Octobre, un crime

Quelqu'un entre dans les toilettes au pas de charge, secoue la porte de ma cabine avant de bondir dans la cabine voisine et de se mettre à vomir. Pendant ce temps, ma crotte tombe dans l'eau. Des gouttes m'éclaboussent le cul. L'eau est froide, c'est désagréable.
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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Octobre, un crime

Énigme - Assassinat MAJ lundi 01 juin 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

À partir de 12 ans

Prix: 9,5 €

Norma Huidobro
Octubre, un crimen - 2004
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Myriam Amfreville
Paris : L'École des loisirs, avril 2015
218 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-211-21774-3
Coll. "Neuf"

Le mystère de la robe en organdi jaune

Vous l'aurez compris à la lecture du titre de cette chronique et du titre de ce roman de Norma Huidobro : tout commence avec la séance de shopping d'Inès dans une boutique de vêtements vintage de Buenos Aires. Invitée à une fête à laquelle elle ne veut pas se rendre, la petite fille décide donc de se consoler en se trouvant une jolie robe ; elle jette alors son dévolu sur une longue robe en organdi jaune qui l'attire mystérieusement. En la retouchant (car elle est vraiment très longue !), elle découvre dans l'ourlet une lettre écrite en 1958 et qui l'intrigue. Il y est question de poison, de mort, de peur, et elle est signée Elena. Aussitôt, Inès décide (même si sa famille la prend pour une folle) d'en apprendre plus sur cette jeune fille et sur l'affaire (il semblerait qu'il ne s'agisse de rien de moins qu'un crime tout de même). Finalement, cette séance de shopping s'avère bien moins ennuyeuse et donne le coup d'envoi d'une enquête. Obstinée, et malgré les avis de ses parents, Inès se lance à la recherche d'indices pour mieux comprendre l'histoire de cette lettre et de la robe. De fil en aiguille, et à force de recherches et de personnes rencontrées, elle en apprend plus sur la vie et le sombre destin de la famille d'Elena. À la lumière du contenu de cette correspondance, les événements tragiques advenus au cœur de cette très belle propriété prennent une autre dimension : si le destin s'est acharné sur la riche famille, il semblerait bien que quelqu'un l'ait forcé et conduit à cette triste fin. Inès est plus que jamais résolue à poursuivre son travail d'enquête, plongeant ainsi dans la vie du quartier à la fin des années 1950 : une découverte passionnante pour la jeune fille et pour le lecteur.
En effet, marcher sur les pas d'Elena nous apprend beaucoup sur l'Argentine de cette période, sur les conditions de vie des différentes classes sociales à cette époque ; de rencontres en rencontres, Inès reconstitue un puzzle passionnant, décidée à faire toute la lumière sur ce qui a bien pu arriver à la jeune femme qui, avant elle, avait porté cette robe en organdi jaune. Sans que personne ne soit au courant, elle rassemble petit à petit les témoignages des témoins des événements et les éléments nécessaires à la compréhension globale de l'affaire ; avec elle, le lecteur a progressivement une vue d'ensemble plus claire et effrayante que jamais sur un crime (ou plus !) perpétré pas très loin de chez elle.
Norma Huidobro construit avec talent un roman qui sent bon le soleil, le maté et les tilleuls. L'enquête menée dans ce cadre coloré et dépaysant est brillante, amenée page après page et sans aucune précipitation, au fil d'une narration maitrisée et efficace. On est rapidement aspiré dans cet univers (la plupart du temps) méconnu du grand public, embarqué dans ce quartier de Buenos Aires des années 1950 et son atmosphère très particulière, happé par une intrigue captivante et admiratif face à la détermination d'Inès, jeune enquêtrice qui ne s'en laisse pas compter ! Rarement une séance de shopping aura généré une aventure d'aussi bonne qualité !

Citation

Bref, j'ai rangé la lettre du mieux que j'ai pu dans le tiroir de mon bureau et je me suis juré de commencer une petite enquête qui me permettrait de démontrer que mon père et ma mère aussi que mes deux frères se trompaient complètement

Rédacteur: Catherine Thiéry vendredi 29 mai 2015
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