La Mondialisation criminelle |Didier Fossey |Maurice Gouiran |Maud Tabachnik |Gilles Verdet |Gilles Vincent |Jacques Olivier Bosco |Michael Connelly |Philip Kerr |Björn Larsson |Max Obione |Brian K. Vaughan | Hippolyte |Jacques Bablon

Chapeau bas

En littérature, nous avons la parodie où il convient de se moquer des travers d'un genre ou d'un auteur, le pastiche où il s'agit de s'installer dans les façons de faire, les recettes de cuisine d'un autre auteur afin d'en restituer la saveur et l'hommage qui se résout à imiter afin de montrer que l'on apprécie les codes. Chacune de ses trois façons de faire a ses adeptes, parfois de manière revendiquée, parfois sans le faire exprès, mais toujours avec l'envie de référence et de révérence afin de se confronter à un modèle.
Jacques Bablon (ou alors c'est le pseudonyme d'un certain Jack Bablon) nous convie à une virée au milieu des petits blancs paumés de l'Amérique profonde. Tous les éléments y sont présents : péquenauds un peu rustres qui picolent du whisky, traversent des paysages en voiture roulant sans fin, passage par la prison dont le fonctionnement est loin d'être apparenté à des soirées bisounours, gangsters foireux qui se coursent les uns les autres pour essayer de se voler un butin qu'ils avaient dérobé ensemble, et amitiés viriles et surtout taiseuses.
Le personnage central est un jeune homme, narrateur de l'histoire qui a poignardé Julian McBridge puis qui a jeté son corps dans un étang voisin empli de carpes (on en recense huit cent trente-cinq !). Seulement, les Jones, autrement dit les propriétaires de l'étang, décident de le curer (l'étang, pas Julian McBridge) et voilà notre narrateur en prison. Mais un jour soudain son ami Iggy se dénonce à sa place et l'échange de prisonnier ou de cellule (allez savoir) se fait. Surpris le narrateur rentre chez lui et découvre que, durant son absence, des petits malins ont enterré dans son jardin un complice de Juliu McBridge. Il faut alors de nouveau se débarrasser d'un cadavre mais, bien sûr, l'étang est maintenant asséché !
Et ce n'est que le début. Oscillant sans cesse entre des éléments du noir le plus scintillant (bagarres, bars interlopes, argent dans des mallettes, chantages et menaces de mort, tentatives d'évasion avec une visiteuse de prison) et le blues rural avec des amitiés de l'adolescence qui perdurent dans les premiers pas du monde adulte, des grands paysages de champs et de forêts où pourrissent quelques carcasses de bateau, des jeunes ploucs qui observent le "gars de la ville' qui s'est fait construire une grande villa mais qui est quand même cool, des fermes isolées et branlantes, Trait bleu décrit avec soin des décors qui nous semblent familiers et des personnages que nous reconnaissons, sans se moquer, en leur rendant une justesse et une poésie forte. Cela peut rappeler les grands peintres du XXe qui allaient au Louvre recopier les tableaux des anciens Maîtres, avant d'en offrir des versions plus personnelles. Cela n'enlevait en rien la beauté et la force qu'ils transmettaient dans cet hommage à leurs prédécesseurs. Eh bien, là, c'est pareil en ce qui concerne Jacques Bablon !
L'auteur signe-là un texte maîtrisé, version intelligente - copie parfaite, fidèle mais personnelle -, d'un polar rural américain. Il a, qui plus est, le bon goût d'une fin optimiste et crédible, et a ainsi affûté ses armes pour, nous l'espérons, de futurs duels.

Citation

Oui c'était un flingue ! Oui je pouvais les descendre si ça me chantait ! J'avais que trois balles. Pas gâcher.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 18 février 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page