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Roman -

Perdre est une question de méthode

Humoristique - Énigme - Enlèvement MAJ mercredi 16 septembre 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,5 €

Santiago Gamboa
Perder es cuestión de método - 1997
Traduit de l'espagnol (Colombie) par Anne-Marie Meunier
Paris : Métailié, septembre 2003
282 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-86424-477-2
Coll. "Suite hispano-américaine", 78

Boire et déboires à Bogotá

Victor Silanpa est journaliste. Victor Silanpa néglige sa vie conjugale. Victor Silanpa souffre de violentes crises hémorroïdaires. Victor Silanpa est tenace. Il va d'ailleurs devoir faire preuve de ténacité, oublier ses douleurs et négliger sa compagne pour écrire l'article sur lequel il travaille. Il faut dire que l'affaire qui l'occupe a tout pour l'intéresser : on a retrouvé le corps crucifié et empalé d'un homme obèse sur les bords d'un lac.

Silanpa se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'un simple meurtre. Si tant est qu'empaler et crucifier un homme au bord d'un lac (l'obésité étant en l'occurrence plus affaire de décorum que de nécessité) puisse être considéré comme un simple meurtre. Avocats véreux, tenanciers de bordels, politiques corrompus, s'allient, se trahissent et s'entretuent pour l'acquisition de terrains qui peuvent les enrichir. On se retrouve dans une nébuleuses d'intérêts contradictoires qui ont tous un point commun : de l'argent à se faire. Beaucoup d'argent. Un bon paquet d'argent ! Et au milieu des terrains en question, un camp de nudistes. Pas vraiment un camp, disons plutôt une sorte de forteresse où les adeptes du naturisme se rejoignent pour passer quelques instants. De quoi exciter la curiosité du journaliste et travailler l'intérêt d'Estupinan, un acolyte bedonnant qui s'est lancé à ses côtés dans l'aventure.

Avec beaucoup d'humour, Gamboa démêle un véritable imbroglio où, par définition, le lecteur a du mal à se retrouver. Plus que l'intrigue, d'ailleurs, ce sont les dialogues que l'on retiendra de ce livre. Les dialogues et les personnages qui sont tous soignés. C'est le cas, par exemple, de l'inspecteur Moya qui ne fait rien pour faire avancer l'enquête, trop occupé qu'il est à se convaincre qu'il va commencer un régime, il se contente de déplorer le fait que cette affaire, comme beaucoup d'autres à Bogotá, ne sera jamais résolue. Il y a également Quica, la jeune prostituée qui prend soin de Silanpa, toute jeune et pleine de rêves brisés. Et surtout Estupinan tout heureux du rôle inespéré qui vient de lui tomber dessus, si bien qu'il le joue, le savoure et le surjoue, devenant une parodie d'acolyte d'inspecteur, un sous-Watson prêt à mourir pour un tube de crème hémorroïdaire.

Citation

Il doit y avoir une erreur, monsieur. Mon beau-frère n'était pas aussi gros ni aussi vieux. Et la dernière fois qu'on l'a vu, c'était un noir.

Rédacteur: Gilles Marchand mardi 01 septembre 2009
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