Les Histoires cruelles finissent mal (en général)

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Nouvelle - Noir

Les Histoires cruelles finissent mal (en général)

Faits divers MAJ jeudi 14 janvier 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Nicolas Cauchy
Paris : Belfond, novembre 2015
258 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7144-6905-2

Un recueil, alors prions !

Oui, mes frères et mes sœurs, prions ! Prions pour que cette initiative des éditions Belfond fasse des émules. Il y a, quand on discute avec des lecteurs, une vraie demande, une vraie attente au niveau du recueil de nouvelles. Et il y a, quand on s'adresse aux maisons d'édition, une réelle surdité quant à cette demande des lecteurs (c'est pas comme si c'étaient eux les clients qui, selon le vieil adage, ont toujours raison) à publier des recueils de nouvelles. Et, pourtant, c'est simple. Ça se lit, ça se pose, ça se reprend, ça vous permet de vous occuper pendant un court trajet sans vous frustrer (ce qui peut aussi faire partie du plaisir du lecteur, il faut bien le reconnaître) de devoir laisser le récit à un moment palpitant parce que vous êtes tout simplement arrivé à destination. Ou si l'histoire ne vous plaît pas, et que comme moi quand vous commencez un bouquin vous allez de toute façon au bout, pas la peine de vous dire "Eh merde ! En plus j'en ai pour trois cent vingt-quatre pages à me faire chier !" Non, là, vous allez tout simplement prendre votre mal en patience puis passer à la nouvelle suivante qui est toute proche, dans quelques pages, parfois même quelques lignes. C'est pas beau ça ? Non, franchement, moi, je milite, et je sais que je ne suis pas le seul, pour le retour en force du recueil de nouvelles. Donc merci Belfond, et bien sûr merci à l'auteur Nicolas Cauchy. Bon, si je me permets de faire cet aparté, cette petite digression, c'est aussi parce que vous parler des Histoires cruelles finissent mal (en général) ça ne va pas me prendre deux plombes non plus. C'est un recueil de vingt-quatre nouvelles et je ne vais pas vous les évoquer une par une. Y en a forcément qui sont meilleures que d'autres. Y en a qui sont très intéressantes, assez surprenantes, et d'autres qui sont vraiment moyennes. Juste, sachez qu'il y en a vingt-quatre comme dans un calendrier de l'avent (d'ailleurs l'histoire intitulée "Le Calendrier de l'avent" est celle que j'ai préférée), que ça tourne toujours, pas autour de Noël mais de la période de Noël (donc décembre), que c'est très bien écrit avec un style simple et efficace, que c'est finement observé. L'auteur est un contemplatif de notre époque et il sait parfaitement bien nous la restituer sans que se soit pesant ou complexe (à tel point que l'on se dit que si on lui avait demandé de nous expliquer Le Traité européen, on aurait peut être compris quelque chose), de même qu'il a ce don de savoir utiliser le détail du quotidien qui renforce le phénomène d'identification ou de reconnaissance et qui fait que les personnages ne nous sont jamais étrangers. Ça se lit facilement. Les nouvelles sont de longueurs identiques. C'est plaisant. On ne se prend pas la tête, et entre deux romans à intrigues torturées ça fait du bien. Si vous êtes en vacances, qu'il y a de la route (que ce n'est pas vous qui conduisez), que vous avez envie de vous détendre avec de la lecture, c'est le compagnon parfait. Après, je ferais quand même deux petites critiques. La première c'est qu'on nous le vend un peu comme un recueil assez noir alors que pas du tout. Ça peut être très tragique mais ça ne dépasse pas le gris foncé. Il n'y a pas d'enquêtes non plus. Ce n'est pas policier. Ce sont plutôt des chroniques du quotidien, voire dans certains cas des faits divers qui tournent plus ou moins mal. D'ailleurs plus la chute est cruelle mieux c'est (en l'occurrence, je veux dire). La seconde critique c'est justement que l'auteur a un petit côté utopiste nourri d'espoir et de bons sentiments qui fait que sur les histoires qui se terminent bien (ou en tout cas celles où le pire est évité) on a envie de lui dire : "Mec ! Écris des contes de Noël pour Disney, mais ne nous fourgue pas ça ici, s'te plaît !" Bref, pour faire un résumé métaphorique tendance Forrest Gump je dirai que cet ouvrage est comme une boîte de chocolats et, qu'une fois n'est pas coutume, on aspire à tomber sur celui à la liqueur bien dégueu !

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "Le Projet d'un homme spécial", "Le Calendrier de l'avent", "Au bon Léon", "Le Père Noël qui n'aimait pas les enfants", "Demandez à Serge", "La Sorcière du numéro 20", "Celui qui croyait toujours au père Noël", "Le Casse de Noël", "Une maîtresse pour Noël", "Le Retour du mari prodigue", "Dans la tournante", "Une famille en plaqué or", "Le Trésor invisible", "Le Cauchemar inversé", "Moi, maire Noël", "Le Gatsby breton", "La Dernière plongée", "Échange de bons procédés", "La Maison en bord de fleuve", "La Mule et la capricieuse", "Le Jour de Jésus", "Mike suce gratis", "Fin de partie" & "L'Auteur est son double".

Citation

Les portes sont fermées. Les fenêtres aussi. La maison fait peur. Et pourtant, elle appelle. Non pas qu'elle paraisse hantée, mais plutôt menaçante. De tout temps, les trésors sont gardés par des dragons. Némo ne peut pas rester. Le couple pourrait revenir. Lorsqu'il sort du jardin, la voisine qui le guettait a prévenu la police.

Rédacteur: François Legay mardi 12 janvier 2016
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