Jusqu'à la fin

Au vu de l'importance de leurs actes, des controverses qui souvent les accompagnent et des individus violents auxquels ils sont parfois confrontés, il est remarquable que, dans l'histoire des États-Unis, seuls quatre juges fédéraux aient été assassinés.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Jusqu'à la fin

Social - Huis-clos - Urbain MAJ lundi 20 avril 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,5 €

Carlene Thompson
To the Grave - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anaïs Goacolou
Paris : Folio, janvier 2015
432 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-045762-5
Coll. "Policier", 751

La perversion en dessous chics

Quand on est une garce, on le reste jusqu'au bout. Renée est une nymphomane qui non contente d'avoir épousé l'un des plus beaux partis de la ville, James Eastman, l'a trompé sans ménagement, a multiplié les épreuves et les scandales, avant d'être contrainte au divorce et de quitter la ville. Catherine Gray, la nouvelle fiancée de James Eastman, le constate quelques années plus tard quand sur le retour, Renée finit une balle dans l'œil, dans la citerne de la résidence secondaire de ce même James. Même morte, Renée gâche la fête...
Ce premier meurtre qui met en émoi la communauté et fait même douter Catherine Gray de son fiancé se révèle vite n'être que la partie visible de l'iceberg. D'autres meurtres, ou tentatives d'assassinat, commencent à endeuiller la ville d'Aurora Falls. Est-ce un tueur qui se débarrasserait d'éventuels témoins ? Est-ce un amoureux secret de Renée qui élimine ceux qui pourrait être responsable de sa mort ? Est-ce le père de Renée que certains croient avoir vu traîner en ville et dont les rumeurs disent que ses relations avec sa fille n'étaient pas des plus saines ?
Toute l'œuvre de Carlène Thompson tourne autour de ces impostures : une société lisse, faite de gens bien portants, bien dans leur peau, gagnants bien leur vie dans des petites villes de province où la violence urbaine ne semble pas avoir de prise. Et, pourtant, derrière cette façade d'entreprises florissantes (mais qui sont au bord de la faillite), de couples heureux (mais qui se déchirent), d'adolescents sportifs (mais qui cachent des vices profonds), tout un monde obscur apparait, un monde faux et hypocrite qui se démène. Jusqu'à la fin, comme les précédents romans de l'auteur, présente avec malice un événement criminel qui va servir de révélateur, comme lorsque nous soulevons une pierre au bord du chemin et que les insectes se mettent à grouiller et à fuir en tous sens sous d'autres pierres.
Il y a un petit côté artificiel dans cette mise en perspective, une forme de systématisation qui, après treize romans, en une vingtaine d'années, montre ses limites. Le lecteur connaît trop les repères de cette ville pour ne pas y deviner les nids-de-poule. La longue explication finale qui présente les meurtriers ne contribue pas à se défaire de cette atmosphère, servie par un style très classique et une intrigue linéaire, un air de déjà-vu, comme chez d'autres "Reines du crime" qui creusent leur sillon. Mais peut-être y-a-t-il des lecteurs qui apprécient justement de retrouver de roman en roman la description d'un même monde social, des mêmes lâchetés et où, au final, l'héroïne ressort grandie, purifiée et au bras de l'homme de sa vie.

Citation

Son mari n'était pas différent de la plupart des personnes qu'elle avait pu connaître : sérieux et honorable dans ses actions, mais en réalité rongé par les instincts réprimés, la colère, la haine et la violence.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 20 avril 2015
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